Nouméa, France | AFP | mardi 30/08/2022 - L'indépendantiste Roch Wamytan a été réélu mardi à la présidence du Congrès de Nouvelle-Calédonie grâce au soutien d'un petit parti, suscitant les critiques des non-indépendantistes, au moment où doivent s'amorcer de délicates négociations pour l'avenir institutionnel du territoire.
Pour la quatrième fois depuis le début de la mandature (2019-2024), Roch Wamytan, 71 ans -issu des rangs de l'UC-FLNKS (Union Calédonienne)- a été élu grâce aux trois élus du parti polynésien l'Eveil Océanien, parti qui représente la communauté wallisienne et futunienne et qui a un rôle charnière au congrès, entre d'un côté les 26 élus indépendantistes et de l'autre les 25 élus loyalistes.
Cette formation a justifié son vote par une volonté "d'alignement institutionnel du gouvernement (également à majorité indépendantiste, NDLR) et du Congrès", pour mener "des réformes structurelles" en matière de fiscalité, de protection sociale ou de logement.
Les deux groupes du FLNKS (UNI et UC) ont signé la semaine dernière avec l'Eveil Océanien (EO) un "accord de stabilité institutionnelle" jusqu'en 2024 portant également sur un partage de postes et une attribution de moyens humains et matériels.
Depuis juillet 2021, grâce à leur alliance avec l'EO, les indépendantistes président également le gouvernement collégial.
Gil Brial, candidat malheureux des loyalistes à la présidence du congrès, a dénoncé "un déni de démocratie", faisant valoir que lors des élections territoriales de 2019 son camp était majoritaire en nombre de voix mais pas de sièges en raison du mode de scrutin proportionnel.
Table des négociations
Cette élection annuelle ne change pas les rapports de force au sein de l'échiquier local, mais la réélection de Roch Wamytan intervient au moment où des discussions avec l'Etat doivent s'ouvrir pour doter la Nouvelle-Calédonie d'un nouveau statut après trois référendums sur l'indépendance en 2018, 2020 et 2021, remportés par les pro-France, et qui ont marqué le terme de l'accord de Nouméa (1998).
Le dernier de ces référendums, le 12 décembre 2021, a cependant été boycotté par les indépendantistes, qui en réclamaient le report en raison de la crise sanitaire. Remporté à 96,5% par les loyalistes mais avec une abstention de 56%, le vote est qualifié de "référendum bidon" par le FLNKS, qui en conteste la légitimité et dénonce "un coup de force" de l'Etat.
Ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco est attendu la semaine prochaine à Nouméa avec pour principale mission de calmer la colère des indépendantistes et de les ramener à la table des discussions, aux côtés des non-indépendantistes.
La tâche s'annonce toutefois ardue pour le ministre. Alors que les loyalistes veulent "acter la fin de l'accord de Nouméa et défendre le choix des Calédoniens de rester français", le FLNKS considère que "le processus de décolonisation n'est en rien achevé".
"La décolonisation est une promesse que l'Etat a fait au peuple kanak. Nous attendons que la France prenne ses responsabilités", a déclaré samedi Daniel Goa, président de l'Union Calédonienne (FLNKS), à l'occasion d'un comité directeur.
Les indépendantistes ont de plus été courroucés par l'annulation du voyage officiel prévu fin juillet du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, en Nouvelle-Calédonie. Celui-ci les avait convié à la place par un communiqué à se réunir en Comité des signataires en septembre à Paris.
La réunion de cette instance, qui veille à l'application du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998), devait permettre "de clôturer le cycle des référendums et d’engager les discussions sur l'avenir de l’archipel au sein de la République française", avait alors précisé M. Darmanin sur Twitter, ajoutant qu'il se rendrait ensuite "sur place".
"C'est encore un coup de force de l'Etat sous la pression d'une partie de la droite pour nous imposer un comité des signataires (de l'accord de Nouméa) alors qu'on souhaite d'abord des réunions bilatérales avec l’Etat", avait réagi Charles Washetine, porte-parole du Palika-FLNKS, en rejetant l'invitation du ministre de l'intérieur.
