Abuja, Nigeria | AFP | mercredi 21/03/2018 - Une centaine d'écolières enlevées le 19 février par des militants islamistes de Boko Haram à Dapchi, dans le nord-est du Nigeria, ont été ramenées mercredi matin à leur école par leurs ravisseurs.
Les autorités nigérianes ont recensé 101 enfants, des filles en immense majorité, ramenés par des membres de Boko Haram. "Le processus d'enregistrement est en cours", a expliqué le ministre de l'Information Lai Mohamed.
Les adolescentes - parmi lesquelles se trouvait au moins un garçon - ont été "déposées sur la route, d'où elles ont naturellement rejoint leur foyer", a ajouté le ministre.
"Nous étions gardés dans une pièce et ils nous apportaient des ingrédients pour que l'on puisse cuisiner", a raconté à l'AFP Fatima Gremah, 13 ans.
"Ils nous ont dit samedi de monter dans des bateaux. Nous avons passé trois jours sur l'eau et ensuite ils nous ont rassemblées sur des véhicules et nous ont dit qu'on rentrait à la maison", a expliqué la jeune fille.
Selon des sources contactées par l'AFP avant leur libération, les captives auraient été gardées sur des îles du lac Tchad, zone contrôlée par la faction reconnue par le groupe de l'Etat islamique à qui Boko Haram a prêté allégeance en 2015.
- Jeunes et musulmanes -
"Nous avons de la chance parce que nous sommes jeunes et musulmanes", confie Fatima. "Une d'entre nous, qui est chrétienne, est toujours avec eux. Ils ont dit qu'ils la libéreraient si elle se convertissait à l'Islam".
Deux autres jeunes filles, Amira Adamu Mohammed et Aisha Alhaji Deri, 16 ans, ont expliqué à l'AFP qu'elles n'avaient "jamais été maltraitées."
Toutefois, "cinq d'entre nous sommes mortes le jour de l'enlèvement", a rappelé Aisha.
"Quand ils nous ont relâchées, ils nous ont dit d'aller directement à la maison et pas chez les militaires, parce qu'ils diraient que ce sont eux qui nous ont sauvées", a ajouté la jeune fille avant d'être récupérée par l'agence de renseignements nigériane.
Des combattants présumés de la faction de Boko Haram affiliée au groupe de l'Etat Islamique avaient mené le 19 février un raid sur le pensionnat de l'école pour filles de Dapchi (Etat de Yobe) et étaient repartis avec 110 jeunes filles âgées de 10 à 18 ans.
- Le spectre de Chibok -
Cet enlèvement de masse, qualifié de "désastre national" par le président Muhammadu Buhari, s'est déroulé dans des circonstances quasi identiques au kidnapping de Chibok, en avril 2014, où plus de 200 lycéennes avaient été enlevées, déclenchant une vague d'émotion mondiale.
Depuis, une centaine d'entre elles se sont échappées ou ont été libérées aux termes de négociations avec le gouvernement et d'échange avec des prisonniers. Quatre ans après leur kidnapping, plus d'une centaine d'entre elles, restent introuvables.
"Les efforts du président Muhammadu Buhari épaulé par les services de sécurité pour ramener les filles enlevées à Dapchi ont porté leurs fruits", selon un communiqué du ministère de l'Information.
Le président Buhari avait déclaré la semaine dernière que le gouvernement préférait la solution d'une négociation avec les insurgés plutôt qu'une opération militaire.
"La violence et la confrontation n'auraient pas été la solution car cela aurait pu mettre en danger la vie des captives", a indiqué le ministre de l'Information Lai Mohamed, soulignant que les négociations avaient été facilitées par des "pays amis" et que leur libération avait été "inconditionnelle".
Sur son compte Twitter, la présidence nigériane a souligné qu'"aucune rançon n'a été versée".
Bien que l'armée et les autorités nigérianes ne cessent de répéter que Boko Haram est "techniquement vaincu", ce tragique épisode a mis en lumière les graves manquements sécuritaires dans le nord-est du pays.
Le groupe islamiste armé ne contrôle plus de larges parties du territoire nigérian, comme ce fut le cas entre 2014 et 2015, mais il mène régulièrement des attaques meurtrières contre les forces de sécurité et les civils.
