Khan Cheikhoun, Syrie | AFP | mercredi 05/04/2017 - La Russie a volé mercredi au secours du régime syrien, vivement mis en cause après la mort de 72 civils, dont beaucoup d'enfants, dans une attaque chimique présumée qui a provoqué une indignation internationale.
Cette attaque devrait de nouveau exposer le fossé qui sépare sur le dossier syrien les pays occidentaux et la Russie, principal allié de Damas, à l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU prévue mercredi à New York.
Le bilan de ce "mardi noir" s'est aggravé à 72 morts, dont 20 enfants, et plus de 160 blessés, selon l’Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Il "pourrait encore augmenter car il y a des personnes disparues", a précisé l'OSDH, qui avait auparavant rapporté un bilan de 58 morts.
- 'Agents neurotoxiques' -
Ces victimes ont été prises de convulsions alors qu'elles se trouvaient chez elles ou dans la rue lorsque le raid aérien a visé, mardi vers 07H00 (04H00 GMT), Khan Cheikhoun, petite ville de la province rebelle d'Idleb dans le nord-ouest.
La nature des substances chimiques n'a pas été formellement identifiée. Mais l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a précisé que certaines victimes présentaient des symptômes évoquant une exposition à une catégorie de produits chimiques "comprenant des agents neurotoxiques".
Cette annonce confirme le constat dressé par des médecins présents à Khan Cheikhoun face à des victimes présentant des pupilles dilatées, des convulsions et de la mousse sortant de la bouche.
Des vidéos de militants antirégime ont également montré des corps pris de spasmes et de crises de suffocation.
Le raid de mardi est, selon l'OSDH, la deuxième "attaque chimique" la plus meurtrière depuis le début du conflit syrien après celle au gaz sarin qui avait fait plus de 1.400 morts dans la banlieue de Damas en 2013. Celle-ci avait failli provoquer une escalade de la guerre mais les Etats-Unis avaient finalement décidé de ne pas intervenir.
- 'Armes illégales' -
L'armée russe a en partie disculpé le régime en affirmant dans la matinée que l'aviation syrienne avait frappé la veille un "entrepôt" des rebelles contenant des "substances toxiques". En explosant, ces dernières se sont disséminées dans l'atmosphère.
Mardi soir, l'armée syrienne avait déjà démenti "catégoriquement avoir utilisé toute substance chimique ou toxique à Khan Cheikhoun".
Mais le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a affirmé que "toutes les preuves" qu'il avait vues "suggèrent que c'était le régime d'Assad" qui a utilisé "des armes illégales en toute connaissance de cause sur son propre peuple".
Avec Washington et Paris, Londres a présenté un projet de résolution devant le Conseil de sécurité condamnant l'attaque et appelant à une enquête complète et rapide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Le texte demande au régime de fournir les plans de vol et toute information sur des opérations militaires au moment de l'attaque.
Il faut "une réaction de la communauté internationale à la hauteur de ce crime de guerre", a réclamé le président français François Hollande.
L'inconnue réside dans l'attitude qu'adoptera la nouvelle administration américaine de Donald Trump, confrontée à sa première grande crise en Syrie.
La Maison Blanche a durci le ton à l'encontre du président Assad qu'elle tient pour responsable de cette attaque, un "acte odieux". Mais cette condamnation s'est accompagnée une nouvelle fois d'un appel à reconnaître la "réalité politique" en Syrie.
- 'spectateur' -
L'opposition politique syrienne a d'ailleurs déploré les positions de M. Trump. "Jusqu'à maintenant, cette administration n'a rien fait et a adopté une attitude de spectateur et fait des déclarations qui donnent au régime une opportunité pour commettre de nouveaux crimes", a déclaré le vice-président de la Coalition nationale syrienne Abdelhakim Bachar à Istanbul.
Il faisait référence à des propos du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson qui a déclaré la semaine dernière que le sort du président Assad devait être décidé par "le peuple syrien". "Il faut choisir ses batailles", avait de son côté estimé l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley, jugeant que la priorité était de lutter contre la menace jihadiste.
Mais, pour Abdelhakim Bachar, "tant que ce régime est en place il ne sera pas possible de vaincre le terrorisme".
Mardi soir, l'ex-branche d'Al-Qaïda et des groupes rebelles ont promis de venger les victimes de Khan Cheikhoun, exhortant leurs combattants à "embraser les fronts".
Cette attaque risque de fragiliser encore plus la fragile trêve en place en Syrie depuis le 30 décembre 2016 par les parrains des belligérants, la Russie et la Turquie.
L'opposition syrienne a également prévenu que l'attaque remettait en cause les négociations de paix parrainées par l'ONU à Genève et qui pour le moment n'ont abouti à rien.
