"Nous n'aurons plus d'excuses pour faire entrer des plantes de façon frauduleuses "


Maurice Wong, responsable du département de la recherche agronomique au service du développement rural.
PAPEETE, le 28 septembre 2017 - Le ministère de l'agriculture souhaite mettre en place un dispositif de quarantaine pour les végétaux. L'objectif est de permettre aux professionnels d'importer de nouvelles variétés végétales dans de bonnes conditions. Explications avec Maurice Wong, responsable du département de la recherche agronomique au service du développement rural.

Est-ce suite à la découverte du Banana Bunchy Top Virus (BBTV) que vous avez décidé de mettre en place ce projet de quarantaine?

Le projet de quarantaine existe depuis déjà un certain temps. Le ministre actuel a souhaité abonder dans cette idée-là de disposer d'un outil qui puisse gérer les arrivées et surtout être un outil de gestion sanitaire en termes de sécurité des plantes. Cette quarantaine végétale a pour but de permettre à des professionnels de faire rentrer sur le territoire dans de bonnes conditions des variétés végétales ou des espèces qui les intéressent pour développer l'agriculture. Là, nous n'aurons plus d'excuses pour faire entrer des plantes de façon frauduleuses.

Quel est le plus apporté par cette quarantaine ?


Jusqu'à présent, en termes d'importation de plantes, nous fonctionnions sur la base de ce que le pays exportateur était capable de nous fournir. Nous interrogions le pays exportateur sur sa capacité à garantir la qualité sanitaire des plantes et nous vérifions sur les documents administratifs. En faisant une quarantaine nous allons continuer à travailler dans ce sens-là mais en y adossant les moyens du Pays à l'arrivée pour contrôler la véracité des documents. Dans les cas particuliers où nous n'aurions pas la garantie du pays exportateur nous pourrons nous permettre, de rentrer des plantes et faire l'ensemble des tests à partir de la quarantaine végétale dont nous disposerons.

Est-ce que ce dispositif s'adresse seulement aux professionnels?


Je tempère l'enthousiasme que certains peuvent témoigner. Ça ne va pas s'adresser à des particuliers parce que le but n'est pas d'avoir 10 personnes tous les jours qui veulent faire rentrer des plantes de je ne sais quel pays en estimant qu'ils veulent les avoir dans leur jardin. C'est un outil mis à disposition des professionnels avec un coût à partager.

Qui est ce qui gèrera cette quarantaine?


Nous le ferons (ndlr département de recherche agronomique appliquée). L'idée de cette quarantaine n'est pas simplement un bâtiment ou des serres, c'est aussi toute une infrastructure technique derrière en termes d'identification des plantes. Nous travaillerons avec la biosécurité évidemment mais il faut des compétences techniques pour identifier un insecte, identifier des parasites, identifier des maladies, les détecter, qui représente un vrai plus. Il faut faire le parallèle avec les particuliers qui déménagent avec leur chien ou leur chat. Sur la plante nous sommes sur une démarche similaire.

Pour quand est prévue la mise en place de cette quarantaine?

Elle est prévue pour le milieu de l'année 2018.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 28 Septembre 2017 à 10:03 | Lu 3321 fois