Nouvelle-Calédonie : un nouveau Haut-commissaire nommé, Valls défend sa mission


PARIS, 23 juillet 2014 - L'actuel préfet du Haut-Rhin, Vincent Bouvier, a été nommé mercredi Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie en remplacement de Jean-Jacques Brot démissionnaire, tandis que le Premier ministre Manuel Valls a défendu la mission qu'il a nommée sur l'avenir politique de l'île.

Nommé en Conseil des Ministres, Vincent Bouvier, 61 ans, est un bon connaisseur de l'outre-mer: avant d'exercer à Colmar, il était délégué général à l'outre-Mer au ministère des Outre-mer. Au cours de sa carrière, il a également été préfet de Mayotte. Il est remplacé dans le Haut-Rhin par Pascal Lelarge, actuel préfet de la Sarthe.

Jean-Jacques Brot, qui a démissionné la semaine dernière, entretenait depuis plusieurs mois des relations tendues avec le ministère des Outre-mer et était en désaccord avec la stratégie de l'Etat en Nouvelle-Calédonie, où s'ouvre une période cruciale pour la décolonisation en cours.

En vertu de l'accord de Nouméa, un référendum d'autodétermination doit avoir lieu d'ici à 2018 en Nouvelle-Calédonie, où un processus d'émancipation progressif est en cours depuis 1998.

En poste depuis février 2013, Jean-Jacques Brot n'a fait aucune déclaration sur les motifs de sa démission, annoncée à la ministre Georges-Pau Langevin lors de sa visite officielle en Nouvelle-Calédonie à la fin de la semaine passée.

"N'ayez aucun doute sur le fait que son départ, sa démission, n'a rien à voir avec la politique du gouvernement", a d'ailleurs assuré Manuel Valls devant les députés mercredi après-midi.

Mais, selon l'entourage de Jean-Jacques Brot, le Haut-commissaire avait notamment des différends à propos de la nomination, entérinée mercredi, de deux experts chargés d'une mission sur l'avenir politique de l'île.

A l'Assemblée mercredi, le député UMP Dominique Bussereau (Charente-Maritime) a critiqué "une mission monocolore avec un manque réel de neutralité sur ce sujet des deux missionnaires".

Alain Christnacht et Jean-François Merle, nommés la semaine dernière par Manuel Valls, sont chargés d'"une mission d'écoute et d'analyse", a rappelé le Premier ministre Manuel Valls dans sa réponse, en soulignant que les deux hommes "ont contribué au processus de paix" en Nouvelle-Calédonie lors des accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998).

Le Premier ministre a également suggéré la constitution d'"un groupe de travail" de députés et de sénateurs pour "suivre en temps réel ce travail et y être associé".

Selon le compte rendu du Conseil des ministres de mercredi, "outre l'appui à la réflexion et aux décisions de l'État, cette mission a aussi vocation à éclairer le gouvernement et les responsables de la Nouvelle-Calédonie sur les enjeux de cette période, et les modalités de la consultation à venir".

"Le gouvernement attache la plus grande importance à ce que les discussions sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie entre les partenaires de l'Accord de Nouméa soient conduites dans la sérénité, la transparence et la confiance réciproque", note le compte rendu.

"Quels que soient les chemins institutionnels qui seront choisis par les Calédoniens, cet avenir ne peut se concevoir que dans un cadre commun, partagé entre toutes les communautés qui forment la Nouvelle-Calédonie", souligne le gouvernement, alors que l'UMP vient d'appeler Manuel Valls à "faire toute la clarté" sur la démission de Jean-Jacques Brot et de rappeler son attachement au maintien de ce territoire au sein de la France.

Rédigé par AFP le Mercredi 23 Juillet 2014 à 05:58 | Lu 563 fois