New Nordic, récit d'une arnaque thaïlandaise bien rodée


Trois cent cinquante investisseurs polynésiens ont été victimes de l'arnaque de New Nordic. Crédit photo : Archive TI.
Tahiti, le 11 août 2023 – En 2020, 350 investisseurs polynésiens découvraient que la société New Nordic, à laquelle ils avaient acheté des appartements en Thaïlande, reposait sur un système de Ponzi (pyramidal). Le PDG norvégien, Kurt Svendheim, prenant la fuite avec des milliards de francs en poche, certains d'entre eux ont perdu toutes leurs économies dans cette affaire. Le correspondant polynésien de l'Association de défense des droits des victimes de New Nordic est revenu pour Tahiti Infos sur cette arnaque bien rodée.

La Thaïlande, ses plages, ses cocotiers et ses rêves brisés pour 350 investisseurs polynésiens. Entre 2012 et 2020, flairant une bonne affaire, ils ont investi dans des appartements en Thaïlande construits et vendus par le groupe immobilier New Nordic Group, dirigé par un Norvégien : Kurt Svendheim. Attiré par des rendements locatifs élevés proposés par la société, auxquels s'ajoutait un système de cash back, ces investisseurs ont placé et perdu, pour certains, toutes leurs économies dans cette arnaque basée sur un système de Ponzi (pyramidale). Un système qui a fonctionné jusqu'à l'arrivée du Covid et la fuite du PDG norvégien, des milliards de francs en poche. Au total, sur le territoire, les victimes auraient investi près de quatre milliards de francs auprès de revendeurs locaux comme Thai Property Group Tahiti (TPG), une filiale de la compagnie thaïlandaise Vauban. À l'échelle nationale aussi, de nombreux investisseurs ont été floués par New Nordic, à tel point qu'une association, l'association de défense des droits des victimes de New Nordic (ADDVNN), a été créée. Sur un groupe Facebook, les investisseurs s'échangent régulièrement des nouvelles sur l'affaire et la bataille judiciaire qui commence à prendre forme autant devant les tribunaux français que thaïlandais. En Polynésie, un correspondant local de l'ADDVNN, qui a lui aussi investi dans deux appartements de New Nordic, s'occupe de conseiller et d'aider bénévolement les victimes. Il est revenu longuement pour Tahiti Infos sur cette arnaque bien rodée.
 
Covid-19, la cause devenue prétexte
 
En Thaïlande, jusqu'en 2020, le nom de New Nordic était synonyme d'un incroyable succès. En effet, pendant presque dix ans, la société faisait bâtir à tour de bras des immeubles orange, la couleur fétiche du groupe, dans des villes côtières extrêmement touristiques comme Pattaya ou encore Koh Samui. L'argent coulait à flot et les premiers investisseurs étaient plus que ravis des rendements locatifs qui oscillaient entre 6 et 10%. À titre d'exemple, pour un appartement acheté 10 millions de francs, les acheteurs touchaient entre 600 000 et un million de francs par an, pendant des périodes de cinq ou dix ans. De plus, un prix de revente supérieur de 25% au prix initial était également garanti (la plus-value sur les garanties de rachat étaient variables selon la durée du contrat de location et nont été proposées que les dernières années en 5% et 15% ). “Au départ, ça se passait très bien. On touchait des loyers. On était payé rubis sur longle avec des relevés de compte...”, raconte le correspondant local de l'association. Les premiers investisseurs, voyant arriver chaque mois autant d'argent sur leur compte en banque, devinrent des références et les meilleurs ambassadeurs de New Nordic grâce au bouche-à-oreille. De plus, les techniques de vente étaient bien rodées. TPG ou Vauban organisaient deux ou trois fois par an des présentations des projets immobiliers à l'InterContinental ou au Manava (maintenant le Te Moana, NDLR). Les présentations étaient bien faites, avec plein de mots rassurants sur la Thaïlande et la solidité financière de New Nordic. Tout cela sest révélé être des arguments fallacieux).” Des publicités pullulaient dans les médias et les boîtes postales étaient également bourrées de prospectus. Certains investisseurs étaient même invités en Thaïlande.
 
