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Nickel: Vale injecte 500 millions de dollars dans son usine de N-Calédonie


Nouméa, France | AFP | jeudi 05/12/2018 - Le groupe Vale va investir 500 millions de dollars (440 millions euros) dans son usine métallurgique de nickel en Nouvelle-Calédonie, misant sur l'essor du marché des voitures électriques pour écouler sa production, a annoncé jeudi à Nouméa la filiale calédonienne du géant brésilien.      

"Il s'agit d'un signe de confiance dans la transformation du marché. Jusqu'alors, on exportait pour les aciéries mais nous sommes en train de changer complètement de pied, vers des segments de marché qui demandent un nickel premium de plus grande qualité, notamment pour les batteries des voitures électriques", a déclaré à la presse Antonin Beurrier, PDG de Vale-NC, qui entrera officiellement en fonction le 1er janvier 2019.       
Enarque, M.Beurrier était précédemment directeur adjoint en charge de l'international à Aéroports de Paris et a déja été à la tête de la filiale calédonienne de Vale (2014 et 2016).
Il a annoncé l'investissement de 500 millions de dollars entre 2019 et 2022 dans un projet innovant de stockage des résidus à sec pour l'usine de Goro, au sud de l'archipel, confirmant une information donnée le 4 décembre à New-York par Fabio Schvartsman, président du groupe brésilien.      
"Quand on traite une tonne de minerai, on génère 1,2 tonne de résidus. Si on ne fait pas ce projet, il n'y a plus d'usine", a-t-il déclaré alors que  l'actuelle zone de stockage arrive à saturation et que sa configuration peut présenter des risques.       
"On va avoir une verse qui pourra être revégétalisée et non plus un barrage", a déclaré le dirigeant de Vale-NC, dont l'usine utilise un procédé de traitement du minerai de lixiviation à l'acide sulfrique. "Aujourd'hui, la sécurité et la qualité passent avant toute chose", a-t-il ajouté.         
Selon lui, les véhicules électriques pourraient représenter entre 20 et 25% du parc mondial d'ici 2025, soit un volume nécessaire de 500.000 tonnes de nickel.  
L'usine Vale-NC, qui produit oxyde de nickel et cobalt et emploie 1.400 personnes, a connu de nombreux déboires techniques et économiques, à tel point que l'Etat français lui a octroyé en 2016 un prêt de 200 millions d'euros pour aider à sa survie.       
Avec un cash-cost d'environ 11.000 dollars la tonne, l'unité doit poursuivre l'amélioration de sa compétitivité, ses pertes au troisième trimestre 2018 atteignant 42 millions de dollars, a également indiqué M.Beurrier.      
L'industriel vise un objectif de production de 40.000 tonnes d'oxyde de nickel en 2019 pour une capacité nominale de 52.000 tonnes.      
Dans un communiqué publié mercredi, le Premier ministre Edouard Philippe a pris "acte avec grande satisfaction" de cette "annonce d'investissements importants", qui "intervient à l'issue d'une année d'échange fructueux entre l'Etat et le groupe Vale".

le Jeudi 6 Décembre 2018 à 05:50 | Lu 683 fois