Superpuissance de l'athlétisme, les Etats-Unis ont comme souvent survolé les Mondiaux de Doha, conclus dimanche par des succès sur 100 m haies (Nia Ali) et les relais 4x400 m dames et hommes, égalant leur record de médailles d'or (14).
Doha, Qatar | AFP | dimanche 06/10/2019 - Bilan sportif catastrophique (2 médailles, aucun titre), une organisation défaillante et le spectre du dopage qui resurgit avec l'affaire Amdouni: l'équipe de France n'a pas brillé aux Mondiaux de Doha. Tout est à revoir à moins d'un an des Jeux Olympiques de Tokyo et dans l'optique de Paris-2024.
. Des résultats en berne Après les six podiums des JO de Rio en 2016 et les cinq décrochés aux Championnats du monde à Londres un an plus tard, les Bleus ont fait subitement machine arrière. Quentin Bigot (argent au marteau) et Pascal Martinot-Lagarde (bronze sur 110 m haies) sont ainsi les deux arbres qui cachent une forêt de désillusions.
En grande difficulté toute la saison, les leaders habituels n'ont logiquement pas été au niveau (Pierre-Ambroise Bosse, Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre), certains commençant par ailleurs à subir le poids des ans (Renaud Lavillenie, Mélina Robert-Michon). A ce sombre tableau, il faut ajouter le manque de motivation de Yohann Diniz, grand favori du 50 km marche qui a abandonné après avoir sévèrement épinglé la tenue des Mondiaux au Qatar. La blessure du recordman du monde Kevin Mayer, obligé de se retirer du décathlon la mort dans l'âme, n'a pas non plus aidé les Français.
Au total, il n'y a eu que 7 finales à se mettre sous la dent pour les Tricolores, à comparer aux 14 de Londres en 2017, une compétition qu'ils avaient bouclée à la 4e place au classement des nations (24e en 2019). Et trop peu de satisfactions font contrepoids (Alexandra Tavernier 6e du marteau, Djilali Bedrani 5e du 3.000 m steeple).
"On n'a pas renvoyé une image collective positive de l'athlétisme français", n'a pu s'empêcher de reconnaître le Directeur technique national Patrice Gergès, qui était pourtant arrivé à la tête d'une délégation pléthorique à Doha (60 athlètes).
Le manque de relève à l'horizon est l'autre sujet d'inquiétude pour la Fédération à dix mois des Jeux Olympiques de Tokyo et à 5 ans d'un rendez-vous à ne surtout pas rater, les JO de Paris.
"C'est la fin d'un cycle, et puis il y a une génération pour Paris-2024 qui arrive mais qui est un peu tendre", a déploré le président de la Fédération française (FFA) André Giraud.
. Un staff dépassé Ces Mondiaux auront aussi été marqués par un certain laxisme au niveau du fonctionnement de l'équipe de France et c'est toute l'autorité de la DTN qui est aujourd'hui contestée. Le malaise est palpable, Pierre-Ambroise Bosse ayant lâché une petite phrase lourde de sens sur France Télévisions le 29 septembre. "Ghani, tu nous manques", a-t-il déclaré en référence au prédécesseur de Patrice Gergès, l'emblématique Ghani Yalouz, à la tête de la Direction technique nationale lors d'une période particulièrement faste pour les Bleus (2009-2017).
La présence à l'hôtel des Français d'un hypnotiseur, non accrédité pour les Championnats du monde et qui a effectué une séance sans l'aval de la DTN, a également beaucoup fait jaser.
"Je veux que les gens prennent conscience de ce qu'il s'est passé et qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec n'importe qui", s'est emporté Patrice Gergès.
Et que dire du départ précipité, pour "raisons personnelles" du directeur médical Jean-Michel Serra, laissant les Bleus avec un seul médecin en cours de compétition. La divulgation sur les réseaux sociaux de photos attestant de sa relation avec la spécialiste du 3.000 m steeple Ophélie-Claude Boxberger, ce qu'il avait toujours nié, l'a fragilisé. Il avait déjà été épinglé en juin pour s'être inquiété du nombre de contrôles subis par l'athlète auprès de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) sans en informer sa hiérarchie.
. L'épine Amdouni L'ombre du dopage a aussi plané sur les Bleus à Doha avec les révélations de la chaîne allemande ARD concernant Morhad Amdouni, officiellement absent des Mondiaux sur blessure. A ce stade, le champion d'Europe du 10.000 m n'est pas visé par une procédure disciplinaire mais ARD l'a durement mis en cause en diffusant des messages Whatsapp dans lesquels une personne présentée comme un fournisseur de produits dopants lui réclame un paiement.
Une affaire embarrassante de plus pour l'athlétisme français, alors que la marathonienne Clémence Calvin est provisoirement suspendue depuis avril pour soupçons de soustraction à un contrôle antidopage.