Le conflit dans le nord-est a fait plus de 20.000 morts depuis 2009 et 1,6 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
Les autorités nigérianes ont recensé 101 enfants, des filles en immense majorité, ramenés par des membres de Boko Haram. "Le processus d'enregistrement est en cours", a expliqué le ministre de l'Information Lai Mohamed.
Les adolescentes - parmi lesquelles se trouvait au moins un garçon - ont été "déposées sur la route, d'où elles ont naturellement rejoint leur foyer", a ajouté le ministre.
"Nous étions gardés dans une pièce et ils nous apportaient des ingrédients pour que l'on puisse cuisiner", a raconté à l'AFP Fatima Gremah, 13 ans.
"Ils nous ont dit samedi de monter dans des bateaux. Nous avons passé trois jours sur l'eau et ensuite ils nous ont rassemblées sur des véhicules et nous ont dit qu'on rentrait à la maison", a expliqué la jeune fille.
Selon des sources contactées par l'AFP avant leur libération, les captives auraient été gardées sur des îles du lac Tchad, zone contrôlée par la faction reconnue par le groupe de l'Etat islamique à qui Boko Haram a prêté allégeance en 2015.
- Jeunes et musulmanes -
"Nous avons de la chance parce que nous sommes jeunes et musulmanes", confie Fatima. "Une d'entre nous, qui est chrétienne, est toujours avec eux. Ils ont dit qu'ils la libéreraient si elle se convertissait à l'Islam".
Deux autres jeunes filles, Amira Adamu Mohammed et Aisha Alhaji Deri, 16 ans, ont expliqué à l'AFP qu'elles n'avaient "jamais été maltraitées."
Toutefois, "cinq d'entre nous sommes mortes le jour de l'enlèvement", a rappelé Aisha.
"Quand ils nous ont relâchées, ils nous ont dit d'aller directement à la maison et pas chez les militaires, parce qu'ils diraient que ce sont eux qui nous ont sauvées", a ajouté la jeune fille avant d'être récupérée par l'agence de renseignements nigériane.
Des combattants présumés de la faction de Boko Haram affiliée au groupe de l'Etat Islamique avaient mené le 19 février un raid sur le pensionnat de l'école pour filles de Dapchi (Etat de Yobe) et étaient repartis avec 110 jeunes filles âgées de 10 à 18 ans.
- Le spectre de Chibok -
Cet enlèvement de masse, qualifié de "désastre national" par le président Muhammadu Buhari, s'est déroulé dans des circonstances quasi identiques au kidnapping de Chibok, en avril 2014, où plus de 200 lycéennes avaient été enlevées, déclenchant une vague d'émotion mondiale.
Depuis, une centaine d'entre elles se sont échappées ou ont été libérées aux termes de négociations avec le gouvernement et d'échange avec des prisonniers. Quatre ans après leur kidnapping, plus d'une centaine d'entre elles, restent introuvables.
"Les efforts du président Muhammadu Buhari épaulé par les services de sécurité pour ramener les filles enlevées à Dapchi ont porté leurs fruits", selon un communiqué du ministère de l'Information.
Le président Buhari avait déclaré la semaine dernière que le gouvernement préférait la solution d'une négociation avec les insurgés plutôt qu'une opération militaire.
"La violence et la confrontation n'auraient pas été la solution car cela aurait pu mettre en danger la vie des captives", a indiqué le ministre de l'Information Lai Mohamed, soulignant que les négociations avaient été facilitées par des "pays amis" et que leur libération avait été "inconditionnelle".
Sur son compte Twitter, la présidence nigériane a souligné qu'"aucune rançon n'a été versée".
Bien que l'armée et les autorités nigérianes ne cessent de répéter que Boko Haram est "techniquement vaincu", ce tragique épisode a mis en lumière les graves manquements sécuritaires dans le nord-est du pays.
Le groupe islamiste armé ne contrôle plus de larges parties du territoire nigérian, comme ce fut le cas entre 2014 et 2015, mais il mène régulièrement des attaques meurtrières contre les forces de sécurité et les civils.
Le conflit dans le nord-est a fait plus de 20.000 morts depuis 2009 et 1,6 million de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.