François Asselineau, le président de l’Union populaire républicaine (UPR), est en Polynésie pour "donner un coup de pouce" à la liste présentée par l'antenne locale de son parti aux élections territoriales.
PAPEETE, 6 avril 2018 - François Asselineau, président et fondateur de l’Union populaire républicaine (UPR), candidat à la présidentielle 2017, est en Polynésie française pour 15 jours. L'occasion de "donner un coup de pouce" à Jérôme Gasior et à l'antenne locale de son parti dans le cadre de la campagne pour les territoriales. Entretien.
Quel est l’objet de votre séjour en Polynésie française, François Asselineau ?
Je suis à la tête d’un mouvement que j’ai créé il y a 11 ans : l’Union populaire républicaine. Ce mouvement s’est beaucoup développé, notamment depuis la présidentielle. Nous avons dépassé les 30700 adhérents, ce qui pour un mouvement national, est important. Nous avons des adhérents partout et, en particulier, 220 en Polynésie. J’avais promis de longue date de me rendre ici pour rencontrer nos adhérents. Le fait qu’il y ait en plus les élections territoriales est un argument supplémentaire. Je veux donner un coup de pouce à Jérôme Gasior et à sa liste.
Je me permets aussi de souligner que sur les six listes candidates, c’est la seule liste qui soit présentée par un parti politique d’ampleur nationale. Je suis du reste le seul candidat à la présidentielle 2017 qui se rende en Polynésie. Cela me permet de souligner que nous portons collectivement – et moi en particulier – beaucoup d’intérêt à l’évolution de ce pays (…).
Que souhaitez-vous dire aux électeurs polynésiens pour les convaincre de soutenir la liste de Jérôme Gasior, aux prochaines élections territoriales ?
Premièrement, elle est considérée comme la seule petite liste. C’est bien. Cela veut dire que c’est une liste complètement nouvelle. Et je m’adresse aux Polynésiens en disant "Ecoutez, vous avez tout essayé. Et si vous essayiez autre chose ? En quoi cette liste propose-t-elle autre chose ?". Tout cela pour dire que ce que nous proposons aux Polynésiens c’est d’avoir ce que les Américains appellent "The best of both worlds", c’est-à-dire de tirer le meilleur profit de leur situation : améliorer et approfondir l’autonomie du Territoire en lui permettant de jouir pleinement de son autonomie et de développer des liens avec l’ensemble du monde polynésien et du bassin régional. Je pense qu’il y a un souci légitime, en ces temps de mondialisation, de l’ensemble des peuples du monde à se rapprocher de leurs racines. L’autre aspect des choses est de bénéficier du parapluie et de la protection de la France : améliorer la protection militaire de la zone économique exclusive (les investissements en la matière sont actuellement trop faibles) ; améliorer la situation de la population (il n’est pas normal que 55 % des Polynésiens soient en-dessous du seuil de pauvreté) ; faciliter les échanges avec la Métropole (il n’est pas normal que les transports soient aussi cher)… Tout cela pour montrer l’intérêt que la France métropolitaine porte à la Polynésie. (…)
Je pense, pour répondre à votre question, que les Polynésiens, s’ils sont fatigués de voir se succéder des listes avec autant d'alliances précaires – on a parfois l’impression d’assister à une pièce de théâtre de boulevard – sur fond de corruption… peuvent considérer que avons axé notre liste sur la probité, l’honnêteté politique et un programme très précis : c’est une forme de respect des électeurs. Tout le monde dit qu’il va améliorer la situation ; nous avons un projet très précis avec quelques grands axes fondamentaux dans le programme que défend Jérôme Gasior : amélioration de l’autonomie alimentaire ; amélioration de l’autonomie financière ; et énergétique. Ces actions s’intéressent à un développement précis et réfléchi en pensant, non pas à la prochaine élection, mais à la prochaine génération.
Pour le mettre en œuvre, il faut être élu. Or, les candidats de l’UPR ont fait 567 voix sur l’ensemble de la Polynésie au 1er tour des législatives de juin 2017, alors qu’en Métropole vous échouiez à franchir le seuil des 1 % de votes dans 50 circonscriptions, sésame du financement public des partis politiques. Les idées que vous défendez ont visiblement du mal à convaincre, ne trouvez-vous pas ?
