Nouvelle-Calédonie: 2.500 emplois menacés dans le BTP (Fédération BTP)


NOUMEA, 23 août 2012 (AFP) - La Fédération du BTP de Nouvelle-Calédonie a tiré la sonnette d'alarme jeudi en annonçant que 2.500 emplois étaient menacés à cause du déclin de la construction de logements et d'une crise de confiance dans l'avenir politique.

Depuis le début de l'année, 300 personnes ont été licenciées, des plans sociaux concernant 600 salariés sont en cours et en tout, ce sont 2.500 emplois qui sont menacés, ont indiqué devant la presse les dirigeants de la Fédération du BTP.

"C'est un véritable appel au secours. On perd 1.000 logements par an", a déclaré Serge Darmizin, vice-président de l'organisation.

La fin de la défiscalisation loi Girardin (2003) sur le logement intermédiaire et la chute des programmes de logement sociaux sont, selon lui, les principaux responsables.

Plusieurs grands chantiers tels que l'aéroport international ainsi que ceux de deux usines métallurgiques de nickel sont par ailleurs en fin de course et la commande publique s'annonce molle.

"Elle représente 40% de notre chiffre d'affaires et a un effet d'entraînement sur le privé, mais il n'y a plus de grands projets publics", a-t-il déclaré.

Les patrons du BTP ont également insisté sur la "crise de confiance" de la population, alors qu'un référendum d'autodétermination doit être organisé entre 2014 et 2018 en Nouvelle-Calédonie et que la droite non-indépendantiste est profondément divisée.

Ils se sont toutefois félicités de la récente décision des autorités d'agréer des opérateurs privés pour construire des logements sociaux, en défiscalisation Girardin, tout en demandant au gouvernement local de finaliser un texte pour défiscaliser le logement intermédiaire.

L'inquiétude du BTP intervient après plusieurs années de dynamisme économique, jugé "artificiel" par certains observateurs.

"On a pris pour de la croissance ce qui n'était que de la surchauffe. Il n'y a pas de croissance endogène en Nouvelle-Calédonie. Dès qu'on arrête d'injecter de l'argent, il n'y a pas de relais", a déclaré à l'AFP Mathias Chauchat, professeur de droit public à l'Université de Nouvelle-Calédonie.

Selon lui, la baisse des prix du nickel, dont l'île abrite 25% des ressources mondiales, conjuguée au repli de la dépense publique, risquent de donner un coup d'arrêt à la bonne santé de l'économie calédonienne.

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Rédigé par AFP le Jeudi 23 Aout 2012 à 05:09 | Lu 1184 fois