“Nous devenons des ambassadrices de notre pays”


Tahiti, le 17 juin 2024 - Invités en tant que membres du jury, Maëva Coucke, Miss France 2018, et Frédéric Gilbert, président de la société Miss France, ajoutent une dimension nationale à cette élection 2024 de Miss Tahiti. Un regard et une expérience dont les candidates pourront se nourrir à quelques jours de l'élection. Interview croisée.
 
Aujourd'hui, qu'est-ce que l'on attend d'une Miss France ? L'élection et ses critères ont-ils évolué au fil des années ou, au contraire, s'agit-il d'une institution fière, ancrée à ses valeurs et à l'épreuve du temps ?
 
Frédéric Gilbert : “C'est un concours qui évolue, car les femmes évoluent, la société évolue. On essaie aussi de suivre en permanence les tendances de cette société. À l'exemple des tatouages qui étaient interdits auparavant alors que ce n'est plus le cas aujourd'hui. Avant, il fallait avoir moins de 25 ans alors qu'aujourd'hui, il n'y a plus de limite d'âge. On fait évoluer ce concours car il faut qu'il évolue. En revanche, il y a une base et un socle auxquels nous sommes très attachés, ce sont les valeurs de Miss France : le respect, la tradition, être disponible et accessible, porter des messages. La voix de Miss France est une voix qui compte.”
 
Maëva Coucke : “Pour ma part, ce que l'on attend d'une Miss France, c'est qu'elle soit généreuse. Elle doit aller à la rencontre de tous les Français, elle doit les accueillir avec un grand cœur, il faut aimer les gens. Et puis surtout, il faut être hyper flexible car durant l'année de règne, je peux vous dire que ça bouge. On peut changer de région tous les jours, faire plusieurs interventions dans la journée. Cela prend tout notre temps. Et puis être Miss France, c'est aussi respecter une certaine déontologie vis-à-vis de l'organisation. Nous ne sommes pas Miss pour une année, nous sommes Miss France pour toujours. Il faut être conscient et prêt pour tout ça.”
 
Avant d'arriver à Miss France, on est Miss de sa région. Qu'est-ce qui change, concrètement, une fois que l'on remporte le titre à l'échelle nationale ?
 
MC : “Cela n'a absolument rien à voir. À partir du moment où l'on pose cette couronne sur ta tête, c'est ta vie entière qui change. Si nous sommes très sollicitées déjà en tant que Miss de notre région, en tant que Miss France, c'est encore plus poussé. En termes de médiatisation surtout, c'est un cran largement au-dessus. Vous avez 15 caméras pointées en permanence sur vous, les journalistes qui vous suivent absolument partout. Il faut s'y faire. Après tout, nous devenons des ambassadrices de notre pays, c'est normal.”
 
FG : “Beaucoup de candidates ne s'imaginent pas la responsabilité que c'est et le poids que c'est. D'ailleurs, beaucoup n'ont pour objectif que de décrocher la couronne, à tort, ce n'est que la première étape. Il y a tout le reste derrière. Être Miss France, c'est toute votre vie.”
 
Aujourd'hui, il s'agit du grand oral pour les candidates à Miss Tahiti 2024. Parlez-nous de l'importance de ce type d'épreuve.
 
FG :C'est une grosse étape. C'est l’une des épreuves qui expliquent aussi notre présence ici, c'est-à-dire que l'on vient aussi s'assurer que ces filles vont tenir le coup pendant au moins un an si elles sont élues à Miss France un jour. Aujourd'hui, elles se retrouveront face à un jury d'une dizaine de personne, mais en cas de victoire à Miss France, il faudra être capable d'aller au journal de 20 heures sur TF1. On l'oublie très souvent mais c'est violent, très violent, de devenir Miss France. D'un coup, vous êtes le centre d'attention de millions de Français.”
 
Quels conseils avez-vous à donner à ces candidates pour cette épreuve et/ou le reste de l'aventure d'ailleurs ?
 
MC : “Il faut préparer le grand oral pour la présélection, mais il faut surtout rester soi-même. Ça a beaucoup plus de charme. Si une fille arrive à nous faire rire par exemple, ça aura beaucoup plus d'impact qu'une fille qui essaie de venir parler comme il faut et juste faire son job. Nous sommes là pour être dans un échange, pour apprendre à connaître la candidate. Nous voulons qu'elle se livre à nous, qu'elle s'ouvre à nous et qu'elle nous montre qui elle est vraiment.”
 
FG : “Une candidate qui va arriver et qui va réciter ou dire des choses qu'elle pense que l'on veut entendre, ça ne marche pas. À un moment de l'aventure, il y aura un problème de corrélation entre ce qu'elle a dit et ce qu'elle est vraiment. Finalement, c'est très subtil, il n'y a pas de recette magique, mais une chose est sûre, il ne faut surtout pas jouer un rôle. À Miss France, on ne vous donne pas un script tous les matins avec ce qu'il faut dire et faire dans la journée. Ce n'est pas une fiction, c'est une grosse réalité.” 

Rédigé par Wendy Cowan le Lundi 17 Juin 2024 à 20:40 | Lu 3015 fois