PAPEETE, le 31 mai 2016 - "Et si j’arrêtais de fumer ?" Cette question, de nombreux fumeurs se la sont posée au moins une fois. L'arrêt du tabac est une véritable épreuve et si elle est surmontable, elle n'en reste pas moins éprouvante physiquement et psychologiquement. À l'occasion de la Journée mondiale sans tabac, la rédaction de Tahiti Infos a choisi de vous expliquer comment arrêter de fumer et lutter contre l'addiction au tabac.
Pourquoi arrêter de fumer ?
On le rappelle régulièrement, le tabac est mauvais pour la santé. Il provoque de nombreuses maladies comme des troubles cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des problèmes respiratoires et de nombreux cancers, mais entraîne aussi des effets secondaires tels qu’un vieillissement accéléré, un essoufflement plus rapide au quotidien, la perte du goût, de l’odorat…
Par ailleurs, le coût des cigarettes étant élevé et ne cessant d’augmenter, il contribue aussi à l’appauvrissement des fumeurs. En effet, certains foyers polynésiens peuvent dépenser jusqu’à 200 000 francs par an en tabac.
Autant de raisons qui peuvent pousser les fumeurs à réduire ou à stopper définitivement leur consommation.
Comment savoir si je suis dépendant du tabac ?
La quantité de tabac consommée n’est pas forcément révélatrice d’une addiction, même si les deux sont souvent corrélées. Pour savoir si vous êtes dépendant du tabac, vous pouvez tenter l’expérience suivante : essayez de passer deux jours sans fumer. Si l’absence de cigarette provoque en vous un malaise, que vous ressentez un manque flagrant ou que vous craquez, dans ce cas, vous êtes dépendant.
Vous devez ensuite définir si vous êtes dépendant physiquement ou psychologiquement du tabac. La dépendance psychologique est la plus difficile à vaincre, elle résulte de stimulations extérieures : les habitudes, les émotions, l’environnement, l’ennui… La dépendance physique correspond au besoin physiologique de fumer. Cette dépendance est due à la nicotine présente dans le tabac. Elle peut être vaincue grâce aux substituts nicotiniques.
Puis-je arrêter d’un coup, du jour au lendemain ?
C’est une technique et une possibilité, mais ce n’est pas la seule façon d’arrêter de fumer. Le sevrage est une démarche qui peut prendre trois mois comme des années, tout dépend de la motivation et du niveau d’addiction de chacun.
Dans tous les cas, il est plutôt recommandé de bien connaître la relation que vous avez établie avec le tabac. Cela vous permettra de trouver la méthode adéquate pour arrêter de fumer, qui vous correspondra le mieux, que ce soit un sevrage radical ou progressif. Vous pouvez également tout simplement commencer pas une diminution du nombre de cigarettes que vous fumez quotidiennement.
Comment se préparer à arrêter de fumer ?
Tout d'abord, les chances de réussite sont plus grandes quand le fumeur est accompagné. Aussi, n’hésitez surtout pas à demander de l’aide à votre entourage ou bien à des centres spécialisés tels que le Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie (CCSAT) (voir encadré).
Fixez-vous une date précise. Ainsi, l’arrêt ne se fera pas sur un coup de tête, mais il aura été préparé, anticipé. Il vaut mieux choisir une période au cours de laquelle vous n’avez pas trop de soucis personnels ou professionnels, un moment où vous ne serez pas trop stressé.
Il est par ailleurs plus facile d’arrêter quand vous êtes entouré de non-fumeurs, surtout dans les premières semaines. Ainsi, si vos collègues sont des fumeurs, essayez d’arrêter pendant vos vacances afin de ne pas être tenté.
Vous pouvez enfin associer la date du sevrage à un événement heureux comme un anniversaire, une nouvelle année. Il est plus facile d’arrêter quand on est à une nouvelle étape de sa vie.
Comment faire face au désir de fumer ?
Pendant le sevrage, vous allez devoir apprendre à vivre sans tabac. Pour cela, il n’y a pas de méthode miracle. Dans les semaines qui suivent l’arrêt du tabac, le désir de fumer peut survenir fréquemment, brutalement et de manière très intense, c’est le manque. Il faut savoir que ce désir dure rarement plus de trois ou quatre minutes. À vous de mettre en place des solutions pour ne pas craquer. Vous pouvez par exemple : boire un grand verre d’eau, manger un fruit, faire des exercices de respiration, changer de pièce, marcher, vous occuper l’esprit, appeler quelqu’un… Ces périodes de manque apparaissent dans des circonstances où vous aviez l’habitude de fumer. C’est ce qu’on appelle des réflexes conditionnés.
Arrêter de fumer demande de la persévérance et une certaine discipline. Mais les premiers effets sur la santé ne tardent souvent pas à se faire sentir et le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Pourquoi arrêter de fumer ?
