Notation Standard and Poor’s : pour le CEPF, il ne faut pas « nier l’évidence »


Pour le président du Conseil des Entreprises de Polynésie française, Luc Tapeta, la dégradation de la note Standard and Poor’s, qui passe de BBB- à BB+, n’est pas une surprise. Alors que le président Gaston Tong Sang a demandé la révision de la note, le CEPF estime qu’elle repose sur une analyse factuelle des perspectives de l’économie polynésienne.

« Ce dont on a besoin pour rassurer les bailleurs de fonds, c’est de voir que l’action s’inscrit dans une perspective durable, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », constate Luc Tapeta. Conséquence, de 2005 à 2010, la note de la Polynésie a chuté de A- à BB+, une dégringolade qui s’explique avant tout par l’absence de réformes structurelles. Or les agences de notation servent de repère aux bailleurs de fonds : elles leur permettent de connaître la fiabilité économique d’un pays. La note BB+ leur indique que la Polynésie peut faire défaut sur sa dette. Cette baisse aura des conséquences directes sur le coût de l’emprunt, et pourrait coûter très cher à la Polynésie.


ABSENCE DE VISIBILITE A LONG TERME

Pour le CEPF, cette dégradation de la note est donc tout, sauf une surprise. Car les perspectives de reprise de la croissance restent incertaines. C’est l’IEOM qui le dit dans son bilan annuel de l’économie polynésienne : « L’absence de visibilité à moyen terme et l’attentisme ont pesé sur l’investissement des entreprises, tandis que la poursuite de la dégradation du marché de l’emploi a altéré le niveau de la consommation des ménages » , explique l’Institut d’Emission d’Outre-Mer dans son rapport 2010. Pour Max Remblin, directeur de l’IEOM, « ce qu’il faut c’est redonner confiance aux opérateurs de l’économie pour assurer un minimum d’activité. Il faut sortir de cette situation dans laquelle on continue à détruire les emplois, où il n’y a pas de projet de marché permettant aux entreprises d’avoir un volume d’affaire minimum.»

Dans ces conditions, à quoi sert de contester la note Standard and Poor’s, comme l’a fait le président Gaston Tong Sang ? A rien, selon Luc Tapeta, pour qui il faudrait plutôt donner « des garanties sur la solidité économique du pays. Gaston Tong Sang, on peut l’en féliciter, a déjà mis en œuvre un certain nombre de mesures, mais ça ne suffit pas, il faut un vrai projet de société qui permette derrière de créer de la richesse. » Le patron des patrons polynésiens répète le même conseil depuis des mois. Il se dit prêt à le répéter pendant des années s’il le faut.

Vous trouverez nn pièce jointe ci-dessous, le courrier que Monsieur Gaston Tong Sang a adressé ce jour à la Direction de l'agence Standard and Poor's

Rédigé par F K le Jeudi 24 Mars 2011 à 09:54 | Lu 1080 fois