Mobilisation pour le climat ce week-end


L'équipe qui se mobilise ce week-end pour le climat.
PAPEETE, le 24 janvier 2019. Devant l'urgence d'agir pour l'environnement, Laiza Pautehea, entourée d'autres militants écologistes, organise deux tours de l'île ce week-end. L'objectif est de sensibiliser les Polynésiens à l'urgence d'agir.


Depuis octobre, Laiza Pautehea, militante écologiste, organise sit-in et marches pour le climat pour interpeller les Polynésiens sur l'urgence d'agir. Accompagnée d'autres Polynésiens sensibilisés à la protection de l'environnement, elle organise deux tours de l'île ce week-end. Le rendez-vous est donné ce samedi et ce dimanche à 8 heures, à Faratea. Le départ aura lieu à 9 heures. Des tracts de sensibilisation seront distribués aux habitants de la côte Est et de la côte Ouest. "Dans ce tract, on explique le dérèglement climatique et ses conséquences en Polynésie, dans le Pacifique, et, à plus grande échelle, dans le monde. Un schéma explique quelles sont les origines de ce dérèglement climatique", explique Laiza Pautehea. "On parle ainsi des élevages intensifs, des moyens de transport, de la déforestation... Le but de chaque équipe est de sensibiliser une personne par commune. Après lui avoir expliqué la problématique, on essaiera de trouver avec elle une solution."

Le dernier rapport des experts climat de l'ONU (Giec) met en garde contre des « risques accrus » si rien n’est fait rapidement. Le monde devra engager des transformations "rapides" et "sans précédent", s'il veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Pour le Giec, pour rester à 1,5°C, les émissions de CO2 doivent chuter bien avant 2030 (-45% d'ici 2030) et le monde atteindre une "neutralité carbone" en 2050: autrement dit il faudra cesser de rejeter dans l'atmosphère plus de CO2 qu'on ne peut en retirer.

Consciente de la nécessité de changer nos modes de consommation, Laiza Pautehea, militante écologiste a décidé de multiplier les actions de sensibilisation. "Il faut sauver la terre et nous avec", insiste Laiza. "Il faut changer notre mentalité, notre façon de vivre et de voir les choses. C'est aux humains de s'adapter à la terre et pas l'inverse."

A travers le monde, les jeunes générations se mobilisent. Début décembre, une jeune Suédoise de 15 ans, Greta Thunberg, avait frappé l'opinion publique lors de la COP24 à Katowice (Pologne) avec sa plaidoirie pour les générations futures.

La jeune fille est devenue une figure parmi les jeunes qui se mobilisent de plus en plus pour le climat à travers le monde, appelant les décideurs politiques et les entreprises à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

A Davos, elle devait rencontrer cette semaine en marge du Forum économique mondial des enfants à peine plus jeunes qu'elle pour les appeler à rejoindre sa croisade, avant de participer jeudi à plusieurs rencontres en marge du programme officiel du Forum. Il faut "se mettre en colère", a-t-elle dit cette semaine. "Il est temps de changer les choses", souligne Laiza.


Le réchauffement climatique aura quelles conséquences au fenua ?

"En matière de contexte global, le GIEC indique qu'en 2017, le réchauffement global a atteint +1 °C par rapport à la période préindustrielle et que les émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine provoquent une hausse moyenne des températures de l'ordre de 0,2 °C par décennie à l'échelle de la planète. A ce rythme, le seuil de 1,5 °C de réchauffement devrait être atteint d’ici 2040", notait Météo France Polynésie en octobre dernier après la publication du dernier rapport des experts du climat de l'ONU (Giec). "Une telle élévation de température est lourde de conséquences sur le climat mondial : les vagues de chaleur et les fortes précipitations seraient plus fréquentes dans de nombreuses régions du globe, les sécheresses plus fréquentes par endroit. Les calottes glaciaires groenlandaises et antarctiques seraient possiblement déstabilisées, avec une possible élévation massive du niveau de la mer de 30 à 70 cm d’ici 2100, pouvant avoir un impact important y compris en zone tropicale. Si le réchauffement devait être encore plus prononcé pour atteindre par exemple 2°C, les conséquences sur les écosystèmes les plus fragiles, la montée des eaux et l'accès aux ressources en eau et en nourriture des habitants des régions insulaires et subtropicales seraient encore plus marquées. Le niveau des mers devrait augmenter de 10 cm de plus par rapport à un réchauffement de 1,5°C. Les cyclones seraient globalement moins fréquents mais beaucoup plus intenses au niveau des vents, précipitations et houles associées. Le corail tendrait à disparaître et les stocks de poisson diminueraient gravement."


Rédigé par Mélanie Thomas le Jeudi 24 Janvier 2019 à 15:14 | Lu 1858 fois