Un mouvement nouveau doit se développer. Tout cela n’est pas tout à fait anormal. (…) A fortiori lorsqu’il s’agit de dire des choses qui sont tout à fait nouvelles, (…) face à un électorat à qui on colle dans la tête depuis 50 ans qu’il n’y a pas d’autre solution. Mais je vous ferez remarquer une autre chose : la montée constante de l’abstention. En Métropole, comme en Polynésie, de plus en plus de jeunes s’abstiennent parce qu’ils ne se reconnaissent plus dans l’offre politique. Vous savez – je crois que c’est de Churchill –, le succès c’est d’aller d’échec et échec jusqu’à la victoire. Si nous avions baissé les bras, nous ne serions rien. Notre mouvement politique se développe vraiment bien ; mais se heurte évidemment à l’establishment (…). Nous ne sommes pas un mouvement d’arrière-garde. On est un mouvement d’avant-garde. (…)
Je viens ici, j’y passe 15 jours. Ce n’est pas pour aller me dorer la pilule pointe de Matira. Nous allons faire des réunions, avec Jérôme Gasior et son équipe, pour aller à la rencontre des gens.
Vous vous sentez engagé dans une course de fond, qui ne se concrétisera pas forcément là, mais dans laquelle vous placez de grands espoirs.
Oui, et j’ajouterai cela aussi : le résultat que nous ferons aux élections territoriales aura un effet de rétroaction sur la Métropole. De nombreuses personnes nous suivent. Si on fait un bon score ici, cela est susceptible d’aider les Français de Métropole à se projeter dans le changement. (…)
Le mode de scrutin des territoriales ne laisse que de faibles chances aux petits partis. Comment voyez-vous vos chances ?
On espère créer une surprise. La liste UPR est constituée des 73 coéquipiers dans les huit sections. Ils ont tous une assise locale : nous avons d'anciens maires, d'anciens conseillers municipaux, des militants engagés en réseau… Nous avons quand même beaucoup de soutien.
Ensuite que vous me disiez que notre action n’est pas facile, je suis d’accord. Mais cela devrait attirer l’attention des électeurs sur le fait que si on fait ça, c’est que nous avons de bonnes raisons de la faire ; que nous sommes motivés par des raisons nobles. Nous ne faisons pas de la politique pour nous en mettre plein les poches. On fait de la politique pour servir la population, pas pour se servir.
Mais en cas de second tour et dans l’hypothèse où vous ne pouvez concourir, êtes-vous prêts à appeler à soutenir un des partis qui sera encore en lice ?
Nous verrons cela à l’heure du résultat. Ce que nous ne serons jamais prêts à faire, c’est abandonner toute notre éthique et ce pourquoi nous combattons. Nous serons prêts à négocier, sous réserve de l’intégration de points de notre programme, notamment le point qui concerne le renforcement de l’autonomie alimentaire. Il n’est pas normal que 85 % des denrées consommées localement soient d’importation. L’agriculture fixe les populations dans les îles et donne du travail aux jeunes. (…) Il est tout à fait envisageable de négocier, à condition qu’il y ait une certaine éthique, et en défendant des éléments de notre programme. La question reste ouverte. Il ne faut pas se fermer aux choses en politique.
Quel est l’objet de votre séjour en Polynésie française, François Asselineau ?
Je suis à la tête d’un mouvement que j’ai créé il y a 11 ans : l’Union populaire républicaine. Ce mouvement s’est beaucoup développé, notamment depuis la présidentielle. Nous avons dépassé les 30700 adhérents, ce qui pour un mouvement national, est important. Nous avons des adhérents partout et, en particulier, 220 en Polynésie. J’avais promis de longue date de me rendre ici pour rencontrer nos adhérents. Le fait qu’il y ait en plus les élections territoriales est un argument supplémentaire. Je veux donner un coup de pouce à Jérôme Gasior et à sa liste.
Je me permets aussi de souligner que sur les six listes candidates, c’est la seule liste qui soit présentée par un parti politique d’ampleur nationale. Je suis du reste le seul candidat à la présidentielle 2017 qui se rende en Polynésie. Cela me permet de souligner que nous portons collectivement – et moi en particulier – beaucoup d’intérêt à l’évolution de ce pays (…).
Que souhaitez-vous dire aux électeurs polynésiens pour les convaincre de soutenir la liste de Jérôme Gasior, aux prochaines élections territoriales ?
