Raiatea, le 30 septembre 2022 – Nouvelle étape pour le projet du centre d'enfouissement technique (CET) de Raiatea. Le choix du site dans la vallée de Faaroa, dénoncé par les associations environnementales, a déjà fait couler beaucoup d'encre. Depuis jeudi, l’étude d’impact sur l'environnement du projet est consultable. Elle répertorie les différents impacts et risques que peut avoir une telle construction, ainsi que les mesures à envisager pour les maîtriser.
C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour le projet du centre d’enfouissement technique (CET) à Faaroa. Il faut dire que la situation est critique pour le traitement des déchets de la communauté de communes Hava'i (qui regroupe les municipalités des îles de Raiatea, Taha'a, Huahine et Maupiti). Le rapport de la chambre territoriale des comptes l'avait d'ailleurs épinglée en mai dernier pour l’absence d’infrastructures aux normes. En effet, actuellement, en l’absence de ce dispositif, les déchets sont stockés dans des décharges sans aucune maîtrise des polluants. Ces dépotoirs arrivant à saturation, et celui de Uturoa ayant fermé en juin dernier, avec la fin du bail du terrain sur lequel il était situé, ne font qu’accentuer la nécessité urgente de trouver une solution.
Zone agricole, de baignade et de randonnées
L’étude d’impact sur l'environnement (EIE) du CET est consultable depuis jeudi. Plusieurs informations y sont exposées. Sur l’implantation du projet tout d’abord, qui est prévue sur la parcelle NX1 du domaine territorial agricole de Faaroa, au niveau du pk 2, sur une surface totale d’environ 9 ha (7 ha au démarrage). L’habitation la plus proche est située à 100 m du site. Le collège de Faaroa est à environ 1 km, et le site est en amont de plusieurs zones agricoles cultivées, de zones d’élevage (notamment de poulaillers) et de zones de baignade. Le point de départ de plusieurs randonnées se situe également au sud du terrain, des sentiers parallèles devant être recréés.
C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour le projet du centre d’enfouissement technique (CET) à Faaroa. Il faut dire que la situation est critique pour le traitement des déchets de la communauté de communes Hava'i (qui regroupe les municipalités des îles de Raiatea, Taha'a, Huahine et Maupiti). Le rapport de la chambre territoriale des comptes l'avait d'ailleurs épinglée en mai dernier pour l’absence d’infrastructures aux normes. En effet, actuellement, en l’absence de ce dispositif, les déchets sont stockés dans des décharges sans aucune maîtrise des polluants. Ces dépotoirs arrivant à saturation, et celui de Uturoa ayant fermé en juin dernier, avec la fin du bail du terrain sur lequel il était situé, ne font qu’accentuer la nécessité urgente de trouver une solution.
Zone agricole, de baignade et de randonnées
L’étude d’impact sur l'environnement (EIE) du CET est consultable depuis jeudi. Plusieurs informations y sont exposées. Sur l’implantation du projet tout d’abord, qui est prévue sur la parcelle NX1 du domaine territorial agricole de Faaroa, au niveau du pk 2, sur une surface totale d’environ 9 ha (7 ha au démarrage). L’habitation la plus proche est située à 100 m du site. Le collège de Faaroa est à environ 1 km, et le site est en amont de plusieurs zones agricoles cultivées, de zones d’élevage (notamment de poulaillers) et de zones de baignade. Le point de départ de plusieurs randonnées se situe également au sud du terrain, des sentiers parallèles devant être recréés.
Ptilope des îles Sous-le-Vent, dit U’upa, répertorié sur la zone du CET. © Manu-SOP
L’impact direct de la construction du CET sur l'environnement est aussi abordé, car deux espèces protégées d’oiseaux endémiques des ISLV ont été répertoriées. Mais la construction “ne devrait pas avoir d’impact important sur leur population (...) compte tenu de la limitation des surfaces défrichées”. Au niveau de la flore, “le site compte des espèces patrimoniales ou protégées”, parfois endémiques de l’île. Un recensement archéologique mené en juillet 2019 n’a identifié aucun marae sur le site, mais a mis en avant une “vingtaine de structures archéologiques identifiées”, notamment horticoles et d’habitat. Le dossier souligne également l’impact visuel du CET dans cette zone à proximité de sites touristiques tels que le belvédère ou des sentiers de randonnée. La solution préconisée étant l’utilisation de toiture de couleur verte.
Mise en service courant 2026
Débuté en 2014, la mise en service du projet est prévue courant 2026 et permettrait une “amélioration qui aura une incidence certaine en termes d’hygiène et de salubrité publique” et permettra de disposer d’une structure de traitement de déchets “conforme à la réglementation en vigueur“. Sa capacité de stockage est estimée à près de 94 700 m3 pour environ 20 ans d’activité, dont 80 100 m3 de casiers de catégorie 2 et 14 000 m3 de casiers de catégorie 3. Les casiers de catégorie 2 servent à l'enfouissement des déchets ménagers non dangereux (ordures classiques) et les casiers de catégorie 3 à enterrer les déchets inertes (gravats).
L'Étude expose également l’identification de scénarios d’accidents, et la définition de mesures de prévention et de maîtrise des risques. Une recherche historique, à partir de 1994, a permis d’identifier les accidents impliquant des CET. Les types d’accidents à l'occurrence les plus élevés sont les incendies (61%), et le rejet de matières polluantes (30%). Concernant le risque d’incendie, les mesures envisagées sont préventives, comme le débroussaillage autour des casiers, et curatives, avec un réservoir incendie et un stockage de terre pour recouvrir les foyers afin de les étouffer. Pour le rejet de matières polluantes, il s’agit surtout d’émanation et d’écoulement de composés toxiques, notamment le risque de déversement de lixiviat (liquide résiduel des déchets) dans le milieu naturel.
