Dans une lettre ouverte, un collectif d'associations de Moorea demande à Edouard Fritch et Evans Haumani d'acquérir la route du motu et les 7 hectares de cocoteraie de Tema'e.
Moorea, le 27 juillet 2021 - Un collectif d’associations environnementales et culturelles de Moorea a écrit une lettre ouverte à Édouard Fritch et au maire de Moorea-Maiao Evans Haumani pour exprimer son inquiétude quant à l’achat de la propriété Enany à Tema'e par le groupe Wane. Celui-ci leur demande notamment d'acquérir la route du motu ainsi que la cocoteraie du site pour le bien de la population.
Après l’annonce du rachat de la propriété Enany par le groupe Wane à Temae, les inquiétudes demeurent à Moorea, notamment au sein des habitants et des associations de l’île, quant à la possibilité de pouvoir continuer ou pas à se rendre à la très prisée plage de Toatea. La semaine dernière, l’association des habitants de Temae avait réagi dans Tahiti Infos en exprimant sa déception envers la municipalité de l’île sœur et le Pays pour n’avoir pas voulu acquérir le site en question pour le bien de la population.
L’association de Temae se joint cette fois-ci à un “collectif d’associations environnementales et culturelles” de l’île sœur pour réagir en écrivant une lettre ouverte à Édouard Fritch, le président de la Polynésie Française et au tāvana de Moorea Evans Haumani, tout en prenant le soin de mettre une copie pour le président de la République Emmanuel Macron, à qui ils souhaitaient la remettre en main propre, et pour le haut-commissaire Dominique Sorain. Les auteurs rappellent dans un premier temps l’importance de cette plage longue de 1 200 mètres ainsi que les 7 hectares de cocoteraie sur le site “librement accessibles au public qui s'y retrouve en famille ou entre amis et y organise toute sorte de manifestations festives, sportives, culturelles ou sociales”. Le collectif tient à rappeler également la nécessité de maintenir l’utilisation de “la route du motu” par la population, qui dessert 200 familles en traversant le domaine Enany.
980 m de plage pour le Sofitel, 130 pour les autres
Après le soutien en 2018 du président Édouard Fritch pour que le Pays acquiert la propriété Enany, le collectif exprime désormais sa “stupeur” en constatant l’achat de cette propriété par le groupe Wane et en apprenant “l’acquisition par le Pays d’une parcelle de 18 hectares principalement marécageuse, enclavée entre le terrain de beach soccer et l’aéroport afin d’y créer un espace récréatif bordé par 130 mètres de plage”. Une opération que le collectif qualifie de "non-sens" pour diverses raisons. La première est que la population serait “condamnée à s’entasser sur une plage de 130 mètres”, tandis que les clients du Sofitel vont bénéficier à eux seuls de 980 mètres de sable.
La deuxième raison est d’ordre économique. Alors que les partisans du groupe Wane louent la création d’emplois avec le lancement d’un nouveau projet touristique, le collectif annonce quant à lui des impacts économiques négatifs avec “un manque à gagner pour de nombreux prestataires de l’île (pensions de familles, restaurateurs, taxis, navettes maritimes, etc.)” en raison de la baisse de fréquentation du site de Temae.
Au niveau écologique, le collectif craint un risque de pollution du site et du lagon, pourtant protégé par le PGEM, avec la construction de nouvelles infrastructures. La dernière raison avancée est d’ordre financier puisque selon les associations signataires, l’achat des 7 hectares de cocoteraie serait moins onéreux que celui des 18 hectares prévus, car il nécessiterait des travaux selon elles des “travaux colossaux” nécessaires au “remblaiement, la surélévation et la création d'un nouvelle route”.
Avec toutes ces raisons évoquées, le collectif s’estime légitime pour demander aux autorités du Pays que la route du motu et la cocoteraie soient rendues publiques pour l’intérêt de la population. “Nous sommes en droit de demander tant au Pays ainsi qu’à la commune d’utiliser les pouvoirs qui sont les leurs : déclaration d’utilité publique, droit de préemption, négociation, et en dernier recours expropriation, pour devenir propriétaire de la route de desserte des habitations du motu de Tema’e et de la cocoteraie de 7 hectares, comprise entre cette route et la plage, afin que ce lieu demeure un véritable poumon de l’île, un lieu de rencontre des Peuples, d’expression sportive, culturelle, spirituelle, un lieu de récréation et de ressourcement” conclut-il dans sa lettre ouverte.
