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Némo et ses amis victimes de leur célébrité, selon une étude


Némo et ses amis victimes de leur célébrité, selon une étude
VANCOUVER, mercredi 14 décembre 2011 (Flash d’Océanie) – Le poisson-clown et plusieurs des autres espèces mises en vedette dans le dessin animé « Le Monde de Némo », sorti en 2003, ont fait l’objet d’une étude spécifique mettant en relief leur vulnérabilité et le fait que la plupart de ces espèces sont désormais en danger.
Dans cette étudehttps://www.sfu.ca/content/dam/sfu/pamr/pdfs/McClenachan%20et%20al.%20preprint.pdf menée conjointement par l’UICN (Union International pour la Conservation de la Nature) et l’Université canadienne Simon Fraser, les scientifiques et chercheurs ont pris le parti de concentrer leurs efforts sur les espèces représentées dans ce dessin animé qui a remporté un succès mondial.

Objectif : tenter d’établir un lien entre leur « charisme » né de ce long métrage de Disney/Pixar et leur statut vis-à-vis de la biodiversité.
Pour ce faire, les chercheurs ont croisé leurs recherches avec les listes déjà établies par l’UICN, couvrant ainsi quelque quinze cent espèces représentées directement ou indirectement dans ce film.
Verdict sans appel : « Une espèce sur six, liée aux personnages du film Le Monde de Némo est menacée d’extinction », estime ce document.
Parmi celles les plus exposées : les tortues marines et les requins, qui sont aussi les cibles privilégiées des activités humaines de chasse et de pêche.

« Mettre Némo dans des aquariums de bureau, faire de la soupe avec les nageoires d’Enclume le requin et vendre l’hippocampe Sheldon à des touristes, tout cela a des conséquences. Nos recherches mettent en évidence nos maigres connaissances concernant beaucoup de ces animaux. Même s’il semble impensable que les personnages du Monde de Némo puissent un jour disparaître, c’est la réalité, sauf si nous faisons plus attention à la biodiversité marine », rappelle Loren McClenachan, qui dirigeait cette étude à l’Université canadienne.
Les auteurs de cette étude tentent toutefois de se montrer optimistes concernant certaines espèces : « par exemple, la protection des tortues marines contre les filets commerciaux ou contre la chasse a permis de renverser les tendances en certains endroits (…) Nous possédons les outils pour sauver les espèces marines, en particulier via les traités internationaux comme le CITES (Convention Internationale sur le Commerce des Espèces de Faune et de Flore sauvages menacées d’extinction). Ce qui est nécessaire, maintenant, c’est de faire appliquer des initiatives internationales concertées, puisque le charisme, seul, n’est certainement pas suffisant pour assurer la protection d’une espèce », estime le Professeur Kent Carpenter, directeur de l’unité biodiversité marine à l’UICN et co-auteur de cette étude qui capitalise essentiellement sur le pouvoir de sensibilisation des la « personnalisation » des espèces à travers le célèbre dessin animé.

Mais « si des mesures de conservation ne sont pas prises rapidement, personne ne trouvera plus Némo», avertissent les membres de l’équipe canadienne.
Effet pervers : après le dessin animé sorti en 2003, la demande mondiale de poissons-clown similaires au héros du film a augmenté de manière significative, faisant aussi naître une nouvelle industrie de capture et d’exportations de congénères de Némo, y compris dans certains États insulaires océaniens (dont Vanuatu et Fidji).

pad

Rédigé par PAD le Mardi 13 Décembre 2011 à 20:49 | Lu 1224 fois