Crédit Paul ELLIS / AFP
Londres, Royaume-Uni | AFP | vendredi 05/07/2024 - Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a commencé vendredi à former son gouvernement après avoir promis de "rebâtir" le Royaume-Uni, dont une page politique se tourne avec le retour des travaillistes au pouvoir.
C'est la première fois depuis 2010 que le Labour (centre-gauche) va diriger le pays, après 14 ans de gouvernements conservateurs et une succession de crises: austérité, Brexit, envolée des prix ou encore valse des Premiers ministres.
"Nous reconstruirons" le Royaume-Uni, a déclaré le dirigeant de 61 ans devant Downing Street, après avoir été chargé par le roi Charles III de former un gouvernement, qu'il veut au "service" des Britanniques.
Personnalités atypiques issues du terrain et femmes aux plus hautes responsabilités, la nouvelle équipe au pouvoir que Keir Starmer a commencé à dévoiler illustre le changement qu'il veut incarner et l'image de sérieux qu'il veut projeter.
Sa numéro 2 en particulier, la vice-Première ministre en charge du logement Angela Rayner 44 ans, issue d'un milieu très défavorisé et ayant quitté l'école à 16 ans, détonne dans le paysage politique britannique.
L'ancienne économiste de la Banque d'Angleterre Rachel Reeves, appréciée des milieux d'affaires, devient elle ministre des Finances, première femme à occuper ce poste dans le pays.
Est nommé aux Affaires étrangères David Lammy, un descendant d'esclaves qui a pu se montrer très critique dans le passé de l'ancien président américain Donald Trump.
En arrivant radieux à Downing Street, M. Starmer, ancien avocat dans les droits humains, a reçu embrassades et félicitations des dizaines de ses soutiens assemblés sur place.
Il a promis de se battre "jour après jour" pour "unifier" le pays et pour que les Britanniques puissent à nouveau croire à un avenir meilleur pour leurs enfants, citant l'éducation et le logement.
Face au "défis d'un monde précaire", il s'est engagé à une "reconstruction calme et patiente". "Notre travail est urgent, et nous le commençons aujourd'hui", a-t-il ajouté avant de franchir avec son épouse Victoria la porte du 10 Downing Street.
"Je ne vous promets pas que ce sera facile. Il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton pour changer un pays", avait-il cependant averti à l'aube, après la victoire annoncée de son parti.
D'autant que la vague travailliste ne masque pas totalement quelques nuances moins radieuses, comme la faible popularité du nouveau Premier ministre, une victoire obtenue en ne rassemblant qu'un tiers des suffrages au niveau national, ou encore les votes et sièges perdus à cause de la position du Labour sur le conflit à Gaza.
Selon les résultats quasi-complets, le Labour a décroché 412 sièges, bien au-delà du seuil des 326 pour obtenir la majorité absolue à la Chambre des Communes et pouvoir gouverner seul. C'est juste en deçà du score historique de Tony Blair en 1997 (418).
Le parti conservateur est réduit à 121 députés contre 365 il y a cinq ans, sa pire défaite en un siècle. Plusieurs poids lourds du parti ont été battus.
"Vous avez envoyé le signal clair que le gouvernement du Royaume-Uni doit changer, et votre jugement est le seul qui compte", a déclaré aux Britanniques Rishi Sunak dans son dernier discours de Premier ministre après 20 mois au pouvoir, se disant "désolé". Il a annoncé sa démission prochaine de la tête du parti conservateur.
- "choix difficiles" -
Parmi les premiers rendez-vous qui attendent Keir Starmer, le sommet du 75e anniversaire de l'Otan la semaine prochaine à Washington. Il le sait: il n'y aura pas de lune de miel.
Après "ces derniers mois et années difficiles", Ramsey Sargent, 49 ans, a hâte "de voir ce qui va se passer". "Il y a une pression énorme sur le nouveau Premier ministre", déclare à l'AFP cette femme de 49 ans.
Abdul Muqtvar, 40 ans, juge quant à lui que "la politique britannique n'a pas fait le moindre progrès depuis une dizaine d'années". "Ce sera intéressant de voir comment le Labour s'en sort".
Tout au long de la campagne, Keir Starmer, entré en politique il y a seulement neuf ans, a promis le retour de la "stabilité" et du "sérieux", avec une gestion des dépenses publiques très rigoureuse.
Le futur gouvernement devra faire "des choix difficiles" face à "l'ampleur du défi", a prévenu Rachel Reeves.
Keir Starmer promet de transformer le pays comme il a redressé, sans états d'âme, le Labour après avoir succédé au très à gauche Jeremy Corbyn en 2020, recentrant le parti sur le plan économique et luttant contre l'antisémitisme.
Il assure vouloir relancer la croissance, redresser les services publics, renforcer les droits des travailleurs, réduire l'immigration et rapprocher le Royaume-Uni de l'Union européenne - sans revenir sur le Brexit, sujet tabou de la campagne.
- Parlement inédit -
Dans ce Parlement totalement redessiné, les libéraux-démocrates (centristes) redeviennent la troisième force, avec 71 députés, un record.
Bouleversement de taille, le parti anti-immigration et anti-système Reform UK fait son entrée avec quatre députés, dont son chef, la figure de la droite dure Nigel Farage.
En Ecosse, les indépendantistes du Scottish National Party subissent un sérieux revers en ne se maintenant que dans neuf des 57 circonscriptions.
