Moldavie: faute de candidat, l'élection du président n'aura pas lieu


CHISINAU, 15 novembre 2011 (AFP) - L'élection du président de Moldavie par le Parlement prévue le 18 novembre n'aura pas lieu, aucune candidature à ce poste vacant depuis plus de deux ans n'ayant été approuvée faute d'une majorité, ont rapporté dans la nuit de lundi à mardi les médias moldaves.

"Il est clair que le premier tour de l'élection du président n'aura pas lieu" comme prévu vendredi, a indiqué le Premier ministre, Vlad Filat, cité par les agences de cette ancienne république soviétique.

Le délai de dépôt de candidature a expiré à minuit heure locale (22H00 GMT lundi). Faute de parrainages de députés, les citoyens moldaves s'étant présentés n'ont pas été enregistrés et aucun parti au Parlement n'a mis en avant un candidat faute de compromis.

Depuis avril 2009, aucune force politique n'a disposé de la majorité de 61 députés sur 101 pour élire le chef de l'Etat, la coalition de trois formations pro-européennes actuellement au pouvoir ne disposant que de 59 sièges et le Parti communiste de 42.

Mais la récente défection de trois députés communistes a conduit à des négociations pour sortir le pays de cette impasse. Toutefois, ceux-ci refusent de voter pour le candidat souhaité par la coalition majoritaire, l'actuel président du Parlement, Marian Lupu.

Ces trois transfuges insistent sur la candidature de l'un d'entre eux, l'ex-Premier ministre du pays, Zinaïda Greceanii, ou alors sur un "candidat indépendant".

"Tant qu'on n'a pas la garantie d'avoir 61 voix, ça n'a aucun sens de déposer une candidature", a souligné Marian Lupu.

Si à l'issue de deux tentatives de vote, le Parlement ne parvient pas à élire le président, l'assemblée doit être dissoute. Pour ne rien simplifier, il n'était pas clair mardi si l'annulation du vote du 18 novembre devait être comptabilisée comme un premier échec.

"La législation moldave ne dit pas clairement si le 18 novembre doit être considéré comme une première tentative d'élire le président. Ce sera au Parlement de le dire", a indiqué le chef de la commission parlementaire en charge de l'organisation du vote, Tudor Deliu.

"On ne peut pas exclure que la prochaine fois ce soit pareil (...) dans ce cas là, sans une modification de la législation, il sera impossible de sortir de l'impasse", a-t-il encore dit.

La coalition gouvernementale avait déjà tenté en septembre 2010 d'introduire par référendum une élection présidentielle au suffrage universel direct, mais le scrutin a été invalidé, faute d'une participation suffisante.

La crise politique en Moldavie a éclaté en avril 2009 lorsque la victoire controversée lors de législatives du parti communiste, au pouvoir depuis 2001, a donné lieu à une révolte qui a abouti au saccage du Parlement et de la présidence.

Les deux élections législatives suivantes, provoquées par l'impossibilité d'élire un président, ont donné la majorité à une coalition de trois partis pro-européens.

La Moldavie est une petite république roumanophone d'environ quatre millions d'habitants, frontalière de l'Ukraine et de la Roumanie.

Avec un PIB par habitant de 2.500 dollars, un niveau équivalent au Pakistan et au Nigeria selon les statistiques du gouvernement américain, la Moldavie est le pays le plus pauvre d'Europe.

bur-alf/bfi

Rédigé par AFP le Mardi 15 Novembre 2011 à 05:10 | Lu 432 fois