Mitema Tapati veut “décaper” l’administration


Tahiti le 10 décembre 2024 - Le représentant Tavini de l'assemblée de la Polynésie française a eu des propos durs ce mardi matin à l'encontre des agents de l'administration du Pays en général et des grévistes en particulier.
 
En séance budgétaire à l’assemblée de la Polynésie française, les discussions ont très rapidement tourné autour de la grève dans l’administration qui paralyse les avions au sol. Des discussions qui ont donné lieu à une passe d’arme entre la majorité et l’opposition et qui ont permis à Moetai Brotherson de montrer qui était le patron dans la boutique. “On me dit que, très courageusement, le Tapura profite de mon absence pour m’insulter et me dénigrer”, a expliqué le président du Pays, Moetai Brotherson, à la tribune ce mardi matin. “Vous pouvez braire [le cri de l’âne, NDLR] autant qu’il vous plaira, ce n’est pas vous qui dirigez ce pays aujourd’hui. Quand vous étiez aux responsabilités, vous n’avez rien fait pour ces agents qui sont dehors.”
 
Une façon musclée de remettre l’église au centre du village pour le président, débordé quelques minutes plus tard par Mitema Tapati, qui, moitié Sarkozy avec son kärcher, moitié Allègre avec son mammouth, est à son tour entré dans le lard des grévistes.
 
“Mettre les points sur les i”
 
“Je me rappelle une personne qui voulait repeindre sa maison. Il fallait décaper l’ancienne peinture. Ça me rappelle la situation que nous rencontrons. Ces services administratifs et leurs chefs de services… Ils connaissent bien leur travail et ils ne veulent pas nous entendre. Ils vont nous dire que nous sommes nés de la dernière pluie et c’est pour cela que nous n’arrivons pas à avancer. […]” Confus dans sa pensée comme à son habitude, le pasteur a repris : “Il y a des projets votés ici il y a un an, mais ils ne sont pas encore appliqués.” On passera sur la comparaison avec Singapour où “les permis de construire sont attribués en deux semaines”, avant qu’il revienne à la charge : “Nous décidons ici (à l’assemblée) mais la mise en application se fait au niveau des services. Nous prenons des décisions pertinentes, mais les chefs de service ne le mettent pas en pratique. Pourquoi ? Parce que l’ancienne peinture n’a pas été décapée.” Une pensée conclue par cette sanction : “Nous sommes arrivés à un point où il faudrait mettre les points sur les i […] Hier, j’ai entendu une intervention qui disait que le Tavini huiraatira ne savait pas comment gouverner ce pays. Montrons-leur de quel bois nous nous chauffons.”

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 10 Décembre 2024 à 10:03 | Lu 6089 fois