On le rappelle régulièrement, le tabac est mauvais pour la santé. Il provoque de nombreuses maladies comme des troubles cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des problèmes respiratoires et de nombreux cancers, mais entraîne aussi des effets secondaires tels qu’un vieillissement accéléré, un essoufflement plus rapide au quotidien, la perte du goût, de l’odorat…
Par ailleurs, le coût des cigarettes étant élevé et ne cessant d’augmenter, il contribue aussi à l’appauvrissement des fumeurs. En effet, certains foyers polynésiens peuvent dépenser jusqu’à 200 000 francs par an en tabac.
Autant de raisons qui peuvent pousser les fumeurs à réduire ou à stopper définitivement leur consommation.
Comment savoir si je suis dépendant du tabac ?
La quantité de tabac consommée n’est pas forcément révélatrice d’une addiction, même si les deux sont souvent corrélées. Pour savoir si vous êtes dépendant du tabac, vous pouvez tenter l’expérience suivante : essayez de passer deux jours sans fumer. Si l’absence de cigarette provoque en vous un malaise, que vous ressentez un manque flagrant ou que vous craquez, dans ce cas, vous êtes dépendant.
Vous devez ensuite définir si vous êtes dépendant physiquement ou psychologiquement du tabac. La dépendance psychologique est la plus difficile à vaincre, elle résulte de stimulations extérieures : les habitudes, les émotions, l’environnement, l’ennui… La dépendance physique correspond au besoin physiologique de fumer. Cette dépendance est due à la nicotine présente dans le tabac. Elle peut être vaincue grâce aux substituts nicotiniques.
Puis-je arrêter d’un coup, du jour au lendemain ?
C’est une technique et une possibilité, mais ce n’est pas la seule façon d’arrêter de fumer. Le sevrage est une démarche qui peut prendre trois mois comme des années, tout dépend de la motivation et du niveau d’addiction de chacun.
Dans tous les cas, il est plutôt recommandé de bien connaître la relation que vous avez établie avec le tabac. Cela vous permettra de trouver la méthode adéquate pour arrêter de fumer, qui vous correspondra le mieux, que ce soit un sevrage radical ou progressif. Vous pouvez également tout simplement commencer pas une diminution du nombre de cigarettes que vous fumez quotidiennement.
Comment se préparer à arrêter de fumer ?
Tout d'abord, les chances de réussite sont plus grandes quand le fumeur est accompagné. Aussi, n’hésitez surtout pas à demander de l’aide à votre entourage ou bien à des centres spécialisés tels que le Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie (CCSAT) (voir encadré).
Fixez-vous une date précise. Ainsi, l’arrêt ne se fera pas sur un coup de tête, mais il aura été préparé, anticipé. Il vaut mieux choisir une période au cours de laquelle vous n’avez pas trop de soucis personnels ou professionnels, un moment où vous ne serez pas trop stressé.
Il est par ailleurs plus facile d’arrêter quand vous êtes entouré de non-fumeurs, surtout dans les premières semaines. Ainsi, si vos collègues sont des fumeurs, essayez d’arrêter pendant vos vacances afin de ne pas être tenté.
Vous pouvez enfin associer la date du sevrage à un événement heureux comme un anniversaire, une nouvelle année. Il est plus facile d’arrêter quand on est à une nouvelle étape de sa vie.
Comment faire face au désir de fumer ?
Pendant le sevrage, vous allez devoir apprendre à vivre sans tabac. Pour cela, il n’y a pas de méthode miracle. Dans les semaines qui suivent l’arrêt du tabac, le désir de fumer peut survenir fréquemment, brutalement et de manière très intense, c’est le manque. Il faut savoir que ce désir dure rarement plus de trois ou quatre minutes. À vous de mettre en place des solutions pour ne pas craquer. Vous pouvez par exemple : boire un grand verre d’eau, manger un fruit, faire des exercices de respiration, changer de pièce, marcher, vous occuper l’esprit, appeler quelqu’un… Ces périodes de manque apparaissent dans des circonstances où vous aviez l’habitude de fumer. C’est ce qu’on appelle des réflexes conditionnés.
Arrêter de fumer demande de la persévérance et une certaine discipline. Mais les premiers effets sur la santé ne tardent souvent pas à se faire sentir et le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Le tabac, une des plus grandes menaces pour la santé mondiale
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabac est l’une des principales causes de décès, de maladie et d’appauvrissement dans le monde. L’organisme international qualifie la consommation de tabac comme l’une des plus graves menaces pesant sur la santé publique mondiale. Plus de 5 millions de personnes sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs, et plus de 600 des non-fumeurs sont involontairement exposés à la fumée. Le tabac tue environ une personne toutes les six secondes et la moitié des fumeurs mourront d’une maladie liée au tabac.
En Polynésie française, la direction de la Santé avait estimé, dans une enquête menée en 2010, la prévalence du tabagisme à 41 % de la population de 15 ans et plus. Le tabac serait à l’origine de 194 décès en moyenne chaque année au fenua. Les femmes fument plus que les hommes et la particularité de la Polynésie est la jeunesse des fumeurs.
Mais le plus inquiétant a été dévoilé par une enquête réalisée en 2009. Elle indique une hausse du niveau tabagisme régulier et plus particulièrement chez les jeunes : 17 % contre 5 % en 1999. Or les spécialistes s’accordent tous pour affirmer que plus la consommation commence tôt, plus l’addiction est forte et les dégâts sur la santé élevés. Ainsi, il est plus difficile d’arrêter de fumer quand on a commencé avant l’âge de 16 ans.
