No Oe E Te Nunaa dénonce une dégradation des service de santé dans les îles éloignées.

Dans un communiqué adressé à la presse, No Oe Te Nunaa souhaite alerter la population sur la situation extrêmement précaire de la Santé qui ne cesse de se dégrader dans les îles éloignées de Tahiti.


L’agonie de la Santé de proximité et de la sécurité maritime des archipels excentrés

La politique de santé et de sécurité dans les archipels excentrés se dilue chaque jour un peu plus dans l’indifférence des responsables et des élus trop occupés aux joutes symboliques. Depuis sa création en 2003, No Oe E Te Nunaa n’a eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme du drame annoncé des coûts de fonctionnement du nouvel hôpital et des conséquences directes sur les moyens dédiées à la Santé de proximité notamment dans les îles autres que Tahiti.
Encore récemment, la fermeture de la maternité de l’hôpital de Nuku Hiva par manque de personnel, les manques réguliers en médecins (12 postes vacants en dehors de Tahiti !!) révèlent encore les effets d’une politique ahurissante d’aveuglement à conduire un projet pharaonique d’hôpital « pour l’Océanie ». La carence en médecins, en sages-femmes, en infirmiers est la loterie quotidienne des populations excentrées.
Mais derrière cette vampirisation des moyens dédiés à la santé sur toute la Polynésie française, il est tout aussi important de s’interroger sur la gestion désastreuse des ressources humaines par la Direction de la Santé pour qui agent administratif et agent soignant c’est du pareil au même. Elle est régulièrement dans l’incapacité de prévenir les situations de crise en personnels médicaux et d’encourager ces mêmes personnels à s’établir dans les îles excentrées… Elle semble avoir du mal à comprendre les conséquences désastreuses en cas de manque de soignants. La lourdeur administrative vient ajouter à la difficulté : pour un recrutement, délai non-négociable de 45 jours, nombre de pièces pharaonique à fournir, mauvaise communication avec les postulants qui dans 90% des cas finissent par renoncer au poste et vont voir ailleurs.
On peut aujourd’hui aussi s’interroger sur la pléthore de personnels d’administration à la Santé publique à l’heure du tout informatique quand les personnels médicaux, dans des situations précaires, tendues et isolées, sont trop souvent traités avec mépris… et doivent assumer ce désastre devant des patients eux-aussi excédés !
Par ailleurs, No Oe E Te Nunaa est interpellé par l’absence de réaction des autorités du Pays et de l’Etat sur la situation déplorable que connaissent les populations des Marquises concernant les évacuations sanitaires d’urgence et le sauvetage en mer. Aujourd’hui, seuls des vieux bateaux de pêche non-homologués pour le transport des personnes assurent les évasans maritimes des deux îles du sud de l’archipel, Tahuata et Fatuiva qui ne disposent pas d’aérodrome, et aucun moyen n’est disponible pour intervenir d’urgence en cas de drame maritime... Le CAP No Oe s’inquiète : quels sont les moyens envisagés pour remédier à ces conditions lamentables d’évasans et au vide structurel de plan de secours aux naufragés, à 1 500 kilomètres des moyens nautiques d’Etat ?
Tahiti souffre de son hyper concentration démographique (et donc économique). Nul encouragement à maintenir les populations dans les îles excentrées ne trouvera d’écho si la santé de proximité et la sécurité de ses habitants ne sont plus assurées.

Rédigé par communiqué NOTN le Jeudi 23 Juin 2011 à 21:50 | Lu 627 fois