Crédit THEO ROUBY / AFP
Nouméa, France | AFP | mercredi 27/09/2023 - Le géant du négoce des matières premières Glencore a annoncé mercredi qu'il cesserait de financer à la fin du mois de février 2024 Koniambo Nickel, l'une des trois usines métallurgiques de Nouvelle-Calédonie, menacées dans leur survie par leur manque de compétitivité.
Actionnaire de Koniambo Nickel SAS (KNS) à hauteur de 49%, les 51% restant étant détenus par des intérêts publics, le groupe basé en Suisse est le seul financeur de cette usine mise en service en 2014 et qui emploie un peu plus de 1.300 personnes.
La filière d'extraction et de raffinage du nickel, principale ressource de l'archipel français du Pacifique sud, est portée par trois sociétés: la SLN, Prony et KNS.
Projet phare du rééquilibrage entre les provinces calédoniennes Nord - où elle est installée, dans le massif du Koniambo - et Sud, KNS n'a jamais été rentable et ploie sous une dette financière nette abyssale, de 13,7 milliards d'euros fin 2022.
Alors que les prix des matières premières stratégiques flambent sur les marchés mondiaux, les trois usines calédoniennes de raffinage de nickel sont menacées dans leur survie par leurs coûts de production et leur manque de compétitivité, selon un rapport officiel de l'Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l'économie (CGE) publié en août.
"Bien que des progrès significatifs aient été réalisés en matière de productivité, de performance et de fiabilité, KNS continue de se débattre financièrement et de subir des pertes importantes, en grande partie en raison de facteurs indépendants de sa volonté liés à la structure des coûts et aux conditions du marché", a souligné Glencore dans un communiqué publié mercredi.
Le groupe a donc "informé le conseil d'administration de KNS qu'il ne financerait les activités de KNS que jusqu'au 29 février 2024". D'ici là, Glencore "travaillera avec KNS et les parties prenantes concernées pour explorer des solutions pour les pertes continues" de l'usine, "y compris la recherche d'une source alternative de financement".
Dans un communiqué distinct, KNS a indiqué que, "dans les prochains jours, la direction de Koniambo Nickel rencontrera(it) ses actionnaires et toutes les parties prenantes institutionnelles avec l'objectif de pérenniser ses activités".
Son président Neil Meadows garde encore l'espoir de "convaincre Glencore de revenir sur sa décision", selon ce communiqué.
Problèmes techniques récurrents
Le marché porteur des batteries électriques échappe aujourd'hui à Koniambo Nickel, usine pyrométallurgique qui produit des ferronickels essentiellement utilisés dans les alliages inoxydables.
Mais "ces derniers mois", le site a "engagé un véritable virage industriel", notamment en lançant "des essais pour intégrer le marché des batteries", plaide KNS.
Le site a toutefois connu des problèmes techniques et électriques récurrents et n'a atteint ses objectifs de production, de 3.000 tonnes par mois, qu'au cours du premier semestre 2023.
La dégradation de la teneur du minerai fondu, qui s'explique notamment par l'épuisement progressif du gisement, "a fait perdre de l'ordre de 3.500 tonnes par an à KNS", selon le document de l'IGF et du CGE.
L'usine est aussi plombée par le coût de la main-d'œuvre, qui s'est élevé à 86.300 dollars par salarié sur un an en 2022, selon le rapport, alors qu'il est estimé à environ 15.000 dollars en Indonésie dans le secteur des mines et du nickel.
Mais c'est l'énergie qui représente le premier poste de dépenses de KNS, à hauteur de 30 à 50% de ses coûts fixes et variables selon les années.
Pour que les trois usines calédoniennes puissent espérer devenir rentables, un investissement de 4 milliards d'euros serait nécessaire afin de créer deux stations de transfert d'énergie par pompage (STEP), selon le gestionnaire calédonien du réseau Enercal.
L'une pourrait être construite dans le nord de l'île pour alimenter l'usine Koniambo Nickel.
Actionnaire de Koniambo Nickel SAS (KNS) à hauteur de 49%, les 51% restant étant détenus par des intérêts publics, le groupe basé en Suisse est le seul financeur de cette usine mise en service en 2014 et qui emploie un peu plus de 1.300 personnes.
La filière d'extraction et de raffinage du nickel, principale ressource de l'archipel français du Pacifique sud, est portée par trois sociétés: la SLN, Prony et KNS.
Projet phare du rééquilibrage entre les provinces calédoniennes Nord - où elle est installée, dans le massif du Koniambo - et Sud, KNS n'a jamais été rentable et ploie sous une dette financière nette abyssale, de 13,7 milliards d'euros fin 2022.
Alors que les prix des matières premières stratégiques flambent sur les marchés mondiaux, les trois usines calédoniennes de raffinage de nickel sont menacées dans leur survie par leurs coûts de production et leur manque de compétitivité, selon un rapport officiel de l'Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l'économie (CGE) publié en août.
"Bien que des progrès significatifs aient été réalisés en matière de productivité, de performance et de fiabilité, KNS continue de se débattre financièrement et de subir des pertes importantes, en grande partie en raison de facteurs indépendants de sa volonté liés à la structure des coûts et aux conditions du marché", a souligné Glencore dans un communiqué publié mercredi.
Le groupe a donc "informé le conseil d'administration de KNS qu'il ne financerait les activités de KNS que jusqu'au 29 février 2024". D'ici là, Glencore "travaillera avec KNS et les parties prenantes concernées pour explorer des solutions pour les pertes continues" de l'usine, "y compris la recherche d'une source alternative de financement".
Dans un communiqué distinct, KNS a indiqué que, "dans les prochains jours, la direction de Koniambo Nickel rencontrera(it) ses actionnaires et toutes les parties prenantes institutionnelles avec l'objectif de pérenniser ses activités".
Son président Neil Meadows garde encore l'espoir de "convaincre Glencore de revenir sur sa décision", selon ce communiqué.
Problèmes techniques récurrents
Le marché porteur des batteries électriques échappe aujourd'hui à Koniambo Nickel, usine pyrométallurgique qui produit des ferronickels essentiellement utilisés dans les alliages inoxydables.
Mais "ces derniers mois", le site a "engagé un véritable virage industriel", notamment en lançant "des essais pour intégrer le marché des batteries", plaide KNS.
Le site a toutefois connu des problèmes techniques et électriques récurrents et n'a atteint ses objectifs de production, de 3.000 tonnes par mois, qu'au cours du premier semestre 2023.
La dégradation de la teneur du minerai fondu, qui s'explique notamment par l'épuisement progressif du gisement, "a fait perdre de l'ordre de 3.500 tonnes par an à KNS", selon le document de l'IGF et du CGE.
L'usine est aussi plombée par le coût de la main-d'œuvre, qui s'est élevé à 86.300 dollars par salarié sur un an en 2022, selon le rapport, alors qu'il est estimé à environ 15.000 dollars en Indonésie dans le secteur des mines et du nickel.
Mais c'est l'énergie qui représente le premier poste de dépenses de KNS, à hauteur de 30 à 50% de ses coûts fixes et variables selon les années.
Pour que les trois usines calédoniennes puissent espérer devenir rentables, un investissement de 4 milliards d'euros serait nécessaire afin de créer deux stations de transfert d'énergie par pompage (STEP), selon le gestionnaire calédonien du réseau Enercal.
L'une pourrait être construite dans le nord de l'île pour alimenter l'usine Koniambo Nickel.