Nouvelle élection du gouvernement en Calédonie le 1er avril


"Philippe Gomes présente des risques sérieux pour la Nouvelle-Calédonie" a exprimé Pierre Frogier ( AFP)
NOUMEA, 28 mars 2011 (AFP) - Un nouveau gouvernement sera élu le 1er avril en Nouvelle-Calédonie, mais il devrait chuter dans la foulée alors que l'archipel traverse une crise politique, née du conflit sur le drapeau.

Vendredi 1er avril, pour la troisième fois en six semaines, les 54 élus du Congrès se réuniront pour élire, selon un scrutin de liste proportionnel, un gouvernement collégial.

En place depuis 2009, le gouvernement présidé par Philippe Gomes (Calédonie Ensemble, centre droit) a chuté le 17 février, à la suite de la démission des membres indépendantistes de l'Union Calédonienne.

Ces derniers, soutenus par une partie de la droite dont le Rassemblement-UMP, reprochent à M. Gomes de ne pas être favorable à l'adoption du drapeau indépendantiste au côté du drapeau tricolore.

Se disant victime d'un "putsch", Philippe Gomes réclame le retour aux urnes. Dans cette logique, son parti a, à deux reprises, démissionné du gouvernement nouvellement élu pour le faire tomber et obtenir de Paris une dissolution des assemblées.

"La mascarade a assez duré. L'attitude irresponsable de Philippe Gomes présente des risques sérieux pour la Nouvelle-Calédonie, nous ne laisserons pas faire", a déclaré la semaine dernière au Congrès le député UMP Pierre Frogier.

Plusieurs solutions juridiques pour empêcher la démission systématique de Calédonie Ensemble sont à l'étude pour tenter de sortir de cette crise, qui sème l'inquiétude dans les milieux économiques et la population.

Samedi, une manifestation "pour un drapeau commun" aura lieu à Nouméa, avec le soutien de Calédonie Ensemble.

Une contre-manifestation favorable à l'étendard kanak pourrait être organisée. "Nous sommes prêts à relever le défi", a déclaré Roch Wamytan, chef du groupe FLNKS au Congrès.

Ces tensions surviennent alors que des échéances politiques capitales se profilent. Conformément à l'Accord de Nouméa (1998), la Nouvelle-Calédonie doit entre 2014 et 2018 choisir de rester ou pas au sein de la République française.

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Rédigé par AFP le Lundi 28 Mars 2011 à 06:56 | Lu 1426 fois