Nicole Sanquer siègera avec LIOT


Tahiti, le 12 juillet 2024 – Nicole Sanquer retourne à ses premières amours au Palais Bourbon. Comme lors de sa précédente mandature, la député polynésienne va à nouveau siéger au sein du groupe Liberté outre-mer et territoires (LIOT) qui est en train de se reconstituer. Elle entend poursuivre le travail entamé autour de la réforme de l’ITR pour les fonctionnaires d’État, et faire avancer les conventions avec l’État en matière de santé. La difficulté sera de savoir avec qui négocier dans ce contexte où l’Assemblée nationale ne dégage aucune majorité absolue, et où le futur gouvernement de coalition n’aura que très peu de marge de manœuvre.
 
Après avoir participé à la dernière séance de la session administrative mardi à Tarahoi, Nicole Sanquer s’est envolée le soir même pour Paris où elle a rejoint le “petit nouveau”, Moerani Frébault qui fait ses premiers pas au Palais Bourbon. La présidente de A here i a Porinetia connaît quant à elle déjà les lieux pour y avoir siégé cinq ans entre 2017 et 2022. Et “c’est avec beaucoup d’émotion”, qu’elle a fait son retour à l’Assemblée nationale, comme elle s’en est confié auprès de nos confrères d’Outremers 360.

Elle a donc rapidement rempli les formalités administratives et a revu aussi d’anciens collègues du groupe Liberté outre-mer et territoires avec lesquels elle a “longuement discuté”. C’est donc sans surprise – elle l’avait déjà évoqué pendant la campagne - qu’elle a annoncé siéger prochainement avec le groupe de centre-droit LIOT qui est en cours de reconstitution pour cette nouvelle législature.

“Le dépôt des groupes se fera mardi, et tant qu’on n’est pas affiliés à un groupe, on n’a pas de bureau ni de place dans les commissions”, explique Nicole Sanquer qui a été sollicitée par d’autres groupes le soir de son élection mais sans véritablement donner suite. “Pendant ces deux ans, j’étais beaucoup en contact avec la député Estelle Youssoufa (la députée LIOT de la première circonscription de Mayotte, ndlr) et puis avec Christophe Naegelen qui, lui, fait partie de l’UDI. Donc je suis heureuse que ce groupe du centre-droit puisse se recomposer. Et à l’intérieur surtout, je vois d’autres Outremers comme la Guadeloupe, Saint-Pierre-et-Miquelon, La Réunion, Mayotte et la Polynésie avec moi”.
 
Toute la difficulté est de savoir avec qui négocier
 
Nicole Sanquer a demandé à intégrer la commission des affaires sociales et de santé pour faire avancer des dossiers polynésiens comme la convention-cadre État/Pays en matière de santé, et aussi, la “possible convention État- Pays sur le RSPF (Régime de solidarité de Polynésie française) car nous avons des difficultés au niveau de la CPS, et j’aimerais y participer avec le gouvernement Brotherson”. Par ailleurs, elle compte poursuivre le travail entamé depuis deux ans par sa collègue Mereana Reid-Arbelot (élue sur la troisième circonscription de Polynésie) sur le problème dû à l’extinction de l’indemnité temporaire de retraite :  “Il y a eu des avancées sur l’ITR, mais on a exprimé notre volonté d’aller plus loin.”
 
Reste un problème majeur pour faire avancer les dossiers polynésiens. Sans majorité absolue, la constitution d’un gouvernement de coalition relève du véritable casse-tête. “Toute la difficulté des députés aujourd’hui, c’est de savoir avec qui on va devoir négocier pour nos propres territoires, c’est de savoir qui va gouverner la France”, s’inquiète Nicole Sanquer qui attend d’être “fixée” la semaine prochaine. Les discussions vont en effet toujours bon train au plan national, et les 577 députés nouvellement élus doivent choisir d’ici mardi le groupe dans lequel ils vont siéger.

Car même si le Front populaire est arrivé en tête de ces élections, le compte n’est pas bon. Aucune majorité absolue ne peut se dégager au Palais Bourbon. Et on pourrait craindre du futur gouvernement de coalition qu’il ne se contente d’expédier les affaires courantes faute d’avoir les coudées franches à l’Assemblée. “Nous regardons tout ça avec attention car c’est vrai que cela aura des conséquences sur la mandature”, conclut Nicole Sanquer qui table néanmoins sur des dossiers bien ficelés et de “bons arguments” pour avoir une écoute à Paris.
 

Rédigé par Stéphanie Delorme le Vendredi 12 Juillet 2024 à 11:59 | Lu 3553 fois