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Nouvelle-Calédonie: les chefs coutumiers pour une déclaration de souveraineté sur leurs terres


Hyppolite Htamumu Sinewami, président du conseil national des chefs de Kanaky. Delphine Mayeur / AFP
Hyppolite Htamumu Sinewami, président du conseil national des chefs de Kanaky. Delphine Mayeur / AFP
Nouméa, France | AFP | dimanche 21/09/2024 - Le Conseil national des chefs de Kanaky (Inaat Ne Kanaky, indépendantiste) se prépare à recevoir lundi des délégations de l'ensemble de l'archipel calédonien pour l'assemblée du peuple kanak, avec pour objectif une "déclaration unilatérale de souveraineté" sur leurs territoires.

L'assemblée, qui doit durer trois jours, se tiendra sur la petite île de Maré, la plus à l'est de l'archipel du Pacifique sud.

Ce rendez-vous, organisé autour de la date symbolique du 24 septembre, jour de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853, prévoit une cérémonie solennelle au cours de laquelle sera prononcée une "Déclaration unilatérale de souveraineté des chefferies sur leurs territoires coutumiers".

L’objectif de cette déclaration est d’obtenir des moyens spécifiques pour mettre en œuvre des politiques publiques définies par les autorités coutumières, face au constat que l’ensemble des projets portés par les institutions coutumières, mises en place par les différents accords politiques, "n’ont jamais abouti", a estimé Cyprien Kawa, représentant son père Bergé Kawa, le grand chef de la tribu de Petit Couli (une commune de la province sud, sur l'île principale), à l’occasion d’une conférence de presse tenue début septembre.

"Cet acte permettra au peuple autochtone kanak de se détacher du système colonial et de gérer ses affaires coutumières avec ses propres moyens", avait de son côté déclaré le grand chef Hyppolite Htamumu Sinewami, le président du conseil national des chefs de Kanaky, sans donner plus de précisions sur les moyens envisagés.

Des ateliers seront organisés mercredi pour travailler sur l’organisation de "l’autonomie de la gouvernance", notamment pour évoquer la question des "moyens" demandés à l’Etat l'an dernier et, en cas de refus, de l’opportunité de solliciter le soutien d’autres pays. 

L’assemblée du peuple kanak sera également l’occasion de réaffirmer la légitimité du conseil des chefs d’être associé aux discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.

Depuis le 13 mai, la Nouvelle-Calédonie traverse une grave crise qui a vu la mobilisation contre une réforme du corps électoral dégénérer en émeutes qui ont détruit le tissu économique de l'archipel, fait 13 morts et provoqué au moins deux milliards d'euros de dégâts.

Rédigé par RB le Lundi 23 Septembre 2024 à 05:33 | Lu 860 fois