Un rêve, qui a viré au cauchemar à l'arrivée du Covid-19 en 2020. Avec la pandémie, tout s'est arrêté brutalement. Ça a été un prétexte pour tout stopper, les loyers, les paiements... Une association s'est vite créée par le biais de certains investisseurs floués. C'est n'est que quelque temps après qu'on a découvert que le Covid n'était pas la cause, mais un prétexte. Car quand on a eu les bilans financiers de New Nordic, on s'est aperçu qu'en 2018-2019 déjà, il n'y avait plus d'argent dans les caisses et que c'était un système pyramidal. Les constructions étaient même en stand-by à partir de 2019 car les constructeurs n’étaient plus payés par New Nordic. Une arnaque.” Les ventes continuaient alors sur plans, grâce à des acheteurs impressionnés par les immeubles déjà sortis de terre. Certainement qu'avec les années, les cashbacks et loyers des premiers investisseurs sont devenus tellement importants que les revenus locatifs ne suffisaient plus, c'est alors qu'ils ont commencé par prendre l'argent des derniers pour payer les premiers. Ceux qui ont acheté en dernier ont, eux, vraiment tout perdu, car ils n'ont même pas eu l'opportunité de toucher quelques loyers.”
 
Demande de réhabilitation et début des procédures judiciaires
 
En février 2021, un an après le début du Covid et l'arrêt des paiements, New Nordic a demandé une demande de réhabilitation auprès du tribunal des faillites en Thaïlande. Elle a été rejetée en août 2022. New Nordic ayant fait appel en décembre dernier, la décision finale n'a pas encore été actée, mais tout porte à croire que le jugement restera inchangé. Un statut de réhabilitation, qui, s'il avait été accordé, aurait protégé la société de toutes attaques au tribunal pour une durée de cinq ans. Heureusement d'ailleurs qu'il n'a pas été accordé, car même si au début on l'espérait, c'est la pire chose qui aurait pu nous arriver. Car, pendant cette durée, ils auraient pu faire ce qu'ils veulent, tous les contrats signés auraient été caducs.” Une petite victoire à l'époque pour l'ADDVNN, de plus que des procédures judiciaires en France et en Thaïlande commencent à prendre forme.
 
Dans l'Hexagone premièrement, les Juridictions interrégionales spécialisées (JIRSS), des entités judiciaires qui s'occupent de la criminalité financière organisée internationale, ont été saisies. Si la justice française n'est pas rapide, elle a les moyens de travailler à l'international. Si pour l'instant, on est à l'étape de l'enquête préliminaire, on a bon espoir que cette enquête évolue vers une instruction judiciaire, avec pour finalité un procès pour juger les responsables et récupérer des fonds.” Actuellement, 100 plaintes ont été déposées à l'échelle nationale contre New Nordic et une centaine d’autres sont en préparation. Autre détail et non des moindresKurt Svendheim, le PDG, est apparu quelques fois au fenua, lors des présentations de ses projets organisées dans les hôtels de luxe de Tahiti. Une présence sur le territoire français qui va permettre à la justice d'agir. Beaucoup de gens pensent que puisque ça s'est passé en Thaïlande et qu'il est norvégien, c'est peine perdue. Mais non, à partir du moment où la vente a eu lieu sur le territoire, il peut être traduit devant la justice française”, nous affirme le membre d'ADDVNN.
 
Du côté de la Thaïlande aussi, les choses se mettent également en place. En effet, quelques dizaines de victimes ont déjà saisi les tribunaux locaux par voie d'avocat. Quelques procès sont même gagnés. Le DSI (Department of Special Investigation, NDLR), l'équivalent du FBI thaïlandais, va probablement ouvrir une enquête. Le problème, c'est qu'ils ne prennent que les plaintes en présentiel, alors on encourage les gens à se déplacer là-bas s'ils peuvent.” Si récupérer des fonds, malgré un jugement favorable, paraît encore compliqué puisque les plaignants se retrouvent tout en bas de l'échelle des recouvrements de dettes – après les frais de justice, les banques, les employés et les fournisseurs – les victimes peuvent encore espérer récupérer leurs titres de propriété thaïlandais (si toutefois la construction de leur appartement est achevée)L'association des victimes travaille étroitement dans ce sens avec un cabinet d'avocats basé à Bangkok et dirigé par un Français. C'est un cabinet honnête, je le précise car certains se sont précipités sur l'affaire comme des vautours en nous demandant 150 000 baht (463 091 francs, NDLR) pour se saisir du dossier pendant la demande de réhabilitation de New Nordic, alors qu'ils étaient inattaquables jusqu'au refus de la requête. Un cabinet, Legal Asian, nous a même proposé son aide en 2021, avant que l'on découvre que la femme du gérant avait des liens avec TPG.
 
