Motion de défiance : Ia Ora Te Fenua et les élus Fetia Api se mettent en retrait


Elle devrait être débattue jeudi, et votée vendredi 1er avril. La motion de défiance déposée jeudi soir par l’UPLD et Te Mana o Te Mau Motu ne recueillerait pour l’instant que 29 voix, dans le meilleur des cas, puisque les incertitudes sur le nombre d’élus prêts à la voter demeurent. Une (trop) courte majorité qui laisse perplexes les autres groupes à l’assemblée. Certains élus ont d’ores et déjà décidé de boycotter la séance.

« Nous ne voulons surtout pas que l’on puisse croire que la 29ème voix vient d’un élu Fetia Api », explique à Tahiti Infos Philip Schyle, qui siège avec Thilda Fuller sur les bancs des non-inscrits. Dès ce week-end, le maire d’Arue a tenu à clarifier sa position : ni Thilda, ni lui, ne siègeront le jour du vote. « Il est difficile de se contenter de la situation actuelle : un pays dirigé par un président du pays qui n’est soutenu que par une minorité : sur le plan de la démocratie ce n’est pas convenable», reconnaît Philip Schyle, qui n’adhère pourtant pas à la motion déposée par l’UPLD : « Oscar Temaru n’a pas de projet de société, pas de solutions de sortie de crise, à part l’inscription de la PF sur la liste des pays à décoloniser ».

« Aucun projet n’est mis en avant, aucune consultation n’a été faite auprès des autres groupes à l’assemblée », remarque également Jean-Christophe Bouissou, président du groupe Ia Ora te Fenua, qui compte six élus à l’assemblée. « C’est un coup politique qui ne permet pas d’alliance solide : tout cela revient juste à se distribuer des postes », ironise J.C. Bouissou. Les élus UPLD et Te Mana O Te Mau Motu sont justement réunis lundi matin à l’assemblée pour se répartir les ministères. « Je pense que tous les ingrédients de l’instabilité sont là ! Cette union a déjà été essayée et je ne vois pas du tout ce qui permet de croire qu’elle tiendra », fait remarquer le chef de file de Ia Ora Te Fenua, qui doit consulter son groupe pour décider si IOTF siégera jeudi, et vendredi, mais qui ne votera pas la motion quoi qu'il en soit.

Restent plusieurs inconnues : le Tahoeraa, et ses 9 élus, dont le chef de file Gaston Flosse n’a pas forcément dit son dernier mot. Et les deux élues qui siègent sur le banc des non-inscrits, aux côtés de P. Schyle et de T. Fuller : Chantal Galenon, ex-représentante Tahoeraa, et Sandra Levy Agami, ex représentante To tatou ai'a, puis Tahoeraa. Elle s’était fait remarquer en avril 2010, lorsqu’elle avait ouvertement voté pour Oscar Temaru lors de l’élection du président de l’assemblée, afin qu’il puisse « ramener la paix dans l’hémicycle ». Pas sûr qu’il y soit arrivé.

Mise à jour lundi 18h00 : Contactée par Tahiti Infos, Sandra Lévy Agami a annoncé qu'elle ne voterait pas la motion de défiance. La représentante non-inscrite considère en effet que l'alliance UPLD/Te Mana o te Mau Motu "ne propose pas de programme à part l'impôt sur le revenu" et qu'ayant été élue sur une liste autonomiste, elle ne peut pas voter pour un président indépendantiste.

Rédigé par F K le Lundi 28 Mars 2011 à 11:37 | Lu 783 fois