Charlotte Genton a grandi à Moorea où ses parents, Bernard et Maite, tenaient la Maison de la nature, au fond de la vallée de Vaianae.
PAPEETE, le 22 février 2017. Il y a une semaine, Charlotte a commencé un périple de 1 000 kilomètres à pied dans l'ouest de l'Australie. L'occasion pour cette jeune femme de 28 ans, originaire de Moorea, de prendre du recul par rapport à ce "rythme de dingue" qu'elle s'imposait dans son travail. Voulant se reconnecter avec la nature et elle-même, elle ramassera aussi des déchets tout au long de son parcours.
Jusqu'à il y a quelque mois, Charlotte Genton était dans le tourbillon de son travail en Suisse. Elle travaille alors pour une société pétrolière. "Je gérais l'intégralité des sites entre Genève et Lausanne : budgétisation, recrutement, formation, analyse des chiffres, développement du réseau...", explique-t-elle. "Un CDI, une belle carrière en vue, mais je n'étais vraiment pas heureuse et pas en accord avec la personne que je suis." Charlotte a en effet grandi à Moorea où ses parents, Bernard et Maite, tenaient la Maison de la nature, au fond de la vallée de Vaianae. "Mes parents, amoureux de nature, m'ont appris à la respecter, à l'aimer mais surtout à partager."
"Parfois, bien qu'au plus profond nous savons que nous devons changer quelque chose, si l'élément déclencheur n'est pas là, cela peut prendre des années et parfois même une vie", nous raconte-t-elle depuis l'Australie. Le déclic se fera grâce à sa sœur, qui s'est mariée en décembre dernier à Byron Bay, la ville la plus à l'est de Australie. "C'était l'occasion ou jamais de dire stop à une vie qui ne me correspondait pas. J'ai donc quitté mon emploi, et je suis arrivée en Australie le 30 novembre dernier."
Après le mariage et des bons moments passés en famille, Charlotte se rend compte qu'elle n'arrive pas à ralentir le rythme. "J'ai réalisé que j'avais toujours ce rythme de dingue, ce rythme suisse, ou tu ne prends pas le temps de te poser cinq minutes, et que le plus dur dans cette période de transition était de parvenir à lâcher prise. Quand cela fait des années que tu tiens bon, lâcher prise parait être le parcours du combattant."
DES FRAISES AUX COURS DE PADDLE
Pour "s'alléger l'esprit", Charlotte décolle alors vers l'Australie occidentale. Elle ramasse des fraises dans la "ville fantôme de Pemberton", sourit-elle. Deux semaines plus tard, elle trouve un emploi pour donner des cours de stand up paddle à Perth. Elle se lance alors corps et âme dans ce projet. Quinze jours passent et "je réalise que je fais une terrible erreur", décrit-elle. "Une terrible erreur car pour la énième fois dans ma vie je me relançais à 300% dans quelque chose, pour simplement rester active et éviter l'affrontement avec moi-même, avec ma petite voix et aussi mes petits démons", confie Charlotte. "La décision a alors été simple et rapide. Je devais faire quelque chose où j'aurais le temps de me confronter à moi-même. J'ai associé cela à une chose qui me tient vraiment à cœur, et qui est la seule chose où je me sens vraiment complète, la nature et sa protection."
Charlotte a débuté vendredi dernier son périple d'environ 1 000 kilomètres, depuis Alnaby. Elle a nommé son projet "The clean walk - Clean the Coast, clean your mind..." D'ici cinq semaines, elle souhaite rejoindre Perth. Sur son chemin, elle ramassera des déchets. Des associations australiennes viendront les récupérer à des points de collecte. "L'idéal serait vraiment de parvenir à faire prendre conscience aux gens de l'état d'urgence dans lequel nos océans se trouvent et la quantité de déchets qui s'y trouve. Le challenge est de parvenir à donner envie de faire pareil par des gestes simples et quotidiens", explique Charlotte. "A Tahiti, nous passons pratiquement tout notre temps libre les pieds dans l'eau, et nos enfants encore davantage. Alors j'espère réussir à en inspirer plus d'un, de prendre l'habitude lors de chaque passage à la plage, de se baisser et d'au moins ramasser deux ou trois déchets. C'est tout bénéf' : c'est bon pour le moral, pour les fessiers, pour nos enfants, et pour Mère Nature."
Jusqu'à il y a quelque mois, Charlotte Genton était dans le tourbillon de son travail en Suisse. Elle travaille alors pour une société pétrolière. "Je gérais l'intégralité des sites entre Genève et Lausanne : budgétisation, recrutement, formation, analyse des chiffres, développement du réseau...", explique-t-elle. "Un CDI, une belle carrière en vue, mais je n'étais vraiment pas heureuse et pas en accord avec la personne que je suis." Charlotte a en effet grandi à Moorea où ses parents, Bernard et Maite, tenaient la Maison de la nature, au fond de la vallée de Vaianae. "Mes parents, amoureux de nature, m'ont appris à la respecter, à l'aimer mais surtout à partager."
"Parfois, bien qu'au plus profond nous savons que nous devons changer quelque chose, si l'élément déclencheur n'est pas là, cela peut prendre des années et parfois même une vie", nous raconte-t-elle depuis l'Australie. Le déclic se fera grâce à sa sœur, qui s'est mariée en décembre dernier à Byron Bay, la ville la plus à l'est de Australie. "C'était l'occasion ou jamais de dire stop à une vie qui ne me correspondait pas. J'ai donc quitté mon emploi, et je suis arrivée en Australie le 30 novembre dernier."