“Un dispositif d’étanchéité par membrane géosynthétique (DEG)” sera mis en place afin d’imperméabiliser entièrement les casiers et d'empêcher l’infiltration dans le sol. “Les éventuels lixiviats résiduels seront collectés par des drains puis envoyés vers une serre de séchage”. Malgré tout, il reste un “risque de pollution des eaux souterraines en cas de percement d’une membrane”, c’est pourquoi les “casiers seront aménagés au fur et à mesure du remplissage”, et les casiers de catégorie 2 “mis sous toiture pour limiter la production de lixiviat”. A noter que la toiture sera en matériaux incombustibles à cause des risques d’incendie.
Zone à risque de mouvement de terrain et inondations
L’assurance de la bonne gestion des matières polluantes est d’autant plus importante que le site est vallonné. “Il comprend un talweg principal et des talwegs secondaires”, et les ruissellements de ceux-ci se rejettent dans la rivière de Faaroa. Les constats réalisés font aussi état de probables circulations souterraines d’eau, à l’interface entre le sol meuble du dessus et la roche, qui peut donner lieu à des sources. De plus, le site est répertorié par les plans de prévention des risques naturels (PPR) comme “localisé essentiellement sur une zone à risque de mouvement de terrain moyen à fort” et “d’aléa inondation fort au droit du talweg”. Il est donc préconisé que la gestion des terrassements se fasse “conformément aux prescriptions géotechniques” et “la mise en place d’un réseau de collecte et d’évacuation des eaux pluviales”.
L'étude, qui aborde plusieurs autres sujets sera à disposition du public jusqu’au 28 octobre. Reste à savoir si elle correspond à la vision de la municipalité dans laquelle il sera implanté.
Mise en service courant 2026
Débuté en 2014, la mise en service du projet est prévue courant 2026 et permettrait une “amélioration qui aura une incidence certaine en termes d’hygiène et de salubrité publique” et permettra de disposer d’une structure de traitement de déchets “conforme à la réglementation en vigueur“. Sa capacité de stockage est estimée à près de 94 700 m3 pour environ 20 ans d’activité, dont 80 100 m3 de casiers de catégorie 2 et 14 000 m3 de casiers de catégorie 3. Les casiers de catégorie 2 servent à l'enfouissement des déchets ménagers non dangereux (ordures classiques) et les casiers de catégorie 3 à enterrer les déchets inertes (gravats).
L'Étude expose également l’identification de scénarios d’accidents, et la définition de mesures de prévention et de maîtrise des risques. Une recherche historique, à partir de 1994, a permis d’identifier les accidents impliquant des CET. Les types d’accidents à l'occurrence les plus élevés sont les incendies (61%), et le rejet de matières polluantes (30%). Concernant le risque d’incendie, les mesures envisagées sont préventives, comme le débroussaillage autour des casiers, et curatives, avec un réservoir incendie et un stockage de terre pour recouvrir les foyers afin de les étouffer. Pour le rejet de matières polluantes, il s’agit surtout d’émanation et d’écoulement de composés toxiques, notamment le risque de déversement de lixiviat (liquide résiduel des déchets) dans le milieu naturel.
“Un dispositif d’étanchéité par membrane géosynthétique (DEG)” sera mis en place afin d’imperméabiliser entièrement les casiers et d'empêcher l’infiltration dans le sol. “Les éventuels lixiviats résiduels seront collectés par des drains puis envoyés vers une serre de séchage”. Malgré tout, il reste un “risque de pollution des eaux souterraines en cas de percement d’une membrane”, c’est pourquoi les “casiers seront aménagés au fur et à mesure du remplissage”, et les casiers de catégorie 2 “mis sous toiture pour limiter la production de lixiviat”. A noter que la toiture sera en matériaux incombustibles à cause des risques d’incendie.
Zone à risque de mouvement de terrain et inondations
L’assurance de la bonne gestion des matières polluantes est d’autant plus importante que le site est vallonné. “Il comprend un talweg principal et des talwegs secondaires”, et les ruissellements de ceux-ci se rejettent dans la rivière de Faaroa. Les constats réalisés font aussi état de probables circulations souterraines d’eau, à l’interface entre le sol meuble du dessus et la roche, qui peut donner lieu à des sources. De plus, le site est répertorié par les plans de prévention des risques naturels (PPR) comme “localisé essentiellement sur une zone à risque de mouvement de terrain moyen à fort” et “d’aléa inondation fort au droit du talweg”. Il est donc préconisé que la gestion des terrassements se fasse “conformément aux prescriptions géotechniques” et “la mise en place d’un réseau de collecte et d’évacuation des eaux pluviales”.
L'étude, qui aborde plusieurs autres sujets sera à disposition du public jusqu’au 28 octobre. Reste à savoir si elle correspond à la vision de la municipalité dans laquelle il sera implanté.
Enquête publique
L’étude d’impact sur l'environnement pour la réalisation du CET à Faaroa est consultable jusqu'au 28 octobre à la mairie de Taputapuātea, à la Direction de la construction et de l'aménagement à Uturoa et à la Direction de l'environnement à Papeete. Un cahier de doléances dans lequel le public est invité à manifester ses remarques est également mis à disposition. Le commissaire enquêteur Freddy Golasowski, est aussi disponible certains jours. Jours et horaires disponibles sur la page Facebook de Communauté De Communes Hava'i.
La mairie de Taputapuatea.