Les Tawashi (éponge japonaise) ont une durée de vie d'environ un an.
Tahiti, le 31 juillet 2020 - Faire du "made in Tahiti" à partir de déchets ménagers, industriels ou agricole : Nathalie Convert n'est pas la seule à y avoir pensé. En revanche, la formation qu'elle propose aux sans-emplois leur promet un revenu immédiat. Ce qui lui vaut une place au concours Tech4Island.
Cartons, chutes de tissus, bouteilles plastiques ou corde de pêche. Au-delà de simples déchets, Nathalie Convert leur trouve une seconde vie en décoration d'intérieur, en équipement ménager ou tout simplement en produits de grande consommation. Tawashi (éponge japonaise), panier, tapis de sol, balais, vaisselle biodégradable, ou sacs de courses lavable… La liste est longue. "On peut faire tout ce qu'on trouve à Tahiti pas cher et qui est fabriqué par des petites mains au fin fond des Philippines ou de la Chine, résume la jeune femme. On les a ici ces petites mains, on a aussi les ressources et la marque : Tahiti !" Que demande le peuple ? "On a tout ce qu'il faut autour de nous, même pour faire des objets de luxe. Mon objectif c'est ça : pousser les Polynésiens à exploiter ce qui croule autour d'eux et dont personne ne fait rien."
Autonomie alimentaire
Instructrice de formation professionnelle, spécialisée dans l'agro-transformation locale, Nathalie propose de former en l'espace de seulement 4 heures à la conception d'objets usuels du quotidien. "Pas de place pour le bricolage" prévient la jeune femme, les objets sont tenus par un cahier des charges bien précis. Ils seront peut-être vendus via un circuit privé coopératif ou dans des boutiques communautaires. Sélectionnée par le concours Tech4Island "en faveur du rebond des économies insulaires", le projet baptisé Fenua développement s'adresse justement aux personnes en reconversion professionnelle, aux chercheurs d'emploi et aux gens des îles. Et si ces derniers ne peuvent pas se déplacer, les formations viendront à eux. "On s'adresse à un public qui n'a pas forcément de moyens de transports".
Le dispositif vise la formation d'environ 1 000 candidats entre octobre et décembre. Un chiffre ambitieux reconnaît l'entrepreneure. "Si on arrive à garder ne serait-ce que 400 personnes, ce sera déjà une grosse satisfaction." Projet communautaire, à but non lucratif, Fenua développement a sollicité 15 millions de francs pour financer les formations et l'accompagnement. "Parce que nous allons faire appel à des professionnels spécialisés" précise la jeune femme.
Enfin, le programme présente surtout l'avantage d'être déployé rapidement. Aussi, les stagiaires peuvent se mettre au travail dès la fin de la formation. Porteurs de projets, ces derniers ne sont pas pour autant lâchés dans la nature. "Elles seront suivies pendant 3 mois et devront ouvrir une patente si elles passent la barre des 80 000 francs par mois, indique Nathalie. Mais si on arrive à faire en sorte qu'ils gagnent 50 000 francs par mois, en restant à la maison, en recyclant des déchets, l'action aura vraiment été bénéfique."
Cartons, chutes de tissus, bouteilles plastiques ou corde de pêche. Au-delà de simples déchets, Nathalie Convert leur trouve une seconde vie en décoration d'intérieur, en équipement ménager ou tout simplement en produits de grande consommation. Tawashi (éponge japonaise), panier, tapis de sol, balais, vaisselle biodégradable, ou sacs de courses lavable… La liste est longue. "On peut faire tout ce qu'on trouve à Tahiti pas cher et qui est fabriqué par des petites mains au fin fond des Philippines ou de la Chine, résume la jeune femme. On les a ici ces petites mains, on a aussi les ressources et la marque : Tahiti !" Que demande le peuple ? "On a tout ce qu'il faut autour de nous, même pour faire des objets de luxe. Mon objectif c'est ça : pousser les Polynésiens à exploiter ce qui croule autour d'eux et dont personne ne fait rien."
Autonomie alimentaire
Instructrice de formation professionnelle, spécialisée dans l'agro-transformation locale, Nathalie propose de former en l'espace de seulement 4 heures à la conception d'objets usuels du quotidien. "Pas de place pour le bricolage" prévient la jeune femme, les objets sont tenus par un cahier des charges bien précis. Ils seront peut-être vendus via un circuit privé coopératif ou dans des boutiques communautaires. Sélectionnée par le concours Tech4Island "en faveur du rebond des économies insulaires", le projet baptisé Fenua développement s'adresse justement aux personnes en reconversion professionnelle, aux chercheurs d'emploi et aux gens des îles. Et si ces derniers ne peuvent pas se déplacer, les formations viendront à eux. "On s'adresse à un public qui n'a pas forcément de moyens de transports".
Le dispositif vise la formation d'environ 1 000 candidats entre octobre et décembre. Un chiffre ambitieux reconnaît l'entrepreneure. "Si on arrive à garder ne serait-ce que 400 personnes, ce sera déjà une grosse satisfaction." Projet communautaire, à but non lucratif, Fenua développement a sollicité 15 millions de francs pour financer les formations et l'accompagnement. "Parce que nous allons faire appel à des professionnels spécialisés" précise la jeune femme.
Enfin, le programme présente surtout l'avantage d'être déployé rapidement. Aussi, les stagiaires peuvent se mettre au travail dès la fin de la formation. Porteurs de projets, ces derniers ne sont pas pour autant lâchés dans la nature. "Elles seront suivies pendant 3 mois et devront ouvrir une patente si elles passent la barre des 80 000 francs par mois, indique Nathalie. Mais si on arrive à faire en sorte qu'ils gagnent 50 000 francs par mois, en restant à la maison, en recyclant des déchets, l'action aura vraiment été bénéfique."
L'entreprenariat chevillé au corps
Spécialisée dans l'agro-transformation locale, Nathalie Convert n'en est pas à son premier projet. La compagnie agricole polynésienne (CAP), c'est elle. Située à Raiatea la société est spécialisée dans la vente de produits locaux. Les problèmes d'écoulement des produits des agriculteurs et les difficultés d'approvisionnement des professionnels de la restauration et de la distribution là-bas, elle connaît. Koraye Raiatea, c'est elle aussi. L'association vise la création d'un circuit de distribution et de traitement du linge de seconde main : les fameux Tawashi sont nés là-bas, créés par des jeunes mamans coincées chez elles, sans possibilité de revenus. "J'ai plein d'activités à côté, j'ai beaucoup d'idées pour ce pays et comme je ne peux pas tout garder pour moi, je distribue, comme ça je me consacre à autre chose" sourit Nathalie. Sur l'opération Fenua développement d'ailleurs, elle assure ne rien gagner. "Je gagne ma vie en tant qu'instructeur. Le reste du temps, je fais des muffins que je vends au marché."
En 2021, cap sur les déchets verts
De la bourre de coco pour faire du cordage, ou des feuilles de bananiers pour l'emballage alimentaire : Nathalie n'est pas forcément la seule sur ce créneau. La start-up Cocorig par exemple - elle aussi candidate au concours - se positionne déjà sur la fibre de coco. Nathalie le sait et rappelle que Fenua développement brasse plus large, visant également le bois et les feuillages. "Les ressources sont là, le problème c'est qu'il n'y a pas de système de récolte ou de système qui organise le flux de ces ressources." C'est ce que vise Fenua développement dès l'année prochaine avec les déchets agricoles. "Pour les déchets verts, le réseau de collecte existe déjà via les communes".