Après le mariage et des bons moments passés en famille, Charlotte se rend compte qu'elle n'arrive pas à ralentir le rythme. "J'ai réalisé que j'avais toujours ce rythme de dingue, ce rythme suisse, ou tu ne prends pas le temps de te poser cinq minutes, et que le plus dur dans cette période de transition était de parvenir à lâcher prise. Quand cela fait des années que tu tiens bon, lâcher prise parait être le parcours du combattant."
DES FRAISES AUX COURS DE PADDLE
Pour "s'alléger l'esprit", Charlotte décolle alors vers l'Australie occidentale. Elle ramasse des fraises dans la "ville fantôme de Pemberton", sourit-elle. Deux semaines plus tard, elle trouve un emploi pour donner des cours de stand up paddle à Perth. Elle se lance alors corps et âme dans ce projet. Quinze jours passent et "je réalise que je fais une terrible erreur", décrit-elle. "Une terrible erreur car pour la énième fois dans ma vie je me relançais à 300% dans quelque chose, pour simplement rester active et éviter l'affrontement avec moi-même, avec ma petite voix et aussi mes petits démons", confie Charlotte. "La décision a alors été simple et rapide. Je devais faire quelque chose où j'aurais le temps de me confronter à moi-même. J'ai associé cela à une chose qui me tient vraiment à cœur, et qui est la seule chose où je me sens vraiment complète, la nature et sa protection."
Charlotte a débuté vendredi dernier son périple d'environ 1 000 kilomètres, depuis Alnaby. Elle a nommé son projet "The clean walk - Clean the Coast, clean your mind..." D'ici cinq semaines, elle souhaite rejoindre Perth. Sur son chemin, elle ramassera des déchets. Des associations australiennes viendront les récupérer à des points de collecte. "L'idéal serait vraiment de parvenir à faire prendre conscience aux gens de l'état d'urgence dans lequel nos océans se trouvent et la quantité de déchets qui s'y trouve. Le challenge est de parvenir à donner envie de faire pareil par des gestes simples et quotidiens", explique Charlotte. "A Tahiti, nous passons pratiquement tout notre temps libre les pieds dans l'eau, et nos enfants encore davantage. Alors j'espère réussir à en inspirer plus d'un, de prendre l'habitude lors de chaque passage à la plage, de se baisser et d'au moins ramasser deux ou trois déchets. C'est tout bénéf' : c'est bon pour le moral, pour les fessiers, pour nos enfants, et pour Mère Nature."
Charlotte a commencé son parcours par le Bibbulmun Track, le long de la côte. "C'est un beau tracé pour débuter. Cela devrait me permettre de trouver mon rythme en cinq ou six jours", nous a-t-elle confié.
"JE VAIS DEVOIR GERER MON EAU"
A quelques heures de se lancer dans ce périple, Charlotte oscillait entre "excitation et crainte". "J'ai comme une boule au ventre, je tremble et me sens bizarre. Je n'ai pas la crainte d'être seule, mais seule face à moi-même je crois. Et puis, j'ai surtout, la peur de manquer! Manquer d'eau, de nourriture, etc. "
Charlotte a commencé son parcours par le Bibbulmun Track, le long de la côte. "C'est un beau tracé pour débuter, ce qui me permettra de rester concentrer sur mon rythme, les portions que je vais consommer... Cela devrait me permettre de trouver mon rythme en cinq ou six jours ", explique Charlotte. "Ensuite je quitte le Bibbulmun Track pour longer les côtes qui n'ont que très peu de tracés, soit la partie la plus dure sur environ 250 km, car beaucoup de sable et de dunes. Il y aura surtout très peu de villes pour me ravitailler. Mon sac sera donc lourd et je vais devoir essayer de gérer mon eau au maximum. J'espère croiser des rivières pour pouvoir filtrer l'eau et l'utiliser pour cuisiner." Charlotte arrivera ensuite au cap Leeuwin. Là, elle reprendra un sentier qui la mènera jusqu'à Busselton. Perth commencera alors à être en ligne de mire.
Et la suite alors ? Charlotte confie avoir "un projet de création d'entreprise qui restera dans la continuité de The Clean Walk, par la création de produit fabriqués uniquement à partir de plastiques et de matières recyclées". Mais pour le moment, elle n'en dit pas plus. Un nouveau défi à venir.
A quelques heures de se lancer dans ce périple, Charlotte oscillait entre "excitation et crainte". "J'ai comme une boule au ventre, je tremble et me sens bizarre. Je n'ai pas la crainte d'être seule, mais seule face à moi-même je crois. Et puis, j'ai surtout, la peur de manquer! Manquer d'eau, de nourriture, etc. "
Charlotte a commencé son parcours par le Bibbulmun Track, le long de la côte. "C'est un beau tracé pour débuter, ce qui me permettra de rester concentrer sur mon rythme, les portions que je vais consommer... Cela devrait me permettre de trouver mon rythme en cinq ou six jours ", explique Charlotte. "Ensuite je quitte le Bibbulmun Track pour longer les côtes qui n'ont que très peu de tracés, soit la partie la plus dure sur environ 250 km, car beaucoup de sable et de dunes. Il y aura surtout très peu de villes pour me ravitailler. Mon sac sera donc lourd et je vais devoir essayer de gérer mon eau au maximum. J'espère croiser des rivières pour pouvoir filtrer l'eau et l'utiliser pour cuisiner." Charlotte arrivera ensuite au cap Leeuwin. Là, elle reprendra un sentier qui la mènera jusqu'à Busselton. Perth commencera alors à être en ligne de mire.
Et la suite alors ? Charlotte confie avoir "un projet de création d'entreprise qui restera dans la continuité de The Clean Walk, par la création de produit fabriqués uniquement à partir de plastiques et de matières recyclées". Mais pour le moment, elle n'en dit pas plus. Un nouveau défi à venir.