Dans un communiqué, mardi, le ministère fidjien des affaires étrangères a précisé que Mme Sarah Roberts, qui assurait depuis novembre 2009 les fonctions de Haut-commissaire (ambassadrice) par intérim, à la suite de l’expulsion du titulaire du poste, James Batley, pour les mêmes raisons, « a été déclarée persona non grata conformément à l’article 9.1 de la convention de Vienne (qui régit les relations diplomatiques) ».
« Son expulsion est regrettable et le résultat direct de récents comptes-rendus selon lesquels Mme Roberts s’est ingérée dans les affaires internes de Fidji et s’est livrée à des actes inamicaux », poursuit le communiqué, qui estime que ces actes « ont finalement eu pour résultat de saper les perspectives de croissance de l’économie de Fidji, ainsi que les bons rapports entre les pays insulaires océaniens ».
Ratu Inoke Kubuabola, ministre des affaires étrangères de Fidji, a par ailleurs nommément cité, au chapitre des « actes du gouvernement australien pour miner la souveraineté fidjienne » « des appels aux pays membres du Groupe Mélanésien Fer de Lance, particulièrement à Vanuatu, de ne pas participer au sommet des dirigeants » (de cette organisation).
« L’Australie n’a pas à se mêler du sommet des dirigeants du GMFL, mais elle a continué à tenter de décourager les États membres. Ceci est évident au vu de l’augmentation du budget australien 2010-2011 pour le Pacifique (…) et une aide spéciale à Vanuatu qui verra ainsi le gouvernement de Vanuatu recevoir 66,4 millions de dollars, la plus haute enveloppe jamais accordée à ce pays », poursuit le ministre, qui rappelle que Fidji et son gouvernement issu du putsch de décembre 2006 maintiennent le cap pour des législatives annoncées à partir de septembre 2014, après que des réformes institutionnelles et constitutionnelles jugées indispensables aient eu lieu.
« Fidji est soumis à des pressions indues et gêné dans ses efforts du fait que l’Australie utilise son influence économique et politique, en pensant qu’elle est le seul juge de ce qui est bon pour nous tous. Fidji, en tant qu’État souverain, ne se laissera pas influencer par l’Australie », menace Ratu Kubuabola, qui qualifie toutefois les relations d’ « ouvertes » avec l’Australie.
« Je demeure optimiste que nos relations diplomatiques provisoirement tendues pourront être réparées », a-t-il commenté.
Canberra avait pris les devants
Lundi dans la soirée, le gouvernement australien, par la voie de son chef de la diplomatie Stephen Smith, annonçait déjà l’expulsion prochaine de Mme Roberts.
M. Smith disait avoir été informé par l’intéressée elle-même.
Par avance, M. Smith a déclaré à la presse australienne qu’il considérait cette décision fidjienne « injustifiée et décevante », mais que le gouvernement australien après en avoir débattu avec le gouvernement néo-zélandais, n’avait pas l’intention de prendre des mesures de rétorsion en procédant une nouvelle fois à l’expulsion du chef de la mission fidjienne en Australie.
« Je ne veux pas voir la fin des relations diplomatiques formelles entre l’Australie et Fidji », a déclaré lundi soir M. Smith à la radio nationale.
M. Smith a précisé qu’il croyait comprendre que le motif de l’expulsion de Mme Roberts était lié à la position exprimée ces derniers mois par l’Australie et le fait que Canberra considérait comme « inappropriée » la tenue d’un sommet du GMFL, « Plus » ou pas, à Fidji.
Tac au tac diplomatique
Le dernier incident en date entre le Suva et Canberra remonte au mois de juin, lorsqu’à l’issue d’une réunion consacrée à Fidji et tenue en Nouvelle-Zélande, les ministres du « groupe ministériel de contact » du FIP avaient estimé en substance que la situation dans l’archipel s’était détériorée.
Les propos avaient particulièrement déplu au Contre-amiral, qui a ensuite de fait retiré l’invitation lancée, lors de cette réunion, par son ministre des affaires étrangères, Ratu Inoke Kubuabola.
En novembre 2009, un précédent chef de la mission australienne à Suva, ainsi que, pour la seconde fois en moins de deux ans, le chef de la mission néo-zélandaise, étaient expulsés de Fidji pour « ingérence dans les affaires internes du pays ».