Dans ce contexte, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a réclamé un "puissant effort" en faveur des pourparlers de paix, en ouvrant une conférence internationale sur l'avenir de la Syrie à Bruxelles.
Cette attaque devrait de nouveau exposer le fossé qui sépare sur le dossier syrien les pays occidentaux et la Russie, principal allié de Damas, à l'occasion d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU prévue mercredi à New York.
Le bilan de ce "mardi noir" s'est aggravé à 72 morts, dont 20 enfants, et plus de 160 blessés, selon l’Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Il "pourrait encore augmenter car il y a des personnes disparues", a précisé l'OSDH, qui avait auparavant rapporté un bilan de 58 morts.
- 'Agents neurotoxiques' -
Ces victimes ont été prises de convulsions alors qu'elles se trouvaient chez elles ou dans la rue lorsque le raid aérien a visé, mardi vers 07H00 (04H00 GMT), Khan Cheikhoun, petite ville de la province rebelle d'Idleb dans le nord-ouest.
La nature des substances chimiques n'a pas été formellement identifiée. Mais l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a précisé que certaines victimes présentaient des symptômes évoquant une exposition à une catégorie de produits chimiques "comprenant des agents neurotoxiques".
Cette annonce confirme le constat dressé par des médecins présents à Khan Cheikhoun face à des victimes présentant des pupilles dilatées, des convulsions et de la mousse sortant de la bouche.
Des vidéos de militants antirégime ont également montré des corps pris de spasmes et de crises de suffocation.
Le raid de mardi est, selon l'OSDH, la deuxième "attaque chimique" la plus meurtrière depuis le début du conflit syrien après celle au gaz sarin qui avait fait plus de 1.400 morts dans la banlieue de Damas en 2013. Celle-ci avait failli provoquer une escalade de la guerre mais les Etats-Unis avaient finalement décidé de ne pas intervenir.
- 'Armes illégales' -
L'armée russe a en partie disculpé le régime en affirmant dans la matinée que l'aviation syrienne avait frappé la veille un "entrepôt" des rebelles contenant des "substances toxiques". En explosant, ces dernières se sont disséminées dans l'atmosphère.
Mardi soir, l'armée syrienne avait déjà démenti "catégoriquement avoir utilisé toute substance chimique ou toxique à Khan Cheikhoun".
Mais le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a affirmé que "toutes les preuves" qu'il avait vues "suggèrent que c'était le régime d'Assad" qui a utilisé "des armes illégales en toute connaissance de cause sur son propre peuple".
Avec Washington et Paris, Londres a présenté un projet de résolution devant le Conseil de sécurité condamnant l'attaque et appelant à une enquête complète et rapide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Le texte demande au régime de fournir les plans de vol et toute information sur des opérations militaires au moment de l'attaque.
Il faut "une réaction de la communauté internationale à la hauteur de ce crime de guerre", a réclamé le président français François Hollande.
L'inconnue réside dans l'attitude qu'adoptera la nouvelle administration américaine de Donald Trump, confrontée à sa première grande crise en Syrie.
La Maison Blanche a durci le ton à l'encontre du président Assad qu'elle tient pour responsable de cette attaque, un "acte odieux". Mais cette condamnation s'est accompagnée une nouvelle fois d'un appel à reconnaître la "réalité politique" en Syrie.
- 'spectateur' -
L'opposition politique syrienne a d'ailleurs déploré les positions de M. Trump. "Jusqu'à maintenant, cette administration n'a rien fait et a adopté une attitude de spectateur et fait des déclarations qui donnent au régime une opportunité pour commettre de nouveaux crimes", a déclaré le vice-président de la Coalition nationale syrienne Abdelhakim Bachar à Istanbul.
Il faisait référence à des propos du secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson qui a déclaré la semaine dernière que le sort du président Assad devait être décidé par "le peuple syrien". "Il faut choisir ses batailles", avait de son côté estimé l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley, jugeant que la priorité était de lutter contre la menace jihadiste.
Mais, pour Abdelhakim Bachar, "tant que ce régime est en place il ne sera pas possible de vaincre le terrorisme".
Mardi soir, l'ex-branche d'Al-Qaïda et des groupes rebelles ont promis de venger les victimes de Khan Cheikhoun, exhortant leurs combattants à "embraser les fronts".
Cette attaque risque de fragiliser encore plus la fragile trêve en place en Syrie depuis le 30 décembre 2016 par les parrains des belligérants, la Russie et la Turquie.
L'opposition syrienne a également prévenu que l'attaque remettait en cause les négociations de paix parrainées par l'ONU à Genève et qui pour le moment n'ont abouti à rien.
Dans ce contexte, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a réclamé un "puissant effort" en faveur des pourparlers de paix, en ouvrant une conférence internationale sur l'avenir de la Syrie à Bruxelles.