© association Oceania
Tahiti, le 28 juillet 2023 - Les baleines à bosse sont de retour dans les eaux polynésiennes. Si elles viennent encore en nombre sur toute la saison de reproduction, le dérèglement climatique pourrait impacter leurs habitudes. Explication.
Chaque année, les baleines à bosse remontent dans les eaux chaudes pour mettre bas. Pour étudier leur population dans les eaux polynésiennes, l'association Oceania a mis en place un système de recensement basé sur deux techniques : la photo-identification de la nageoire caudale, unique chez cette espèce, et l'étude génétique en prélevant des morceaux de peaux mortes.
Ce recensement permet d'avoir “l'état de santé de la population”, selon Charles Mars, responsable éducation et sensibilisation de l’association Oceania et biologiste marin. En 2023, 600 baleines ont été recensées par l'association et les résultats sont plutôt positifs. “Il y a un faible taux de consanguinité, c'est bon signe, ça veut dire que la population est assez nombreuse”, précise le biologiste marin. Mais trois facteurs liés au dérèglement climatique, parmi d'autres potentiels, pourraient avoir un impact sur les habitudes migratoires des cétacés en Polynésie française.
• Le manque de ressource alimentaire
Les baleines à bosse se nourrissent essentiellement de krill, un très petit crustacé présent à la surface de l'eau. “Les œufs de krill sont très sensibles, un changement de la température de la surface de l'eau va avoir un impact sur l'éclosion du krill”, explique Charlotte Esposito, fondatrice de l'association Oceania et biologiste marin spécialisé en cétacés. “On a déjà remarqué une migration de 500 km de l'éclosion du krill vers le sud car les eaux se réchauffent”, complète la scientifique. Est-ce que l'on verra seulement des baleines aux Australes et non plus aux Marquises dans les décennies à venir ? Difficile de le prévoir. Mais, si la ressource alimentaire est limitée, il y a un “impact sur le succès reproducteur”.
• Des routes migratoires modifiées
“Avec le dérèglement climatique, tous les grands courants marins bougent”, explique Charlotte Esposito. “La température de l'eau se réchauffe plus à certains endroits que d'autres, donc les mouvements d'eau se modifient.” Ces dérèglements pourraient ainsi changer les habitudes migratoires de ces espèces qui s'aident des grands courants pour se déplacer. “On a par exemple constaté que certaines baleines en Polynésie viennent de la péninsule Antarctique, au sud d'Ushuaia, pas du tout en-dessous de la Polynésie.”
• Le chant des baleines restreint
Les baleines sont de grandes spécialistes de l'acoustique. Elles communiquent grâce à leur chant, perceptible à des kilomètres. Mais “l'acoustique est régie par les conditions environnementales”, explique Charlotte Esposito. “Le changement du PH ou de la température de l’eau modifie les propriétés acoustiques du chant des baleines.”
Chaque année, les baleines à bosse remontent dans les eaux chaudes pour mettre bas. Pour étudier leur population dans les eaux polynésiennes, l'association Oceania a mis en place un système de recensement basé sur deux techniques : la photo-identification de la nageoire caudale, unique chez cette espèce, et l'étude génétique en prélevant des morceaux de peaux mortes.
Ce recensement permet d'avoir “l'état de santé de la population”, selon Charles Mars, responsable éducation et sensibilisation de l’association Oceania et biologiste marin. En 2023, 600 baleines ont été recensées par l'association et les résultats sont plutôt positifs. “Il y a un faible taux de consanguinité, c'est bon signe, ça veut dire que la population est assez nombreuse”, précise le biologiste marin. Mais trois facteurs liés au dérèglement climatique, parmi d'autres potentiels, pourraient avoir un impact sur les habitudes migratoires des cétacés en Polynésie française.
• Le manque de ressource alimentaire
Les baleines à bosse se nourrissent essentiellement de krill, un très petit crustacé présent à la surface de l'eau. “Les œufs de krill sont très sensibles, un changement de la température de la surface de l'eau va avoir un impact sur l'éclosion du krill”, explique Charlotte Esposito, fondatrice de l'association Oceania et biologiste marin spécialisé en cétacés. “On a déjà remarqué une migration de 500 km de l'éclosion du krill vers le sud car les eaux se réchauffent”, complète la scientifique. Est-ce que l'on verra seulement des baleines aux Australes et non plus aux Marquises dans les décennies à venir ? Difficile de le prévoir. Mais, si la ressource alimentaire est limitée, il y a un “impact sur le succès reproducteur”.
• Des routes migratoires modifiées
“Avec le dérèglement climatique, tous les grands courants marins bougent”, explique Charlotte Esposito. “La température de l'eau se réchauffe plus à certains endroits que d'autres, donc les mouvements d'eau se modifient.” Ces dérèglements pourraient ainsi changer les habitudes migratoires de ces espèces qui s'aident des grands courants pour se déplacer. “On a par exemple constaté que certaines baleines en Polynésie viennent de la péninsule Antarctique, au sud d'Ushuaia, pas du tout en-dessous de la Polynésie.”
• Le chant des baleines restreint
Les baleines sont de grandes spécialistes de l'acoustique. Elles communiquent grâce à leur chant, perceptible à des kilomètres. Mais “l'acoustique est régie par les conditions environnementales”, explique Charlotte Esposito. “Le changement du PH ou de la température de l’eau modifie les propriétés acoustiques du chant des baleines.”