En réponse, Canberra et Wellington avaient prié les chefs des missions fidjiennes dans ces deux pays de rentrer chez eux.
Au cœur de l’affaire : la Présidence fidjienne du sommet des dirigeants du Fer de Lance
En expulsant la diplomate australienne, le régime fidjien voit, en fait, la main de Canberra dans l’annonce, elle aussi faite lundi, émanant du Premier ministre de Vanuatu, Edward Natapei, concernant un « report » du sommet sous la forme qui était initialement prévue, à Fidji, qui devait prendre la Présidence de groupement subrégional.
Le Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama, en réaction à cette annonce, déclarait depuis la Corée du Sud (où il assiste à une réunion du Fonds Monétaire International) son intention de maintenir la réunion fidjienne du GMFL, avec ou sans Vanuatu.
Ce sommet des dirigeants des pays et organisations membres du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, composé de Vanuatu, des îles Salomon, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et du mouvement indépendantiste FNLKS de Nouvelle-Calédonie) était prévu pour avoir lieu les 22 et 23 juillet 2010, à Fidji.
La Présidence tournante du GMFL, actuellement détenue par Vanuatu, devait passer à Fidji.
Le gouvernement fidjien a lundi aussi regretté que cette annonce de « report » du sommet du GMFL à Fidji soit intervenue aussi tardivement « et sans que les options politiques disponibles aient été épuisées pour résoudre cette soi-disant impasse au sein du groupement (GMFL) concernant la Présidence », pouvait-on lire lundi dans un communiqué du ministère de l’information.
« À notre connaissance, seul Vanuatu a un problème avec le fait que Fidji accueillie le sommet du GMFL. Les Premier ministres de Papouasie-Nouvelle-Guinée et des îles Salomon ont tous les deux écrit au Président (du GMFL) la semaine dernière pour l’appeler à la compréhension et à son soutien pur que Fidji puisse accueillir et présider le sommet », poursuit le communiqué, qui appelle désormais à ce que la « réunion spéciale » évoquée par M. Natapei ait lieu « aussi vite que la semaine prochaine » pour « résoudre cette question de la Présidence ».
Le GMFL avait jusqu’ici et depuis le putsch de décembre 2006 été le seul groupement subrégional, par opposition au Forum des Îles du Pacifique (FIP, qui regroupe seize États indépendants de l’Océanie, dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande) à prôner une attitude basée sur la « compréhension » à l’égard du gouvernement issu du putsch.
Mais lundi, M. Natapei, qui assure toujours la Présidence tournante du GMFL depuis la capitale vanuatuane de Port-Vila, a créé la surprise en proposant avant le sommet des dirigeants, prévu pour avoir lieu à Fidji, une « réunion spéciale » au sommet, qui se tiendrait à Port-Vila.
« Une décision collective »
M. Natapei invoque « une décision collective de la part des dirigeants de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, de Vanuatu et du FLNKS, à la lumière des blocages actuels au sein (du GMFL) concernant la présidence (de ce groupe)».
Le chef de l’exécutif vanuatuan précise par ailleurs avoir fait part de cette décision au Contre-amiral Bainimarama.
« Je l’ai aussi invité à assister à une réunion spéciale des dirigeants du GMFL, ici à Vanuatu, afin de résoudre cette question », ajoute-t-il, évoquant notamment des questions de « valeurs de démocratie et de bonne gouvernance sur lesquelles est fondée notre organisation et que nous devons continuer à défendre ».
Les velléités fidjiennes de construire un « alter-Forum »
Le Contre-amiral Franck Bainimarama, qui dirige depuis janvier 2007 le gouvernement issu de son putsch de décembre 2006, n’avait pas caché ces derniers mois son intention de faire de ce sommet un « GMFL-Plus », une sorte d’ « alter-Forum », auquel seraient conviés des pays océaniens jusqu’ici non membres et qui aurait ainsi pu constituer une base de soutien à son régime.
L’objectif, selon lui, était de permettre à des pays du Forum des îles du Pacifique (FIP), organisation régionale dont Fidji est suspendu depuis mai 2009 en raison de l’absence d’un retour rapide à la démocratie par voie d’élections, de s’exprimer.
