Bora Bora, le 5 mai 2023 - Dans le cadre du projet Bora-Biodiv mis en place par le Criobe, Alice Carpentier, biologiste marin, a donné une conférence publique, ce mercredi 3 mai sous le grand chapiteau de Vaitape, pour apporter à la population quelques éclairages sur les raies manta (mobula), des animaux emblématiques protégés par le code de l'environnement de Polynésie française.
La conférence intitulée “Mystérieuses raies manta de Polynésie”, programmée par le Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe) à Bora Bora ce mercredi 3 mai, a permis aux habitants de la Perle du Pacifique d’en savoir davantage sur cet animal emblématique de Polynésie, souvent utilisé comme tāura (esprits ancestraux protecteurs), dans les familles, mais aussi source de revenus pour les professionnels du tourisme. La biologiste Alice Carpentier, tout d’abord spécialiste dans l’étude des tortues marines lorsqu’elle faisait son apprentissage en Australie, s’est passionnée pour les raies manta lorsqu’elle a posé le pied en Polynésie, voilà maintenant huit ans. “Cette espèce est en voie de disparition, j’ai trouvé donc nécessaire, avec l’appui et le soutien financier de la direction de l’environnement, de faire des recherches sur cet animal emblématique”, précise-t-elle. C’est en devenant bénévole pour l’observatoire des requins de Polynésie, en partenariat avec l’association Manta Trust (association mondiale de protection des raies manta), qu’elle a recueilli des informations sur les raies, avec notamment des photographies de leur ventre, véritable carte d’identité des manta puisque les tâches situées sur cette partie du corps sont uniques à chaque animal. Depuis un an et demi, elle réalise un suivi de ces raies à Bora Bora, mais également sur l’ensemble du fenua et effectue des rapports réguliers à la direction de l’environnement qui autorise et finance ce programme de recherche. C’est cette étude qu’elle a synthétisée en une heure et demie lors de cette conférence.
Entre admiration, respect et menace d’extinction
Deux espèces de raies manta existent sur la planète : océaniques (mobula birostris) et récifales (mobula alfredi). “Les raies océaniques sont en véritable danger d’extinction”, indique Alice Carpentier. Il faut aller sur le site de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour en savoir davantage. L’homme est en grande partie responsable de ce triste constat car les raies n’ont pas de grands prédateurs mis à part, de manière épisodique, le requin tigre, l’orque et le requin marteau. “Protégées par le code de l'environnement de Polynésie française, les raies manta sont néanmoins blessées par l’homme. Une sur trois”, explique la biologiste. De plus, lorsqu’elles meurent, les raies coulent ; il est donc difficile de les comptabiliser.
Les raies manta peuvent atteindre près de 7 mètres et sont de couleurs variées : noires, parfois roses (Grande Barrière de corail) ou encore albinos. Dans le lagon de Bora Bora, il existe trois sites ou l’on peut observer les raies de récif : Toopua (près de l’hôtel Conrad), à la “pointe Feufeu” et à Anau. Elles se réunissent dans ces endroits pour s’alimenter mais également pour profiter d’une séance de nettoyage. Il est, a priori, interdit de plonger en apnée pour aller à leur rencontre.
Les raies de Bora Bora voyageuses
Les raies adultes peuvent engloutir 6 kilos de plancton par jour. Elles mangent en groupe, sans compétition. Elles se déplacent ensemble, dans le même sens, afin de créer un courant et ainsi synchroniser leurs gestes pour s’alimenter. En dehors du lagon, elles peuvent descendre jusqu’à 200 mètres de profondeur pour se nourrir. La dimension sociale est très importante chez les manta. Elles sont souvent en groupe et semblent communiquer à l’aide de leurs nageoires. Quant à la reproduction, “c’est la femelle qui décide quel mâle va pouvoir s’accoupler avec elle”, précise Alice Carpentier. “Ils peuvent être une trentaine à être prétendants autour d’une seule femelle”, ajoute-t-elle. Les raies manta se reproduisent tous les deux à sept ans avec une période de gestation variant entre 12 et 14 mois, pour un seul bébé la plupart du temps.
Virginie Poly, qui a remplacé Alice Carpentier au sein de l’association Manta Trust, a pris le relais en fin de conférence pour apporter quelques précisions sur le déplacement des raies manta de la Perle du Pacifique. Certaines d’entre elles ont un nom et une histoire singulière. Par exemple, Nemo et Lucie, souvent ensemble, sont facilement reconnaissables. Nemo est une petite raie de 3 mètres dont la nageoire est atrophiée, un peu comme celle du poisson clown héros du dessin animé éponyme. Il est ainsi assez facile de pouvoir affirmer que certaines raies de Bora Bora ont été aperçues à Maupiti, l’île voisine, ou encore à Raiatea. L’une d’entre elles a même été reconnue à Tikehau, à 400 kilomètres de Bora Bora.