Pour la quatrième fois depuis le début de la mandature (2019-2024), Roch Wamytan, 71 ans -issu des rangs de l'UC-FLNKS (Union Calédonienne)- a été élu grâce aux trois élus du parti polynésien l'Eveil Océanien, parti qui représente la communauté wallisienne et futunienne et qui a un rôle charnière au congrès, entre d'un côté les 26 élus indépendantistes et de l'autre les 25 élus loyalistes.
Cette formation a justifié son vote par une volonté "d'alignement institutionnel du gouvernement (également à majorité indépendantiste, NDLR) et du Congrès", pour mener "des réformes structurelles" en matière de fiscalité, de protection sociale ou de logement.
Les deux groupes du FLNKS (UNI et UC) ont signé la semaine dernière avec l'Eveil Océanien (EO) un "accord de stabilité institutionnelle" jusqu'en 2024 portant également sur un partage de postes et une attribution de moyens humains et matériels.
Depuis juillet 2021, grâce à leur alliance avec l'EO, les indépendantistes président également le gouvernement collégial.
Gil Brial, candidat malheureux des loyalistes à la présidence du congrès, a dénoncé "un déni de démocratie", faisant valoir que lors des élections territoriales de 2019 son camp était majoritaire en nombre de voix mais pas de sièges en raison du mode de scrutin proportionnel.
Table des négociations
Cette élection annuelle ne change pas les rapports de force au sein de l'échiquier local, mais la réélection de Roch Wamytan intervient au moment où des discussions avec l'Etat doivent s'ouvrir pour doter la Nouvelle-Calédonie d'un nouveau statut après trois référendums sur l'indépendance en 2018, 2020 et 2021, remportés par les pro-France, et qui ont marqué le terme de l'accord de Nouméa (1998).
Le dernier de ces référendums, le 12 décembre 2021, a cependant été boycotté par les indépendantistes, qui en réclamaient le report en raison de la crise sanitaire. Remporté à 96,5% par les loyalistes mais avec une abstention de 56%, le vote est qualifié de "référendum bidon" par le FLNKS, qui en conteste la légitimité et dénonce "un coup de force" de l'Etat.
Ministre délégué aux Outre-mer, Jean-François Carenco est attendu la semaine prochaine à Nouméa avec pour principale mission de calmer la colère des indépendantistes et de les ramener à la table des discussions, aux côtés des non-indépendantistes.
La tâche s'annonce toutefois ardue pour le ministre. Alors que les loyalistes veulent "acter la fin de l'accord de Nouméa et défendre le choix des Calédoniens de rester français", le FLNKS considère que "le processus de décolonisation n'est en rien achevé".
"La décolonisation est une promesse que l'Etat a fait au peuple kanak. Nous attendons que la France prenne ses responsabilités", a déclaré samedi Daniel Goa, président de l'Union Calédonienne (FLNKS), à l'occasion d'un comité directeur.
Les indépendantistes ont de plus été courroucés par l'annulation du voyage officiel prévu fin juillet du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, en Nouvelle-Calédonie. Celui-ci les avait convié à la place par un communiqué à se réunir en Comité des signataires en septembre à Paris.
La réunion de cette instance, qui veille à l'application du processus de décolonisation de l'accord de Nouméa (1998), devait permettre "de clôturer le cycle des référendums et d’engager les discussions sur l'avenir de l’archipel au sein de la République française", avait alors précisé M. Darmanin sur Twitter, ajoutant qu'il se rendrait ensuite "sur place".
"C'est encore un coup de force de l'Etat sous la pression d'une partie de la droite pour nous imposer un comité des signataires (de l'accord de Nouméa) alors qu'on souhaite d'abord des réunions bilatérales avec l’Etat", avait réagi Charles Washetine, porte-parole du Palika-FLNKS, en rejetant l'invitation du ministre de l'intérieur.