Dans la version GMFL-Plus, le Contre-amiral annonçait ces derniers jours la participation de petits États tels que Kiribati, Tuvalu, Palau et des États Fédérés de Micronésie.
Samoa, dont le Premier ministre Tuilaepa Lupesoliai Sailele Malielegaoi est engagé depuis plusieurs mois dans une joute verbale, par médias interposés, avec le Contre-amiral Bainimarama, avait ostensiblement fait savoir son refus de participer à cette réunion.
Fin juin 2010, le Premier ministre tongien Fred Sevele, en tant que Président d’un « groupe ministériel de contact » du Forum auquel le gouvernement fidjien déclare ne plus vouloir participer évoquant une influence excessive de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, était en visite à Fidji, avec comme intention de rencontrer le Contre-amiral pour « garder ouverts les canaux de communications ».
Il n’aurait pu s’entretenir qu’avec le ministre des affaires étrangères, Ratu Inoke Kubuabola.
Début juillet, le contre-amiral déplorait le fait qu’en dépit de ce qu’il considère comme les efforts de son pays en matière de réformes, Fidji se trouvait toujours à l’index de la communauté régionale, à commencer par le Forum.
Il était allé jusqu’à rappeler qu’en tant que membre fondateur de ce groupe de 16 États océaniens, Fidji se devait d’y retrouver sa juste place.
La réunion GMFL-Plus avait aussi fait l’objet de récentes déclarations de la part du dirigeant indépendantiste Oscar Temaru, actuel Président de l’Assemblée territoriale de Polynésie française.
Ce dernier, profitant de l’ouverture du GMFL à d’autres pays de la région, entendait participer à la réunion de Fidji fin juillet pour faire avancer la revendication de son mouvement concernant la réinscription de la Polynésie française sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser.
En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement local, dirigé par Philippe Gomès, avait ces derniers mois mentionné aussi le GMFL comme l’un de ses objectifs en matière d’intégration régionale.
M. Gomès avait ainsi informé notamment les participants à une réunion du comité de décolonisation de l’ONU, à Nouméa, en mars 2010, que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie avait l’intention à court terme de se substituer au mouvement indépendantiste FLNKS (le seul membre non-étatique du GMFL) pour intégrer cette organisation en tant que membre plein.
Ces annonces n’avaient été suivies d’aucun commentaire de la part du GMFL ou de l’un des États membres.
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« Son expulsion est regrettable et le résultat direct de récents comptes-rendus selon lesquels Mme Roberts s’est ingérée dans les affaires internes de Fidji et s’est livrée à des actes inamicaux », poursuit le communiqué, qui estime que ces actes « ont finalement eu pour résultat de saper les perspectives de croissance de l’économie de Fidji, ainsi que les bons rapports entre les pays insulaires océaniens ».
Ratu Inoke Kubuabola, ministre des affaires étrangères de Fidji, a par ailleurs nommément cité, au chapitre des « actes du gouvernement australien pour miner la souveraineté fidjienne » « des appels aux pays membres du Groupe Mélanésien Fer de Lance, particulièrement à Vanuatu, de ne pas participer au sommet des dirigeants » (de cette organisation).
« L’Australie n’a pas à se mêler du sommet des dirigeants du GMFL, mais elle a continué à tenter de décourager les États membres. Ceci est évident au vu de l’augmentation du budget australien 2010-2011 pour le Pacifique (…) et une aide spéciale à Vanuatu qui verra ainsi le gouvernement de Vanuatu recevoir 66,4 millions de dollars, la plus haute enveloppe jamais accordée à ce pays », poursuit le ministre, qui rappelle que Fidji et son gouvernement issu du putsch de décembre 2006 maintiennent le cap pour des législatives annoncées à partir de septembre 2014, après que des réformes institutionnelles et constitutionnelles jugées indispensables aient eu lieu.
« Fidji est soumis à des pressions indues et gêné dans ses efforts du fait que l’Australie utilise son influence économique et politique, en pensant qu’elle est le seul juge de ce qui est bon pour nous tous. Fidji, en tant qu’État souverain, ne se laissera pas influencer par l’Australie », menace Ratu Kubuabola, qui qualifie toutefois les relations d’ « ouvertes » avec l’Australie.
« Je demeure optimiste que nos relations diplomatiques provisoirement tendues pourront être réparées », a-t-il commenté.
