N-Calédonie: les indépendantistes dénoncent un "dialogue de sourds" avec la droite


Nouméa, France | AFP | jeudi 30/05/2018 - Le Parti de libération kanak (Palika-FLNKS) a fustigé jeudi le "dialogue de sourds" entretenu selon lui par la droite non indépendantiste, dans le cadre de la préparation du référendum d'autodétermination du 4 novembre en Nouvelle-Calédonie.   

"Il règne un vrai dialogue de sourds au sein du groupe de dialogue 'Sur le chemin pour l'avenir'. Il y a une volonté affichée des non indépendantistes de ne pas faire avancer les discussions", a déclaré à la presse Jean-Pierre Djaiwé, l'un des principaux dirigeants du Palika.      
Le parti, l'un des deux poids lourds du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste), a dénoncé "le caractère inconsistant et superficiel de l'engagement de certains dirigeants loyalistes".     
Mise en place en décembre à l'initiative du Premier ministre, Edouard Philippe, cette instance regroupe sous la présidence du haut-commissaire, Thierry Lataste, les principales forces politiques calédoniennes. Son objectif est de préparer "l'après référendum", mais les débats y sont houleux et laborieux.        
M. Djaiwé s'exprimait alors qu'une réunion de cette assemblée, en présence du représentant du Premier ministre, le conseiller d'Etat François Seners, destinée à aborder le bilan de l'accord de Nouméa (1998) a viré au clash jeudi après-midi.       
Selon des sources locales concordantes, les représentants du Rassemblement-LR et des Républicains Calédoniens ont claqué la porte après des "échanges agressifs" avec les indépendantistes et Calédonie ensemble (centre droit).      
Avant même cet incident, le Palika avait estimé que ce cadre d'échange était inopérant, lors de son congrès extraordinaire qui s'est tenu samedi dernier, et dont M. Djaiwé dressait un bilan jeudi.
"Le Palika envisage de rencontrer l'Etat pour des discussions bilatérales afin de savoir précisément comment la France peut nous accompagner dans le cadre d'une accession du pays à la pleine souveraineté en partenariat avec la France (projet politique du Palika, ndlr)", a déclaré le responsable indépendantiste.      
Il a affirmé que l'accord de Nouméa (1998) "était un processus de décolonisation négocié", et qu'il "fallait continuer dans cette voix avec l'Etat, puisque la droite ne veut pas en parler".      
"Des "propositions de valeurs partagées", issues du groupe de dialogue "Sur le chemin de l'avenir" font l'objet d'une consultation du public par internet jusqu'au 14 juin, mais une partie de la droite a émis de nombreuses réserves.       
"Je me suis prononcée contre ce texte", a déclaré à l'AFP Sonia Backès, leader des Républicains Calédoniens, pointant du doigt ses lacunes en termes de "citoyenneté, de violences faites aux femmes ou sur les revendications foncières".

le Jeudi 31 Mai 2018 à 03:52 | Lu 798 fois