Chat échaudé craignant l'eau froide”
 
Actuellement, à l'échelle nationale, plusieurs centaines de victimes ont déjà adhéré à l'association. Sur les 350 investisseurs polynésiens, seulement quelques dizaines (60) en font partie. Une bonne partie d'entre eux étant résignés. Avec le temps, c'est vrai que beaucoup d'investisseurs ont perdu l'envie de se rebeller”, confie le correspondant. “Cest dommage, car l'association fait un travail remarquable et secoue le cocotier.” En effet, l'ADDVNN apporte un soutien considérable aux victimes de New Nordic. En effet, en plus de communiquer des newsletters régulièrement sur les avancées de l'affaire, l'association accompagne les plaignants dans de nombreuses démarches. Je rencontre les gens, je les aide, s'ils le veulent, à rédiger une plainte. Si certains veulent se déplacer en Thaïlande pour déposer plainte au DSI, le président de l'ADDVNN qui réside là-bas s'occupe de les escorter et de faire traduire les documents (...) Mais c'est vrai que prendre un avocat en France ou en Thaïlande coûte de l'argent et chat échaudé craignant l'eau froide... Cependant, il y a des actes qui ne coûtent quasiment rien. Comme l'adhésion à l'association qui s'élève à 1 900 francs par an. Déposer une plainte auprès du procureur au tribunal de Paris est un acte gratuit, il n'y a que les frais postaux à payer pour l'envoi du dossier.” Si pour l'instant, l'affaire, avec l'accumulation de plaignants, prend forme lentement, de son côté, la société New Nordic n'a pas encore été liquidée. “Ça vient juste de commencer”, a conclu le membre de l'ADDVNN, conscient que de cette bataille judiciaire n'en est qu'à ses débuts.

Si vous avez été victime de l'arnaque de New Nordic Group et que vous souhaitez des renseignements sur l'affaire ou des conseils quant à une action en justice, vous pouvez contacter l'association de défense des droits des victimes de New Nordic par mail : Tahiti@addvnn.com  et Info@addvnn.com
 

Phetchaburi, l'apogée de l'arnaque

Parmi les nombreux projets immobiliers menés par New Nordic, le plus important d’entre eux est celui de Phetchaburi Park. Il est le symbole même de l'arnaque organisée par la société de Kurt Svendheim. En effet, le business plan de ce projet titanesque, basé à Phetchaburi, une province au sud de Bangkok, projetait la construction de plusieurs immeubles dans une zone classée... réserve naturelle et donc inconstructible. Au total, ce sont 1 100 appartements qui ont été vendus tandis que les bâtiments ne sont jamais sortis de terre. Selon le correspondant local de l'ADDVNN, ce sont au total “2,475 milliards de baht (7,5 milliards de francs, NDLR)” qui ont été investis dans ce programme. C'est d'ailleurs sur ce dossier-là en particulier que le DSI (Department of Special Investigation) mène son enquête. À noter que New Nordic avait également lancé des projets immobiliers au Cambodge et à Bali.
 

Les revendeurs locaux complices ?

L'ADDVNN estime que les revendeurs locaux sont complices de l'arnaque de New Nordic. Crédit photo : FB TPG Tahiti.
Si la culpabilité de New Nordic et de son PDG, Kurt Svendheim, vis-à-vis des procédures judiciaires qui sont en train de prendre forme est indéniable, quid de celle des revendeurs locaux, via Thai Property Group (TPG) Tahiti ou encore Vauban. Le correspondant polynésien de l'association de défense des droits des victimes de New Nordic (ADDVNN), lui, a déjà son idée. En effet, il estime que les commerciaux qui ont revendu les biens de la société immobilière au fenua ont bien leur part de responsabilité. Les membres de l'association poussent d'ailleurs les plaignants à bien inscrire les noms de ces commerciaux dans leur dépôt de plainte.
 