Canberra avait pris les devants
Lundi dans la soirée, le gouvernement australien, par la voie de son chef de la diplomatie Stephen Smith, annonçait déjà l’expulsion prochaine de Mme Roberts.
M. Smith disait avoir été informé par l’intéressée elle-même.
Par avance, M. Smith a déclaré à la presse australienne qu’il considérait cette décision fidjienne « injustifiée et décevante », mais que le gouvernement australien après en avoir débattu avec le gouvernement néo-zélandais, n’avait pas l’intention de prendre des mesures de rétorsion en procédant une nouvelle fois à l’expulsion du chef de la mission fidjienne en Australie.
« Je ne veux pas voir la fin des relations diplomatiques formelles entre l’Australie et Fidji », a déclaré lundi soir M. Smith à la radio nationale.
M. Smith a précisé qu’il croyait comprendre que le motif de l’expulsion de Mme Roberts était lié à la position exprimée ces derniers mois par l’Australie et le fait que Canberra considérait comme « inappropriée » la tenue d’un sommet du GMFL, « Plus » ou pas, à Fidji.
Tac au tac diplomatique
Le dernier incident en date entre le Suva et Canberra remonte au mois de juin, lorsqu’à l’issue d’une réunion consacrée à Fidji et tenue en Nouvelle-Zélande, les ministres du « groupe ministériel de contact » du FIP avaient estimé en substance que la situation dans l’archipel s’était détériorée.
Les propos avaient particulièrement déplu au Contre-amiral, qui a ensuite de fait retiré l’invitation lancée, lors de cette réunion, par son ministre des affaires étrangères, Ratu Inoke Kubuabola.
En novembre 2009, un précédent chef de la mission australienne à Suva, ainsi que, pour la seconde fois en moins de deux ans, le chef de la mission néo-zélandaise, étaient expulsés de Fidji pour « ingérence dans les affaires internes du pays ».
En réponse, Canberra et Wellington avaient prié les chefs des missions fidjiennes dans ces deux pays de rentrer chez eux.
Au cœur de l’affaire : la Présidence fidjienne du sommet des dirigeants du Fer de Lance
En expulsant la diplomate australienne, le régime fidjien voit, en fait, la main de Canberra dans l’annonce, elle aussi faite lundi, émanant du Premier ministre de Vanuatu, Edward Natapei, concernant un « report » du sommet sous la forme qui était initialement prévue, à Fidji, qui devait prendre la Présidence de groupement subrégional.
Le Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama, en réaction à cette annonce, déclarait depuis la Corée du Sud (où il assiste à une réunion du Fonds Monétaire International) son intention de maintenir la réunion fidjienne du GMFL, avec ou sans Vanuatu.
Ce sommet des dirigeants des pays et organisations membres du Groupe Mélanésien Fer de Lance (GMFL, composé de Vanuatu, des îles Salomon, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et du mouvement indépendantiste FNLKS de Nouvelle-Calédonie) était prévu pour avoir lieu les 22 et 23 juillet 2010, à Fidji.
La Présidence tournante du GMFL, actuellement détenue par Vanuatu, devait passer à Fidji.
Le gouvernement fidjien a lundi aussi regretté que cette annonce de « report » du sommet du GMFL à Fidji soit intervenue aussi tardivement « et sans que les options politiques disponibles aient été épuisées pour résoudre cette soi-disant impasse au sein du groupement (GMFL) concernant la Présidence », pouvait-on lire lundi dans un communiqué du ministère de l’information.
« À notre connaissance, seul Vanuatu a un problème avec le fait que Fidji accueillie le sommet du GMFL. Les Premier ministres de Papouasie-Nouvelle-Guinée et des îles Salomon ont tous les deux écrit au Président (du GMFL) la semaine dernière pour l’appeler à la compréhension et à son soutien pur que Fidji puisse accueillir et présider le sommet », poursuit le communiqué, qui appelle désormais à ce que la « réunion spéciale » évoquée par M. Natapei ait lieu « aussi vite que la semaine prochaine » pour « résoudre cette question de la Présidence ».
Le GMFL avait jusqu’ici et depuis le putsch de décembre 2006 été le seul groupement subrégional, par opposition au Forum des Îles du Pacifique (FIP, qui regroupe seize États indépendants de l’Océanie, dont l’Australie et la Nouvelle-Zélande) à prôner une attitude basée sur la « compréhension » à l’égard du gouvernement issu du putsch.