Après l’annonce du rachat de la propriété Enany par le groupe Wane à Temae, les inquiétudes demeurent à Moorea, notamment au sein des habitants et des associations de l’île, quant à la possibilité de pouvoir continuer ou pas à se rendre à la très prisée plage de Toatea. La semaine dernière, l’association des habitants de Temae avait réagi dans Tahiti Infos en exprimant sa déception envers la municipalité de l’île sœur et le Pays pour n’avoir pas voulu acquérir le site en question pour le bien de la population.
L’association de Temae se joint cette fois-ci à un “collectif d’associations environnementales et culturelles” de l’île sœur pour réagir en écrivant une lettre ouverte à Édouard Fritch, le président de la Polynésie Française et au tāvana de Moorea Evans Haumani, tout en prenant le soin de mettre une copie pour le président de la République Emmanuel Macron, à qui ils souhaitaient la remettre en main propre, et pour le haut-commissaire Dominique Sorain. Les auteurs rappellent dans un premier temps l’importance de cette plage longue de 1 200 mètres ainsi que les 7 hectares de cocoteraie sur le site “librement accessibles au public qui s'y retrouve en famille ou entre amis et y organise toute sorte de manifestations festives, sportives, culturelles ou sociales”. Le collectif tient à rappeler également la nécessité de maintenir l’utilisation de “la route du motu” par la population, qui dessert 200 familles en traversant le domaine Enany.
980 m de plage pour le Sofitel, 130 pour les autres
Après le soutien en 2018 du président Édouard Fritch pour que le Pays acquiert la propriété Enany, le collectif exprime désormais sa “stupeur” en constatant l’achat de cette propriété par le groupe Wane et en apprenant “l’acquisition par le Pays d’une parcelle de 18 hectares principalement marécageuse, enclavée entre le terrain de beach soccer et l’aéroport afin d’y créer un espace récréatif bordé par 130 mètres de plage”. Une opération que le collectif qualifie de "non-sens" pour diverses raisons. La première est que la population serait “condamnée à s’entasser sur une plage de 130 mètres”, tandis que les clients du Sofitel vont bénéficier à eux seuls de 980 mètres de sable.
La deuxième raison est d’ordre économique. Alors que les partisans du groupe Wane louent la création d’emplois avec le lancement d’un nouveau projet touristique, le collectif annonce quant à lui des impacts économiques négatifs avec “un manque à gagner pour de nombreux prestataires de l’île (pensions de familles, restaurateurs, taxis, navettes maritimes, etc.)” en raison de la baisse de fréquentation du site de Temae.
Au niveau écologique, le collectif craint un risque de pollution du site et du lagon, pourtant protégé par le PGEM, avec la construction de nouvelles infrastructures. La dernière raison avancée est d’ordre financier puisque selon les associations signataires, l’achat des 7 hectares de cocoteraie serait moins onéreux que celui des 18 hectares prévus, car il nécessiterait des travaux selon elles des “travaux colossaux” nécessaires au “remblaiement, la surélévation et la création d'un nouvelle route”.
Avec toutes ces raisons évoquées, le collectif s’estime légitime pour demander aux autorités du Pays que la route du motu et la cocoteraie soient rendues publiques pour l’intérêt de la population. “Nous sommes en droit de demander tant au Pays ainsi qu’à la commune d’utiliser les pouvoirs qui sont les leurs : déclaration d’utilité publique, droit de préemption, négociation, et en dernier recours expropriation, pour devenir propriétaire de la route de desserte des habitations du motu de Tema’e et de la cocoteraie de 7 hectares, comprise entre cette route et la plage, afin que ce lieu demeure un véritable poumon de l’île, un lieu de rencontre des Peuples, d’expression sportive, culturelle, spirituelle, un lieu de récréation et de ressourcement” conclut-il dans sa lettre ouverte.