L'aéroport Magenta à Nouméa qui dessert les îles loyauté
NOUMEA, 6 août 2011 (AFP) - Un conflit autour du relèvement du prix des billets de la compagnie aérienne Aircal a dégénéré samedi en affrontements armés en Nouvelle-Calédonie, sur l'île de Maré dans l'archipel des Loyauté (est), faisant quatre morts et 23 blessés.
La ministre de l'Outre-mer Marie Luce Penchard, qui a évoqué un "bilan provisoire", certains blessés étant dans un état grave, a dû interrompre ses vacances en Guadeloupe pour rentrer à Paris, où elle présidera dimanche matin à son ministère une réunion de travail pour "faire un point global de la situation", ont indiqué ses services.
Elle a expliqué les affrontements de Maré, une île de 6.000 habitants, par des "tensions coutumières venues s'ajouter au conflit autour du prix des billets d'avion de la compagnie locale".
Avec ses trois ATR, Aircal - raccourci d'Air Calédonie - dessert depuis la Grande Terre les dépendances de l'archipel. Mais depuis le 22 juillet les aéroports des destinations les plus rentables, à savoir Lifou, l'île des Pins et Maré, sont bloqués par un mouvement de colère des usagers face à la hausse du prix des billets.
C'est dans ce contexte que les violences sont intervenues. Selon les premiers éléments d'information recueillis sur place, des habitants du district de Ghuama à Maré, dont le grand chef Nidoish Naisseline est également président d'Aircal, auraient mené une expédition pour déloger les usagers qui occupent l'aérodrome.
Les tensions entre les deux camps, tous les deux armés, ont rapidement dégénéré en affrontements , pendant tout l'après-midi de samedi.
Quatre hommes, qui seraient tous de Ghuama, ont été tués par balles, et 23 personnes ont été blessées. Plusieurs d'entre elles sont dans un état critique, a précisé à l'AFP Albert Dupuy, haut-commissaire de la République, évoquant "une journée de cauchemar" à Maré.
La maison d'un des partisans des usagers a été brûlée, tandis que plusieurs commerces ont été vandalisés. Parmi les blessés, plusieurs ont été héliportés vers un hôpital de Nouméa, tandis que d'autres ont été évacués sur le dispensaire de l'île voisine de Lifou, a indiqué M. Dupuy.
Nidoish Naisseline, qui se trouvait samedi à Nouméa, a rejoint Maré par avion militaire en fin d'après-midi (tôt samedi matin en heure de Paris, ndlr), afin d'appeler au calme les habitants de son district, où il exerce une forte influence.
Par ailleurs deux pelotons de gendarmerie ont été envoyés sur place depuis Nouméa et un escadron les renforcera dimanche. Albert Dupuy doit également se rendre à Maré dimanche.
Compagnie publique en déficit chronique, Aircal fait l'objet d'un plan de sauvetage, qui avait provoqué récemment un conflit social avec une partie de ses salariés. Celui-ci s'est résolu par un protocole d'accord le 29 juillet.
A Paris, le PS a réagi en pointant le "profond malaise social" dans le territoire français, sur fond de vie chère et d'inégalités croissantes, l'imputant aux "retards dramatiques pris depuis 2007 dans la mise en oeuvre du volet économique et social de l'accord de Nouméa" signé sous le gouvernement Jospin.
Alors que Nicolas Sarkozy est attendu en visite officielle en Nouvelle-Calédonie du 26 au 28 août, les socialistes ont appelé le chef de l'Etat à "prendre sans délai des mesures urgentes et fortes de soutien économique et de rééquilibrage, afin d'éviter à tout prix l'explosion sociale".
Ces évènements interviennent alors que la Nouvelle-Calédonie traverse une crise politique.
Après quatre mois d'instabilité gouvernementale chronique, un nouvel accroc est intervenu avec l'annulation par le Conseil d'Etat de l'élection du président du Congrès. Le fonctionnement des institutions n'est toujours pas revenu à la normale.
cw/mad/jmg
© 1994-2011 Agence
La ministre de l'Outre-mer Marie Luce Penchard, qui a évoqué un "bilan provisoire", certains blessés étant dans un état grave, a dû interrompre ses vacances en Guadeloupe pour rentrer à Paris, où elle présidera dimanche matin à son ministère une réunion de travail pour "faire un point global de la situation", ont indiqué ses services.
Elle a expliqué les affrontements de Maré, une île de 6.000 habitants, par des "tensions coutumières venues s'ajouter au conflit autour du prix des billets d'avion de la compagnie locale".
Avec ses trois ATR, Aircal - raccourci d'Air Calédonie - dessert depuis la Grande Terre les dépendances de l'archipel. Mais depuis le 22 juillet les aéroports des destinations les plus rentables, à savoir Lifou, l'île des Pins et Maré, sont bloqués par un mouvement de colère des usagers face à la hausse du prix des billets.
C'est dans ce contexte que les violences sont intervenues. Selon les premiers éléments d'information recueillis sur place, des habitants du district de Ghuama à Maré, dont le grand chef Nidoish Naisseline est également président d'Aircal, auraient mené une expédition pour déloger les usagers qui occupent l'aérodrome.
Les tensions entre les deux camps, tous les deux armés, ont rapidement dégénéré en affrontements , pendant tout l'après-midi de samedi.
Quatre hommes, qui seraient tous de Ghuama, ont été tués par balles, et 23 personnes ont été blessées. Plusieurs d'entre elles sont dans un état critique, a précisé à l'AFP Albert Dupuy, haut-commissaire de la République, évoquant "une journée de cauchemar" à Maré.
La maison d'un des partisans des usagers a été brûlée, tandis que plusieurs commerces ont été vandalisés. Parmi les blessés, plusieurs ont été héliportés vers un hôpital de Nouméa, tandis que d'autres ont été évacués sur le dispensaire de l'île voisine de Lifou, a indiqué M. Dupuy.
Nidoish Naisseline, qui se trouvait samedi à Nouméa, a rejoint Maré par avion militaire en fin d'après-midi (tôt samedi matin en heure de Paris, ndlr), afin d'appeler au calme les habitants de son district, où il exerce une forte influence.
Par ailleurs deux pelotons de gendarmerie ont été envoyés sur place depuis Nouméa et un escadron les renforcera dimanche. Albert Dupuy doit également se rendre à Maré dimanche.
Compagnie publique en déficit chronique, Aircal fait l'objet d'un plan de sauvetage, qui avait provoqué récemment un conflit social avec une partie de ses salariés. Celui-ci s'est résolu par un protocole d'accord le 29 juillet.
A Paris, le PS a réagi en pointant le "profond malaise social" dans le territoire français, sur fond de vie chère et d'inégalités croissantes, l'imputant aux "retards dramatiques pris depuis 2007 dans la mise en oeuvre du volet économique et social de l'accord de Nouméa" signé sous le gouvernement Jospin.
Alors que Nicolas Sarkozy est attendu en visite officielle en Nouvelle-Calédonie du 26 au 28 août, les socialistes ont appelé le chef de l'Etat à "prendre sans délai des mesures urgentes et fortes de soutien économique et de rééquilibrage, afin d'éviter à tout prix l'explosion sociale".
Ces évènements interviennent alors que la Nouvelle-Calédonie traverse une crise politique.
Après quatre mois d'instabilité gouvernementale chronique, un nouvel accroc est intervenu avec l'annulation par le Conseil d'Etat de l'élection du président du Congrès. Le fonctionnement des institutions n'est toujours pas revenu à la normale.
cw/mad/jmg
© 1994-2011 Agence