Lors de la réunion jeudi à Matignon du comité des signataires de l'accord de Nouméa, les dirigeants calédoniens devraient demander au gouvernement d'étendre à la Nouvelle-Calédonie des mesures relatives au plafonnement des frais bancaires.
Alors que la lutte contre la vie chère constitue la principale priorité du gouvernement collégial, il tente en vain depuis plusieurs semaines de faire baisser ces frais, largement supérieurs à ceux pratiqués en métropole.
Le texte rédigé par l'exécutif a cependant été refusé par le Conseil d'Etat, au motif que le pouvoir local n'est pas compétent en ce domaine.
Selon certaines données, un virement permanent est facturé 180% plus cher en Nouvelle-Calédonie qu'en métropole et les frais d'opposition sont 312% plus cher.
Il n'existe pas de chiffres officiels sur le différentiel de prix avec la métropole, mais il peut atteindre 90% sur certains produits, selon l'Union fédérale des consommateurs de Nouméa.
Hausse du salaire minimum garanti, relèvement du minimum vieillesse, contrôle des prix, réglementation des marges arrière de la grande distribution, une série de mesures ont récemment été adoptées pour augmenter le pouvoir d'achat et infléchir les prix.
Ces dispositions n'ont cependant pas permis de contrebalancer la hausse simultanée d'autres prix (carburants, eau), ni l'entrée en vigueur de nouvelles taxes. Sur les 12 derniers mois, l'inflation a atteint 3,2%.
A la différence des autres régions d'outre-mer, le Caillou bénéficie d'une économie dynamique. Grâce à d'énormes investissements internationaux dans le secteur du minerai de nickel, il a connu un véritable boom entre 2004 et 2008.
Malgré la crise internationale, la croissance se maintient à 2%, compte tenu de la poursuite des projets miniers et d'une dépense publique soutenue.
Dominée par le secteur tertiaire (35%), le produit intérieur brut calédonien repose pour un quart sur le secteur public et pour 12% environ sur la mine et la métallurgie.
La diversification de l'économie par l'agriculture, la pêche ou le tourisme est jusqu'à présent un échec.
Le paysage économique est en outre marqué par une répartition des richesses fortement inégale. Entre les quartiers du sud de Nouméa, dignes de la Côte d'Azur, et les zones tribales de la côte est, il existe un véritable abysse.
Toutes les enquêtes économiques ont attesté que la forte croissance avait profité au capital, et non aux salaires.
La Nouvelle-Calédonie est l'endroit au monde où proportionnellement, on vend le plus de Porsche Cayenne. En revanche, un quart des foyers vit en dessous du seuil de pauvreté (899 euros mensuels).
Parce qu'elle est également ethnique - Kanak et Polynésiens forment l'essentiel des classes populaires - la fracture sociale est potentiellement porteuse d'instabilité.
Par Claudine WERY
Alors que la lutte contre la vie chère constitue la principale priorité du gouvernement collégial, il tente en vain depuis plusieurs semaines de faire baisser ces frais, largement supérieurs à ceux pratiqués en métropole.
Le texte rédigé par l'exécutif a cependant été refusé par le Conseil d'Etat, au motif que le pouvoir local n'est pas compétent en ce domaine.
Selon certaines données, un virement permanent est facturé 180% plus cher en Nouvelle-Calédonie qu'en métropole et les frais d'opposition sont 312% plus cher.
Il n'existe pas de chiffres officiels sur le différentiel de prix avec la métropole, mais il peut atteindre 90% sur certains produits, selon l'Union fédérale des consommateurs de Nouméa.
Hausse du salaire minimum garanti, relèvement du minimum vieillesse, contrôle des prix, réglementation des marges arrière de la grande distribution, une série de mesures ont récemment été adoptées pour augmenter le pouvoir d'achat et infléchir les prix.
Ces dispositions n'ont cependant pas permis de contrebalancer la hausse simultanée d'autres prix (carburants, eau), ni l'entrée en vigueur de nouvelles taxes. Sur les 12 derniers mois, l'inflation a atteint 3,2%.
A la différence des autres régions d'outre-mer, le Caillou bénéficie d'une économie dynamique. Grâce à d'énormes investissements internationaux dans le secteur du minerai de nickel, il a connu un véritable boom entre 2004 et 2008.
Malgré la crise internationale, la croissance se maintient à 2%, compte tenu de la poursuite des projets miniers et d'une dépense publique soutenue.
Dominée par le secteur tertiaire (35%), le produit intérieur brut calédonien repose pour un quart sur le secteur public et pour 12% environ sur la mine et la métallurgie.
La diversification de l'économie par l'agriculture, la pêche ou le tourisme est jusqu'à présent un échec.
Le paysage économique est en outre marqué par une répartition des richesses fortement inégale. Entre les quartiers du sud de Nouméa, dignes de la Côte d'Azur, et les zones tribales de la côte est, il existe un véritable abysse.
Toutes les enquêtes économiques ont attesté que la forte croissance avait profité au capital, et non aux salaires.
La Nouvelle-Calédonie est l'endroit au monde où proportionnellement, on vend le plus de Porsche Cayenne. En revanche, un quart des foyers vit en dessous du seuil de pauvreté (899 euros mensuels).
Parce qu'elle est également ethnique - Kanak et Polynésiens forment l'essentiel des classes populaires - la fracture sociale est potentiellement porteuse d'instabilité.
Par Claudine WERY