"Si on veut réussir cette indispensable diversification économique, on va avoir besoin de plus en plus d'eau (agriculture, tourisme...). Or, on est en train d'en perdre de plus en plus", a déclaré Hubert Géraux, responsable du WWF en Nouvelle-Calédonie.
Il a précisé que "94% des surfaces des périmètres de protection de captage d'eau sont aujourd'hui dégradés ou très dégradés" par les feux et que l'écart se creuse entre "le souhait de la transition écologique et les moyens que la nature nous met à disposition pour la réussir".
Au cours des deux derniers mois, pas moins de 11.000 hectares de végétation sont partis en fumée en Nouvelle-Calédonie où plusieurs foyers étaient en cours vendredi alors que les températures oscillent entre 26 et 31° et que par endroits les alizés soufflent à 30 noeuds (55 km/h) en rafales.
Dans le nord, 75 hectares de pinus des Caraïbes d'une exploitation sylvicole ont été ravagés par les flammes.
Très dépendante de l'industrie du nickel, dont elle détient un quart des ressources mondiales, et des transferts publics, la Nouvelle-Calédonie aspire à diversifier son économie, en misant notamment sur les atouts de sa nature exceptionnelle.
"Le premier moteur de disparition des plantes endémiques de la Nouvelle-Calédonie, ce sont les feux. Le pic des incendies correspond de surcroît au pic de reproduction des oiseaux, l'impact sur la faune est énorme", a également déclaré Hubert Géraux.
Les papillons, les gékos, les scinques, les roussettes (petites chauve-souris endémiques) ou les bulimes (escargots endémiques) paient également un lourd tribut.
Située à environ 1.800 kilomètres à l'est de l'Australie, la Nouvelle-Calédonie a été touchée en début de semaine par d'importants nuages de fumées, en provenance des incendies qui font rage dans l'est du pays-continent.