Nouvelle-Calédonie: Bartolone propose une réunion à Paris sur le corps électoral


Nouméa, France | AFP | samedi 25/04/2015 - Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a proposé samedi en Nouvelle-Calédonie l'organisation prochainement à Paris d'une réunion des élus locaux consacrée au corps électoral pour le référendum d'autodétermination, au centre de vives polémiques.

"J'ai proposé qu'il puisse y avoir une réunion à Matignon (...) pour permettre de débloquer cette situation et permettre aux acteurs locaux de reprendre le chemin de l'échange", a déclaré à la presse M. Bartolone, en déplacement dans l'archipel.

Après des discussions avec les partis politiques calédoniens, il a indiqué avoir "eu l'accord de tout le monde" sur place, ainsi que celui du Premier ministre Manuel Valls, auquel il a téléphoné.

Sujet hautement sensible, la question du corps électoral sème actuellement la discorde en Nouvelle-Calédonie, où le climat politique est instable et marqué par des profondes divisions au sein des deux grandes familles non-indépendantiste (droite) et indépendantiste.

Au centre de la polémique, un projet de loi, adopté le 8 avril en conseil des ministres, qui prévoit l'inscription automatique sur la liste spéciale pour le référendum, qui aura lieu au plus tard en 2018, uniquement des personnes de statut civil coutumier, dont ne relèvent que des Kanaks.

La droite souhaite l'automaticité également pour tous les natifs de Nouvelle-Calédonie, sous réserve d'une présence durable dans l'île.

Vent debout contre le gouvernement,
deux formations affiliées à l'UMP, le Rassemblement-UMP et l'Union pour la Calédonie dans la France (UCF), dénoncent "la marche forcée vers l'indépendance par le trucage des listes électorales". Vendredi, à leur appel, quelque 8.000 personnes ont manifesté à Nouméa contre le gouvernement Valls.

M. Bartolone a souhaité que "les uns et les autres retrouvent confiance" et que les dirigeants calédoniens se mettent d'accord sur un amendement, avant l'examen du projet de loi au Sénat en juin, pour que l'automaticité de l'inscription des natifs de Nouvelle-Calédonie trouve une issue consensuelle.

"Il faut qu'on lève les arrière-pensées qui ont pu se greffer sur la question des listes électorales et elles seront levées", a déclaré M. Bartolone.

Egalement du voyage, Philippe Gosselin, député UMP et vice-président de la mission d'information sur la Nouvelle-Calédonie de l'Assemblée nationale, a dit "souscrire à la démarche pragmatique" de M. Bartolone, se montrant en phase avec le gouvernement, à la différence des élus UMP locaux.

En vertu de l'accord de Nouméa (1998), un processus de décolonisation progressive, assorti d'un référendum d'autodétermination, est en cours en Nouvelle-Calédonie.

Rédigé par AFP le Samedi 25 Avril 2015 à 07:12 | Lu 1206 fois