Nelle Calédonie: réélection de l'indépendantiste R.Wamytan à la tête du Congrès


NOUMEA, 19 août 2011 (AFP) - L'indépendantiste Roch Wamytan a été réélu vendredi à la présidence du Congrès de Nouvelle-Calédonie, après l'invalidation par le Conseil d'Etat de sa première élection le 1er avril, a constaté l'AFP.

Ce scrutin s'est déroulé dans un contexte politique tendu et doit permettre un retour à la normale du fonctionnement des institutions. Il intervient à une semaine d'une visite sur place de Nicolas Sarkozy.

"Paris a fait pression sur les différents bords politiques locaux pour que les choses rentrent dans l'ordre", a déclaré à l'AFP un élu territorial.

Avec 32 voix sur 53, Roch Wamytan (Union calédonienne, UC) a obtenu les suffrages d'une coaliton, qui regroupe le Rassemblement UMP, Avenir ensemble (droite) et deux partis indépendantistes, l'UC et le parti travailliste.

Son adversaire, Léonard Sam, issu des rangs de Calédonie ensemble (droite) a obtenu 15 voix et six élus ont voté blanc.

La première élection de M.Wamytan avait été invalidée pour irrégularités le 18 juillet par le Conseil d'Etat, relançant les hostilités sur la scéne politique après une longue période d'instabilité gouvernementale.

"Depuis six mois, nos institutions ont été malmenées. Nous nous sommes sommes livrés à un spectacle pittoyable et lamentable", a déclaré Roch Wamytan après son élection, prônant désormais "un travail serein et apaisé".

Il a en outre lié "ce climat délétère" aux affrontements qui se sont déroulés le 6 août dernier sur l'île de Maré et qui ont fait quatre morts et trente blessés, en marge d'un conflit sur le prix des billets d'avion.

Le député UMP Pierre Frogier s'est pour sa part félicité de l'élection de M.Wamytan, car "le fait d'avoir un indépendantiste à la tête du Congrès va nous permettre de parler de tous les sujets", pour "bâtir un avenir institutionnel durable pour la Nouvelle-Calédonie".

Alors qu'un référendum d'autodétermination doit se dérouler entre 2014 et 2018 en Nouvelle-Calédonie, M.Frogier a qualifié "d'essentielle" la visite de Nicolas Sarkozy du 26 au 28 août prochains.

Des tensions subsistent néanmoins au sein du gouvernement local. Malgré un ajustement intervenu jeudi, Calédonie Ensemble réclame des portefeuilles plus étoffés, en vertu des "principes fondateurs de collégialité et de proportionnalité de l'accord de Nouméa".

Rédigé par AFP le Jeudi 18 Aout 2011 à 18:26 | Lu 978 fois