Premièrement, elle est considérée comme la seule petite liste. C’est bien. Cela veut dire que c’est une liste complètement nouvelle. Et je m’adresse aux Polynésiens en disant "Ecoutez, vous avez tout essayé. Et si vous essayiez autre chose ? En quoi cette liste propose-t-elle autre chose ?". Tout cela pour dire que ce que nous proposons aux Polynésiens c’est d’avoir ce que les Américains appellent "The best of both worlds", c’est-à-dire de tirer le meilleur profit de leur situation : améliorer et approfondir l’autonomie du Territoire en lui permettant de jouir pleinement de son autonomie et de développer des liens avec l’ensemble du monde polynésien et du bassin régional. Je pense qu’il y a un souci légitime, en ces temps de mondialisation, de l’ensemble des peuples du monde à se rapprocher de leurs racines. L’autre aspect des choses est de bénéficier du parapluie et de la protection de la France : améliorer la protection militaire de la zone économique exclusive (les investissements en la matière sont actuellement trop faibles) ; améliorer la situation de la population (il n’est pas normal que 55 % des Polynésiens soient en-dessous du seuil de pauvreté) ; faciliter les échanges avec la Métropole (il n’est pas normal que les transports soient aussi cher)… Tout cela pour montrer l’intérêt que la France métropolitaine porte à la Polynésie. (…)
Je pense, pour répondre à votre question, que les Polynésiens, s’ils sont fatigués de voir se succéder des listes avec autant d'alliances précaires – on a parfois l’impression d’assister à une pièce de théâtre de boulevard – sur fond de corruption… peuvent considérer que avons axé notre liste sur la probité, l’honnêteté politique et un programme très précis : c’est une forme de respect des électeurs. Tout le monde dit qu’il va améliorer la situation ; nous avons un projet très précis avec quelques grands axes fondamentaux dans le programme que défend Jérôme Gasior : amélioration de l’autonomie alimentaire ; amélioration de l’autonomie financière ; et énergétique. Ces actions s’intéressent à un développement précis et réfléchi en pensant, non pas à la prochaine élection, mais à la prochaine génération.
Pour le mettre en œuvre, il faut être élu. Or, les candidats de l’UPR ont fait 567 voix sur l’ensemble de la Polynésie au 1er tour des législatives de juin 2017, alors qu’en Métropole vous échouiez à franchir le seuil des 1 % de votes dans 50 circonscriptions, sésame du financement public des partis politiques. Les idées que vous défendez ont visiblement du mal à convaincre, ne trouvez-vous pas ?
Un mouvement nouveau doit se développer. Tout cela n’est pas tout à fait anormal. (…) A fortiori lorsqu’il s’agit de dire des choses qui sont tout à fait nouvelles, (…) face à un électorat à qui on colle dans la tête depuis 50 ans qu’il n’y a pas d’autre solution. Mais je vous ferez remarquer une autre chose : la montée constante de l’abstention. En Métropole, comme en Polynésie, de plus en plus de jeunes s’abstiennent parce qu’ils ne se reconnaissent plus dans l’offre politique. Vous savez – je crois que c’est de Churchill –, le succès c’est d’aller d’échec et échec jusqu’à la victoire. Si nous avions baissé les bras, nous ne serions rien. Notre mouvement politique se développe vraiment bien ; mais se heurte évidemment à l’establishment (…). Nous ne sommes pas un mouvement d’arrière-garde. On est un mouvement d’avant-garde. (…)
Je viens ici, j’y passe 15 jours. Ce n’est pas pour aller me dorer la pilule pointe de Matira. Nous allons faire des réunions, avec Jérôme Gasior et son équipe, pour aller à la rencontre des gens.
Vous vous sentez engagé dans une course de fond, qui ne se concrétisera pas forcément là, mais dans laquelle vous placez de grands espoirs.
Oui, et j’ajouterai cela aussi : le résultat que nous ferons aux élections territoriales aura un effet de rétroaction sur la Métropole. De nombreuses personnes nous suivent. Si on fait un bon score ici, cela est susceptible d’aider les Français de Métropole à se projeter dans le changement. (…)
Le mode de scrutin des territoriales ne laisse que de faibles chances aux petits partis. Comment voyez-vous vos chances ?
On espère créer une surprise. La liste UPR est constituée des 73 coéquipiers dans les huit sections. Ils ont tous une assise locale : nous avons d'anciens maires, d'anciens conseillers municipaux, des militants engagés en réseau… Nous avons quand même beaucoup de soutien.
Ensuite que vous me disiez que notre action n’est pas facile, je suis d’accord. Mais cela devrait attirer l’attention des électeurs sur le fait que si on fait ça, c’est que nous avons de bonnes raisons de la faire ; que nous sommes motivés par des raisons nobles. Nous ne faisons pas de la politique pour nous en mettre plein les poches. On fait de la politique pour servir la population, pas pour se servir.
Mais en cas de second tour et dans l’hypothèse où vous ne pouvez concourir, êtes-vous prêts à appeler à soutenir un des partis qui sera encore en lice ?
Nous verrons cela à l’heure du résultat. Ce que nous ne serons jamais prêts à faire, c’est abandonner toute notre éthique et ce pourquoi nous combattons. Nous serons prêts à négocier, sous réserve de l’intégration de points de notre programme, notamment le point qui concerne le renforcement de l’autonomie alimentaire. Il n’est pas normal que 85 % des denrées consommées localement soient d’importation. L’agriculture fixe les populations dans les îles et donne du travail aux jeunes. (…) Il est tout à fait envisageable de négocier, à condition qu’il y ait une certaine éthique, et en défendant des éléments de notre programme. La question reste ouverte. Il ne faut pas se fermer aux choses en politique.