Nickel: trois parlementaires calédoniens demandent le report de la vente de l'usine de Vale


Nouméa, France | AFP | mardi 01/09/2020 - Des parlementaires de Calédonie ensemble (centre droit) ont demandé mardi au président du géant brésilien Vale de reporter la vente de son usine de nickel en Nouvelle-Calédonie, au centre de polémiques, la jugeant "dangereuse" à un mois d'un référendum sur l'indépendance.

Dans une lettre adressée à Eduardo de Salles Bartoloméo, président de Vale, les deux députés CE Philippe Gomès et Philippe Dunoyer, ainsi que le sénateur Gérard Poadja, jugent "inenvisageable, voire dangereux, pour le pays et l'entreprise" qu'une décision puisse intervenir prochainement.        

Le 8 septembre, la période de discussions exclusives entre Vale et le groupe australien New Century Ressources (NCR) arrive à échéance dans le cadre de la cession de cette unité métallurgique, adossée au richissime gisement de Goro, dans le sud de l'île.       

"Nous vous appelons à calmer la situation en annonçant le report du choix du repreneur (...) à une date postérieure au référendum", sollicitent les parlementaires, faisant allusion au deuxième référendum d'autodétermination qui aura lieu le 4 octobre en Nouvelle-Calédonie.       

Alors que ce scrutin suscite déjà des crispations, la possible vente de l'usine de Vale-NC à NCR, junior australienne, a déclenché la colère des indépendantistes et des chefferies coutumières kanak, qui dénoncent "un bradage du patrimoine minier et une opération de spéculation boursière".      

A l'initiative d'un collectif "Usine du sud: Usine pays", une manifestation a eu lieu dans Nouméa le 21 août et une autre est programmée le 9 septembre "avec une opération de ralentissement général de l'économie du pays". Ces opposants réclament la prise en compte par Vale d'une offre de rachat concurrente du groupe Korea Zinc en partenariat avec une société minière publique locale.

"Ce n'est pas une transaction privée entre deux groupes et les institutions (calédoniennes) doivent être associées", avait déclaré vendredi Calédonie ensemble, parti non indépendantiste minoritaire.       

Dans leur courrier, les parlementaires rappellent au président de Vale que le Congrès du territoire a accordé un régime fiscal et social préférentiel à l'usine, que les trois provinces en détiennent 5% du capital et "qu'en application de la réglementation minière", il revient à la province sud d'autoriser "la modification du contrôle de Vale NC".       

Cette lettre intervient alors que les accès à l'usine de Vale sont bloqués depuis lundi par des sous-traitants, qui s'opposent à la révision de leurs contrats dans le cadre de la cession.   

le Mardi 1 Septembre 2020 à 06:03 | Lu 699 fois