Alice Carpentier et l’association Manta Trust proposent actuellement des sorties pédagogiques avec toutes les classes de 4e du collège de Bora Bora. Une manière d’éduquer les plus jeunes au respect de ces géants des mers.
La conférence intitulée “Mystérieuses raies manta de Polynésie”, programmée par le Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe) à Bora Bora ce mercredi 3 mai, a permis aux habitants de la Perle du Pacifique d’en savoir davantage sur cet animal emblématique de Polynésie, souvent utilisé comme tāura (esprits ancestraux protecteurs), dans les familles, mais aussi source de revenus pour les professionnels du tourisme. La biologiste Alice Carpentier, tout d’abord spécialiste dans l’étude des tortues marines lorsqu’elle faisait son apprentissage en Australie, s’est passionnée pour les raies manta lorsqu’elle a posé le pied en Polynésie, voilà maintenant huit ans. “Cette espèce est en voie de disparition, j’ai trouvé donc nécessaire, avec l’appui et le soutien financier de la direction de l’environnement, de faire des recherches sur cet animal emblématique”, précise-t-elle. C’est en devenant bénévole pour l’observatoire des requins de Polynésie, en partenariat avec l’association Manta Trust (association mondiale de protection des raies manta), qu’elle a recueilli des informations sur les raies, avec notamment des photographies de leur ventre, véritable carte d’identité des manta puisque les tâches situées sur cette partie du corps sont uniques à chaque animal. Depuis un an et demi, elle réalise un suivi de ces raies à Bora Bora, mais également sur l’ensemble du fenua et effectue des rapports réguliers à la direction de l’environnement qui autorise et finance ce programme de recherche. C’est cette étude qu’elle a synthétisée en une heure et demie lors de cette conférence.
Entre admiration, respect et menace d’extinction
Deux espèces de raies manta existent sur la planète : océaniques (mobula birostris) et récifales (mobula alfredi). “Les raies océaniques sont en véritable danger d’extinction”, indique Alice Carpentier. Il faut aller sur le site de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour en savoir davantage. L’homme est en grande partie responsable de ce triste constat car les raies n’ont pas de grands prédateurs mis à part, de manière épisodique, le requin tigre, l’orque et le requin marteau. “Protégées par le code de l'environnement de Polynésie française, les raies manta sont néanmoins blessées par l’homme. Une sur trois”, explique la biologiste. De plus, lorsqu’elles meurent, les raies coulent ; il est donc difficile de les comptabiliser.
Les raies manta peuvent atteindre près de 7 mètres et sont de couleurs variées : noires, parfois roses (Grande Barrière de corail) ou encore albinos. Dans le lagon de Bora Bora, il existe trois sites ou l’on peut observer les raies de récif : Toopua (près de l’hôtel Conrad), à la “pointe Feufeu” et à Anau. Elles se réunissent dans ces endroits pour s’alimenter mais également pour profiter d’une séance de nettoyage. Il est, a priori, interdit de plonger en apnée pour aller à leur rencontre.
Les raies de Bora Bora voyageuses
Les raies adultes peuvent engloutir 6 kilos de plancton par jour. Elles mangent en groupe, sans compétition. Elles se déplacent ensemble, dans le même sens, afin de créer un courant et ainsi synchroniser leurs gestes pour s’alimenter. En dehors du lagon, elles peuvent descendre jusqu’à 200 mètres de profondeur pour se nourrir. La dimension sociale est très importante chez les manta. Elles sont souvent en groupe et semblent communiquer à l’aide de leurs nageoires. Quant à la reproduction, “c’est la femelle qui décide quel mâle va pouvoir s’accoupler avec elle”, précise Alice Carpentier. “Ils peuvent être une trentaine à être prétendants autour d’une seule femelle”, ajoute-t-elle. Les raies manta se reproduisent tous les deux à sept ans avec une période de gestation variant entre 12 et 14 mois, pour un seul bébé la plupart du temps.
Virginie Poly, qui a remplacé Alice Carpentier au sein de l’association Manta Trust, a pris le relais en fin de conférence pour apporter quelques précisions sur le déplacement des raies manta de la Perle du Pacifique. Certaines d’entre elles ont un nom et une histoire singulière. Par exemple, Nemo et Lucie, souvent ensemble, sont facilement reconnaissables. Nemo est une petite raie de 3 mètres dont la nageoire est atrophiée, un peu comme celle du poisson clown héros du dessin animé éponyme. Il est ainsi assez facile de pouvoir affirmer que certaines raies de Bora Bora ont été aperçues à Maupiti, l’île voisine, ou encore à Raiatea. L’une d’entre elles a même été reconnue à Tikehau, à 400 kilomètres de Bora Bora.
Alice Carpentier et l’association Manta Trust proposent actuellement des sorties pédagogiques avec toutes les classes de 4e du collège de Bora Bora. Une manière d’éduquer les plus jeunes au respect de ces géants des mers.