N-Calédonie: le climat politique reste tendu avant la visite de Sarkozy


NOUMEA, 28 juillet 2011 (AFP) - A l'approche d'une visite de Nicolas Sarkozy prévue fin août, le fonctionnement des institutions reste perturbé en Nouvelle-Calédonie, en raison de l'invalidation la semaine dernière de l'élection du président du Congrès et des tensions politiques, selon les élus locaux.

La semaine dernière, le Conseil d'Etat a invalidé pour irrégularités l'élection le 1er avril de l'indépendantiste Roch Wamytan à la présidence du Congrès de Nouvelle-Calédonie.

Ce scrutin s'était déroulé en pleine crise politique, à l'initiative d'une nouvelle majorité regroupant notamment le Rassemblement-UMP et l'Union Calédonienne (UC, indépendantiste), et non sur la base d'une convocation en bonne et due forme du président par interim Léonard Sam (Calédonie Ensemble).

Ce dernier a fait savoir qu'il "prendrait son temps" pour convoquer une nouvelle élection, mettant dans la balance une répartition plus équitable des portefeuilles au gouvernement, où CE se considère lésé.

Au terme de quatre mois d'instabilité, un nouveau gouvernement collégial a été élu le 10 juin tandis qu'à Paris une modification de la loi organique relative à la Nouvelle-Calédonie était ensuite entérinée, pour encadrer l'article permettant de faire chuter l'exécutif.

Toutefois, un conflit a rapidement opposé la coalition au pouvoir à CE (droite) sur les secteurs attribués à ses trois "ministres".

"Il n'y a aucune discussion. Nous voulons simplement un ajustement de nos portefeuilles pour les rendre cohérents, en obtenant par exemple la santé, en plus de la sécurité routière et du Médipôle" (futur centre hospitalier), a déclaré à l'AFP Philippe Michel, secrétaire général de CE.

Il a également indiqué que son parti était "déterminé" à obtenir satisfaction, faute de quoi M. Sam ne convoquerait pas le Congrès pour refaire l'élection du président.

Du côté de la coalition, on a confirmé qu'aucune négociation avec CE n'était en cours, tout en dénonçant son "chantage".

Compte tenu de ces blocages, le fonctionnement institutionnel pourrait n'être toujours pas revenu à la normale pour la visite de Nicolas Sarkozy en Calédonie, du 26 au 28 août.

A partir du 31 août, date de la fin de la session administrative du Congrès, le haut-commissaire, le président du gouvernement ou une majorité d'élus territoriaux pourront, comme le stipulent les textes, enjoindre Léonard Sam à convoquer l'assemblée.

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Rédigé par AFP le Jeudi 28 Juillet 2011 à 05:03 | Lu 1450 fois