Mise en examen confirmée pour la directrice de l'environnement dans l'affaire des bonbonnes toxiques


Tahiti, le 15 février 2023 – La chambre de l'instruction a confirmé mardi les mises en examen de la directrice de l'environnement, Miri Tatarata, et de son directeur adjoint, Etienne Taramini, dans l'affaire du scandale écologique des bonbonnes toxiques. Les deux intéressés avaient contesté leurs mises en examen au motif qu'il n'y avait pas d'indices graves et concordants à leur encontre dans ce dossier. 
 
Après avoir examiné, le 17 janvier dernier, les requêtes en annulation des mises en examen déposées par la directrice de l'environnement, Miri Tatarata et son directeur adjoint, Etienne Taramini, dans l'affaire des bonbonnes toxiques immergées en janvier 2019 dans le Kura Ora II, la chambre de l'instruction les a rejetées mardi, confirmant ainsi le statut de mis en examen des deux mis en cause. Elle a donc suivi l'avis de l'avocat général qui s'était opposé à ces requêtes au motif qu'il existait des indices graves et concordants à l'encontre des deux requérants quant à leur implication dans ce dossier. 
 
Au terme de l'audience devant la chambre de l'instruction le 17 janvier dernier, l'avocat de Miri Tatarata, Me Loris Peytavit, avait indiqué à Tahiti Infos qu'aucun élément recueilli dans ce dossier ne permettait de mettre en cause sa cliente qui était “absente du territoire” lors de l'immersion du Kura Ora II et qui ne “traitait pas les dossiers au quotidien”. L'avocat avait également affirmé que le “seul élément matériel” reproché à sa cliente était d'avoir été “en copie de mails échangés”, un “indice insuffisant” selon lui. L'avocat d'Etienne Taramini, Me Gilles Jourdainne, avait quant à lui expliqué dans nos colonnes que son client n'était intervenu que “très ponctuellement” alors que la directrice de l'environnement, Miri Tatarata, était en congé administratif. Contactés mercredi, les deux avocats n'ont pas souhaité commenter la décision de la chambre de l'instruction. 
 
Scandale écologique
 
Cette affaire, largement relayée par les médias locaux mais aussi au niveau national, avait débuté en janvier 2019 lorsque des bonbonnes vides d'un produit extrêmement toxique –le bromure de méthyle– avaient été vues flottant à la surface entre Tahiti et Moorea. L'enquête menée par la gendarmerie avait révélé que ces bonbonnes appartenant à la Direction de la Biosécurité (Erratum : Et non à la Direction de l'environnement tel que nous l'avions initialement indiqué ) avaient été volontairement et illégalement immergées dans le caboteur Kura Ora II. Notons que dans ce dossier, sont également mis en examen l'ancien directeur adjoint de la Direction de la biosécurité, Rodolphe Putoa, le responsable des immersions à la Diren, Claude Serra, l'ancien commandant du port autonome, François Chaumette et le directeur du port, Jean-Paul Le Caill.
 
Rappelons enfin que la directrice de l'environnement, Miri Tatarata, est également mise en examen pour “meurtre” depuis le 28 juin 2019 dans le cadre de l'information judiciaire ouverte suite à la disparition de son ancien compagnon, le journaliste Jean-Pascal Couraud, en décembre 1997.

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 15 Février 2023 à 17:19 | Lu 3476 fois