Conscient des accusations qui les visent et voulant rétablir sa vérité, un ancien agent de TPG est revenu en exclusivité pour Tahiti Infos sur cette affaire. “Si le travail de l'association est plus que louable, ce qui me gêne, c'est qu'ils sont aveuglés par leur colère et qu'ils nous désignent comme complices. J'aimerais un peu plus de nuances. Il y a une vraie volonté de nous salir, peut-être d'ailleurs pour accélérer les choses du point de vue juridique...”, affirme-t-il en premier lieu. Pour lui ainsi que pour ses collègues de l'époque, il n'a jamais été question d'une quelconque arnaque. “Jamais je n'aurais pris le risque personnellement de faire ça. Ma carrière aurait été ruinée. De plus, de nombreux ex-agents de TPG avaient investi dans New Nordic. C'est à hauteur de 50 millions de francs d'investissements. On y croyait tous.” 
 
Et si toutefois toutes les informations laissent à croire que New Nordic était basé sur un système de Ponzi, comme le fait que les comptes de la société étaient déjà presque vides à partir de 2018, l'ex-agent de TPG, lui, a une autre explication. “C'est juste l'histoire d'un mec qui est parti avec la caisse, c'est ça le fond du problème. Et ce n'est pas un cas isolé, car plusieurs promoteurs sont dans une situation semblable en Thaïlande.” Une situation impossible à prévoir, selon lui.
 
Gros sous
 
Parmi les interrogations relatives à la culpabilité des revendeurs locaux dans cette histoire, il est d'abord question de commissions. En effet, l'ADDVNN soupçonne les commerciaux d'avoir touché des commissions à hauteur de 15 à 20% sur les ventes. L'appât du gain suffisant à les inciter à participer à l'arnaque. À titre d'exemple, pour un appartement vendu pour 20 millions de francs, ils auraient touché 4 millions. Là où, selon nos informations, des conseillers en investissements locaux travaillant à la Cogep ne toucheraient pas plus de 2% de commissions sur des placements. Interrogé à ce sujet, l'ex-TPG réfute catégoriquement ces allégations. “Il y a eu beaucoup de rumeurs à ce sujet, mais je peux garantir que nous ne touchions pas plus de 4%. Alors bien sûr, c'est plus important que dans des pays occidentaux, mais c'était des biens en Thaïlande, donc moins onéreux. Si des investigations sont menées, ils en trouveront les preuves sur mon compte en banque”, assure-t-il.
 
Conscient tout de même que sa responsabilité pourrait être engagée sur un potentiel défaut de conseil, il révèle à Tahiti Infos que TPG était, aux yeux de la loi, qu'une agence immobilière et non une société de placements financiers. “Tout était en règle. La DGAE (Direction générale des affaires économiques, NDLR) est même venue nous voir plusieurs fois. On avait une assurance professionnelle... Nous avions le statut et l'activité d'une agence immobilière.”
 
Curieuse méthode
 
Mais alors, est-ce que des professionnels de l'investissement, comme l'étaient les commerciaux de TPG, auraient dû se méfier d'offres aussi alléchantes ? Pour un gestionnaire de patrimoine interrogé par Tahiti Infos, il y a plusieurs choses qui “auraient pu mettre la puce à l'oreille”. “Tout d'abord, quand tu lis les contrats, tu vois que les premiers loyers étaient versés dès le premiers mois après ton investissements. Alors que les immeubles n'étaient parfois même pas encore construits. Si j'achète un appartement qui n'existe pas encore, je ne m'attends pas à recevoir des loyers immédiatement. Ainsi c'est évident que ce n'est pas la location qui te paie, et donc ce n'est pas un montage financier classique mais un fonds de roulement. Surtout quand on voit que la société n'avait pas de trésorerie, c'est sûr que c'est l'argent des prochains clients qui te paie. C'est la base d'un système pyramidal. En plus, quand on regarde la structure des contrats, il y a un manque d'informations évident.” 
 
Pour l'ex-TPG, en revanche, ce montage n'a rien de frauduleux. “Il s'inscrit dans un groupe avec un fort développement. Car souvent, les financements bancaires ne suffisent pas dans ces cas-là. Alors les investissements des clients servent de substitut à la banque, c'est un peu comme des actions.” Rien de répréhensible certes, mais une méthode curieuse, qui a finalement abouti à la situation actuelle et la fuite du PDG de New Nordic, des milliards de francs en poche. Pour l'instant, et malgré les accusations de l'ADDVNN, la culpabilité des revendeurs, que ce soit en Polynésie ou ailleurs, reste toutefois compliquée à établir. L'ex-TPG, lui, continue de clamer son innocence et dit espérer que les victimes puissent récupérer leurs fonds.