Mais lundi, M. Natapei, qui assure toujours la Présidence tournante du GMFL depuis la capitale vanuatuane de Port-Vila, a créé la surprise en proposant avant le sommet des dirigeants, prévu pour avoir lieu à Fidji, une « réunion spéciale » au sommet, qui se tiendrait à Port-Vila.
« Une décision collective »
M. Natapei invoque « une décision collective de la part des dirigeants de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, des îles Salomon, de Vanuatu et du FLNKS, à la lumière des blocages actuels au sein (du GMFL) concernant la présidence (de ce groupe)».
Le chef de l’exécutif vanuatuan précise par ailleurs avoir fait part de cette décision au Contre-amiral Bainimarama.
« Je l’ai aussi invité à assister à une réunion spéciale des dirigeants du GMFL, ici à Vanuatu, afin de résoudre cette question », ajoute-t-il, évoquant notamment des questions de « valeurs de démocratie et de bonne gouvernance sur lesquelles est fondée notre organisation et que nous devons continuer à défendre ».
Les velléités fidjiennes de construire un « alter-Forum »
Le Contre-amiral Franck Bainimarama, qui dirige depuis janvier 2007 le gouvernement issu de son putsch de décembre 2006, n’avait pas caché ces derniers mois son intention de faire de ce sommet un « GMFL-Plus », une sorte d’ « alter-Forum », auquel seraient conviés des pays océaniens jusqu’ici non membres et qui aurait ainsi pu constituer une base de soutien à son régime.
L’objectif, selon lui, était de permettre à des pays du Forum des îles du Pacifique (FIP), organisation régionale dont Fidji est suspendu depuis mai 2009 en raison de l’absence d’un retour rapide à la démocratie par voie d’élections, de s’exprimer.
Dans la version GMFL-Plus, le Contre-amiral annonçait ces derniers jours la participation de petits États tels que Kiribati, Tuvalu, Palau et des États Fédérés de Micronésie.
Samoa, dont le Premier ministre Tuilaepa Lupesoliai Sailele Malielegaoi est engagé depuis plusieurs mois dans une joute verbale, par médias interposés, avec le Contre-amiral Bainimarama, avait ostensiblement fait savoir son refus de participer à cette réunion.
Fin juin 2010, le Premier ministre tongien Fred Sevele, en tant que Président d’un « groupe ministériel de contact » du Forum auquel le gouvernement fidjien déclare ne plus vouloir participer évoquant une influence excessive de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, était en visite à Fidji, avec comme intention de rencontrer le Contre-amiral pour « garder ouverts les canaux de communications ».
Il n’aurait pu s’entretenir qu’avec le ministre des affaires étrangères, Ratu Inoke Kubuabola.
Début juillet, le contre-amiral déplorait le fait qu’en dépit de ce qu’il considère comme les efforts de son pays en matière de réformes, Fidji se trouvait toujours à l’index de la communauté régionale, à commencer par le Forum.
Il était allé jusqu’à rappeler qu’en tant que membre fondateur de ce groupe de 16 États océaniens, Fidji se devait d’y retrouver sa juste place.
La réunion GMFL-Plus avait aussi fait l’objet de récentes déclarations de la part du dirigeant indépendantiste Oscar Temaru, actuel Président de l’Assemblée territoriale de Polynésie française.
Ce dernier, profitant de l’ouverture du GMFL à d’autres pays de la région, entendait participer à la réunion de Fidji fin juillet pour faire avancer la revendication de son mouvement concernant la réinscription de la Polynésie française sur la liste de l’ONU des pays à décoloniser.
En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement local, dirigé par Philippe Gomès, avait ces derniers mois mentionné aussi le GMFL comme l’un de ses objectifs en matière d’intégration régionale.
M. Gomès avait ainsi informé notamment les participants à une réunion du comité de décolonisation de l’ONU, à Nouméa, en mars 2010, que le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie avait l’intention à court terme de se substituer au mouvement indépendantiste FLNKS (le seul membre non-étatique du GMFL) pour intégrer cette organisation en tant que membre plein.
Ces annonces n’avaient été suivies d’aucun commentaire de la part du GMFL ou de l’un des États membres.
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