Les Verts remportent quatre sièges, contre un seul auparavant, dans une Chambre des Communes qui comptera un nombre record d'au moins 261 femmes, contre 220 en 2019.
C'est la première fois depuis 2010 que le Labour (centre-gauche) va diriger le pays, après 14 ans de gouvernements conservateurs et une succession de crises: austérité, Brexit, envolée des prix ou encore valse des Premiers ministres.
"Nous reconstruirons" le Royaume-Uni, a déclaré le dirigeant de 61 ans devant Downing Street, après avoir été chargé par le roi Charles III de former un gouvernement, qu'il veut au "service" des Britanniques.
Personnalités atypiques issues du terrain et femmes aux plus hautes responsabilités, la nouvelle équipe au pouvoir que Keir Starmer a commencé à dévoiler illustre le changement qu'il veut incarner et l'image de sérieux qu'il veut projeter.
Sa numéro 2 en particulier, la vice-Première ministre en charge du logement Angela Rayner 44 ans, issue d'un milieu très défavorisé et ayant quitté l'école à 16 ans, détonne dans le paysage politique britannique.
L'ancienne économiste de la Banque d'Angleterre Rachel Reeves, appréciée des milieux d'affaires, devient elle ministre des Finances, première femme à occuper ce poste dans le pays.
Est nommé aux Affaires étrangères David Lammy, un descendant d'esclaves qui a pu se montrer très critique dans le passé de l'ancien président américain Donald Trump.
En arrivant radieux à Downing Street, M. Starmer, ancien avocat dans les droits humains, a reçu embrassades et félicitations des dizaines de ses soutiens assemblés sur place.
Il a promis de se battre "jour après jour" pour "unifier" le pays et pour que les Britanniques puissent à nouveau croire à un avenir meilleur pour leurs enfants, citant l'éducation et le logement.
Face au "défis d'un monde précaire", il s'est engagé à une "reconstruction calme et patiente". "Notre travail est urgent, et nous le commençons aujourd'hui", a-t-il ajouté avant de franchir avec son épouse Victoria la porte du 10 Downing Street.
"Je ne vous promets pas que ce sera facile. Il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton pour changer un pays", avait-il cependant averti à l'aube, après la victoire annoncée de son parti.
D'autant que la vague travailliste ne masque pas totalement quelques nuances moins radieuses, comme la faible popularité du nouveau Premier ministre, une victoire obtenue en ne rassemblant qu'un tiers des suffrages au niveau national, ou encore les votes et sièges perdus à cause de la position du Labour sur le conflit à Gaza.
Selon les résultats quasi-complets, le Labour a décroché 412 sièges, bien au-delà du seuil des 326 pour obtenir la majorité absolue à la Chambre des Communes et pouvoir gouverner seul. C'est juste en deçà du score historique de Tony Blair en 1997 (418).
Le parti conservateur est réduit à 121 députés contre 365 il y a cinq ans, sa pire défaite en un siècle. Plusieurs poids lourds du parti ont été battus.
"Vous avez envoyé le signal clair que le gouvernement du Royaume-Uni doit changer, et votre jugement est le seul qui compte", a déclaré aux Britanniques Rishi Sunak dans son dernier discours de Premier ministre après 20 mois au pouvoir, se disant "désolé". Il a annoncé sa démission prochaine de la tête du parti conservateur.
- "choix difficiles" -
Parmi les premiers rendez-vous qui attendent Keir Starmer, le sommet du 75e anniversaire de l'Otan la semaine prochaine à Washington. Il le sait: il n'y aura pas de lune de miel.
Après "ces derniers mois et années difficiles", Ramsey Sargent, 49 ans, a hâte "de voir ce qui va se passer". "Il y a une pression énorme sur le nouveau Premier ministre", déclare à l'AFP cette femme de 49 ans.
Abdul Muqtvar, 40 ans, juge quant à lui que "la politique britannique n'a pas fait le moindre progrès depuis une dizaine d'années". "Ce sera intéressant de voir comment le Labour s'en sort".
Tout au long de la campagne, Keir Starmer, entré en politique il y a seulement neuf ans, a promis le retour de la "stabilité" et du "sérieux", avec une gestion des dépenses publiques très rigoureuse.
Le futur gouvernement devra faire "des choix difficiles" face à "l'ampleur du défi", a prévenu Rachel Reeves.
Keir Starmer promet de transformer le pays comme il a redressé, sans états d'âme, le Labour après avoir succédé au très à gauche Jeremy Corbyn en 2020, recentrant le parti sur le plan économique et luttant contre l'antisémitisme.
Il assure vouloir relancer la croissance, redresser les services publics, renforcer les droits des travailleurs, réduire l'immigration et rapprocher le Royaume-Uni de l'Union européenne - sans revenir sur le Brexit, sujet tabou de la campagne.
- Parlement inédit -
Dans ce Parlement totalement redessiné, les libéraux-démocrates (centristes) redeviennent la troisième force, avec 71 députés, un record.
Bouleversement de taille, le parti anti-immigration et anti-système Reform UK fait son entrée avec quatre députés, dont son chef, la figure de la droite dure Nigel Farage.
En Ecosse, les indépendantistes du Scottish National Party subissent un sérieux revers en ne se maintenant que dans neuf des 57 circonscriptions.
Les Verts remportent quatre sièges, contre un seul auparavant, dans une Chambre des Communes qui comptera un nombre record d'au moins 261 femmes, contre 220 en 2019.