L'AFLD a rapidement réagi après la diffusion du reportage, laissant clairement entendre qu'elle enquêtait sur Amdouni alors que celui-ci a assuré à l'AFP n'avoir "rien à voir avec cela". De quoi plomber encore un peu plus l'ambiance chez les Bleus et à la FFA.
. Des résultats en berne Après les six podiums des JO de Rio en 2016 et les cinq décrochés aux Championnats du monde à Londres un an plus tard, les Bleus ont fait subitement machine arrière. Quentin Bigot (argent au marteau) et Pascal Martinot-Lagarde (bronze sur 110 m haies) sont ainsi les deux arbres qui cachent une forêt de désillusions.
En grande difficulté toute la saison, les leaders habituels n'ont logiquement pas été au niveau (Pierre-Ambroise Bosse, Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre), certains commençant par ailleurs à subir le poids des ans (Renaud Lavillenie, Mélina Robert-Michon). A ce sombre tableau, il faut ajouter le manque de motivation de Yohann Diniz, grand favori du 50 km marche qui a abandonné après avoir sévèrement épinglé la tenue des Mondiaux au Qatar. La blessure du recordman du monde Kevin Mayer, obligé de se retirer du décathlon la mort dans l'âme, n'a pas non plus aidé les Français.
Au total, il n'y a eu que 7 finales à se mettre sous la dent pour les Tricolores, à comparer aux 14 de Londres en 2017, une compétition qu'ils avaient bouclée à la 4e place au classement des nations (24e en 2019). Et trop peu de satisfactions font contrepoids (Alexandra Tavernier 6e du marteau, Djilali Bedrani 5e du 3.000 m steeple).
"On n'a pas renvoyé une image collective positive de l'athlétisme français", n'a pu s'empêcher de reconnaître le Directeur technique national Patrice Gergès, qui était pourtant arrivé à la tête d'une délégation pléthorique à Doha (60 athlètes).
Le manque de relève à l'horizon est l'autre sujet d'inquiétude pour la Fédération à dix mois des Jeux Olympiques de Tokyo et à 5 ans d'un rendez-vous à ne surtout pas rater, les JO de Paris.
"C'est la fin d'un cycle, et puis il y a une génération pour Paris-2024 qui arrive mais qui est un peu tendre", a déploré le président de la Fédération française (FFA) André Giraud.
. Un staff dépassé Ces Mondiaux auront aussi été marqués par un certain laxisme au niveau du fonctionnement de l'équipe de France et c'est toute l'autorité de la DTN qui est aujourd'hui contestée. Le malaise est palpable, Pierre-Ambroise Bosse ayant lâché une petite phrase lourde de sens sur France Télévisions le 29 septembre. "Ghani, tu nous manques", a-t-il déclaré en référence au prédécesseur de Patrice Gergès, l'emblématique Ghani Yalouz, à la tête de la Direction technique nationale lors d'une période particulièrement faste pour les Bleus (2009-2017).
La présence à l'hôtel des Français d'un hypnotiseur, non accrédité pour les Championnats du monde et qui a effectué une séance sans l'aval de la DTN, a également beaucoup fait jaser.
"Je veux que les gens prennent conscience de ce qu'il s'est passé et qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec n'importe qui", s'est emporté Patrice Gergès.
Et que dire du départ précipité, pour "raisons personnelles" du directeur médical Jean-Michel Serra, laissant les Bleus avec un seul médecin en cours de compétition. La divulgation sur les réseaux sociaux de photos attestant de sa relation avec la spécialiste du 3.000 m steeple Ophélie-Claude Boxberger, ce qu'il avait toujours nié, l'a fragilisé. Il avait déjà été épinglé en juin pour s'être inquiété du nombre de contrôles subis par l'athlète auprès de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) sans en informer sa hiérarchie.
. L'épine Amdouni L'ombre du dopage a aussi plané sur les Bleus à Doha avec les révélations de la chaîne allemande ARD concernant Morhad Amdouni, officiellement absent des Mondiaux sur blessure. A ce stade, le champion d'Europe du 10.000 m n'est pas visé par une procédure disciplinaire mais ARD l'a durement mis en cause en diffusant des messages Whatsapp dans lesquels une personne présentée comme un fournisseur de produits dopants lui réclame un paiement.
Une affaire embarrassante de plus pour l'athlétisme français, alors que la marathonienne Clémence Calvin est provisoirement suspendue depuis avril pour soupçons de soustraction à un contrôle antidopage.
L'AFLD a rapidement réagi après la diffusion du reportage, laissant clairement entendre qu'elle enquêtait sur Amdouni alors que celui-ci a assuré à l'AFP n'avoir "rien à voir avec cela". De quoi plomber encore un peu plus l'ambiance chez les Bleus et à la FFA.