 

Kurt Svendheim, histoire d'un escroc notoire

Kurt Svendheim, le PDG de New Nordic Group. Crédit photo : FB New Nordic Group.
Né à Oslo en 1967, Kurt Svendheim a d'abord, selon le site justic-newnordicgroup, géré le chalet familial, avant de poursuivre dans le monde de l'immobilier dans plusieurs grandes entreprises de Norvège. Et si l'escroquerie montée par Kurt Svendheim avec New Nordic paraît folle, le Norvégien était loin d'en être à son coup d'essai. En effet, le businessman avait déjà monté un système similaire dans son pays d'origine avec une société nommée Dream Apartments. Il vendait alors des résidences hôtelières en Bulgarie et au Brésil avant que ses compagnies ne fassent faillite. Après avoir fui la Thaïlande avec plusieurs milliards de francs en poche, il serait installé, toujours selon le site web, aux Émirats arabes unis.
 

Parole à Wilfried, , l'un des premiers Polynésiens à avoir investi dans New Nordic Group : “Je serai à l'avenir bien plus prudent dans mes placements financiers”

Vous faites partie des premiers Polynésiens à avoir investi dans les projets immobiliers de New Nordic. Comment ça s'est passé pour vous ?

“J'ai été l'une des premières personnes en Polynésie à avoir acheté en Thaïlande via Vauban (maison mère de Thai Property Group (TPG), NDLR). Je suis l'un des plus chanceux, car j'ai profité pendant de nombreuses années des loyers aux taux de rendement très intéressants que proposait New Nordic. J'ai eu tous les avantages et la véritable chance que j'ai eue, c'est que trois mois avant la crise du Covid-19, j'ai vendu mon appartement.”
 
Pourquoi l'avoir vendu si c'était aussi fructueux ?

“Quand j'ai investi au départ, j'ai investi dans un appartement qui existe, que j'ai vu quand je suis allé en Thaïlande. C'était du concret. À Pattaya, on ne voyait que ça, les immeubles orange de New Nordic. Cependant, après, ils ont commencé à vendre sur plans, à mettre en place des projets un peu partout en Thaïlande, mais également au Cambodge et en Indonésie. J'ai pris peur et j'ai décidé de vendre mon bien. Et heureusement pour moi. J'ai eu mon chèque tant bien que mal mais j'ai réussi à récupérer mon argent.”
 
Comment vous avez pris la décision d'investir ?

“J'avais à l'époque un magasin en ville, juste à côté du magasin TPG qui démarchait pour New Nordic. Je croisais le directeur de TPG quasiment tous les jours qui me disait à quel point c'était une bonne affaire. En plus, il y avait beaucoup de publicité dans les médias à ce sujet. Alors je me suis dit pourquoi ne pas investir.”
 
Avez-vous participé aux réunions de présentation dans les hôtels de Tahiti organisées par TPG à l'époque ?

“Oui, j'ai même rencontré le PDG de New Nordic avec sa femme lors d'un événement à l'InterContinental. C'était luxueux, avec des grands buffets, petits fours, champagne... Il y avait même des tirages au sort pour des vacances en Thaïlande offertes. Dans mon souvenir, on était très nombreux. Les présentations en elles-mêmes étaient très bien réalisées. On nous présentait des business plans bien ficelés, dans des zones à fort potentiel. Mais pour ma part, une chose est sûre, c'est que je serai à l'avenir bien plus prudent et hésitant dans mes placements financiers.”
 
Connaissiez-vous l'existence de l'association de défense des droits des victimes de New Nordic ?

 “Non. Si moi j'ai eu de la chance, je connais plusieurs personnes qui ont été escroquées. Certaines ne savent pas comment faire et à qui s'adresser. Je pense qu'elles seraient intéressées par le fait de rencontrer un membre de l'association.”
 
Propos recueillis par Thibault Segalard

Rédigé par Thibault Segalard le Dimanche 13 Aout 2023 à 17:45 | Lu 11365 fois