Le Pays et la direction de la Santé œuvrent pour enrayer cette consommation. Si elle a fortement baissé depuis 30 ans – passant de 4 kilos de tabac par habitant et par an à 1,3 kilo par habitant de plus de 15 ans et par an en 2015 – elle reste élevée. L’augmentation du coût du tabac n’y fait rien. En effet, bien que le prix du tabac augmente régulièrement, la consommation reste stable par rapport aux années précédentes. Rapporté à la population de fumeurs, l’équivalent en cigarettes fumées par jour se situerait entre 8 et 9. Signe encourageant, il est plus bas qu’en métropole où il se situe plutôt à 11.
En Polynésie française, la direction de la Santé avait estimé, dans une enquête menée en 2010, la prévalence du tabagisme à 41 % de la population de 15 ans et plus. Le tabac serait à l’origine de 194 décès en moyenne chaque année au fenua. Les femmes fument plus que les hommes et la particularité de la Polynésie est la jeunesse des fumeurs.
Mais le plus inquiétant a été dévoilé par une enquête réalisée en 2009. Elle indique une hausse du niveau tabagisme régulier et plus particulièrement chez les jeunes : 17 % contre 5 % en 1999. Or les spécialistes s’accordent tous pour affirmer que plus la consommation commence tôt, plus l’addiction est forte et les dégâts sur la santé élevés. Ainsi, il est plus difficile d’arrêter de fumer quand on a commencé avant l’âge de 16 ans.
Le Pays et la direction de la Santé œuvrent pour enrayer cette consommation. Si elle a fortement baissé depuis 30 ans – passant de 4 kilos de tabac par habitant et par an à 1,3 kilo par habitant de plus de 15 ans et par an en 2015 – elle reste élevée. L’augmentation du coût du tabac n’y fait rien. En effet, bien que le prix du tabac augmente régulièrement, la consommation reste stable par rapport aux années précédentes. Rapporté à la population de fumeurs, l’équivalent en cigarettes fumées par jour se situerait entre 8 et 9. Signe encourageant, il est plus bas qu’en métropole où il se situe plutôt à 11.
En savoir plus sur le Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie
Le Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie (CCSAT) existe depuis 1984. Il se situe dans l'enceinte de la direction de la Santé, à Papeete. C’est le seul service spécialisé en addictologie de la Polynésie française. Il assure un accompagnement et des soins spécialisés en ambulatoire gratuits et anonymes à toutes les personnes, adolescentes ou adultes, et leur entourage, qui sont confrontées à une ou plusieurs addictions avec ou sans produits.
Le CCSAT accueille un public souvent jeune. Près de 50 % des patients pris en charge ont moins de 20 ans et sont à des niveaux de consommations diverses allant de l’usage à risque à la dépendance. Le centre ne se consacre pas seulement à l'alcool et aux drogues, il traite aussi certaines addictions sans substances comme la cyberaddiction et les jeux d'argent.
Les missions du service sont :
- la lutte contre l'alcoolisme et la toxicomanie sous toutes leurs formes et par tous les moyens donc il dispose ;
- la mise en œuvre d'une activité de prévention par l'éducation et l'information tout public ;
- la prise en charge médicale et psychologique spécifique pour les malades ;
- le suivi en postcure ;
- la réinsertion sociale et professionnelle des malades.
L'équipe est composée de deux médecins, trois psychologues, deux infirmiers et une secrétaire. Les consultations ont lieu dans les locaux du CCSAT, à la direction de la Santé, sur rendez-vous. Pour les jeunes scolarisés, elles se tiennent dans certains établissements scolaires de Tahiti où le personnel du centre se déplace plusieurs fois par mois : dans les lycées Paul-Gauguin, Samuel-Raapoto, Saint-Joseph (Outumaoro), de Papara, d’Aorai, de Taaone, les lycées professionnels de Faa'a et Mahina, au lycée hôtelier et dans les collèges de Paea, Punaauia, Faa'a, Mahina, de Taaone, de Taunoa et Hitia'a.
À partir d’aujourd’hui et jusqu’au 8 Juin, une semaine d’informations et de consultations de tabacologie gratuite et sans rendez-vous est organisée au CCSAT.
Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie
Direction de la Santé, rue des Poilus-tahitiens, Papeete
du lundi au jeudi, de 7h30 à 15h30, et le vendredi de 7h30 à 14h30
Tel : 40 46 00 67
Fax : 40 46 01 72
Adresse mail : sat@sante.gov.pf
Facebook : Drogues et Addictions-Polynésie
Site internet : http://www.drogue-polynesie.com/
Le CCSAT accueille un public souvent jeune. Près de 50 % des patients pris en charge ont moins de 20 ans et sont à des niveaux de consommations diverses allant de l’usage à risque à la dépendance. Le centre ne se consacre pas seulement à l'alcool et aux drogues, il traite aussi certaines addictions sans substances comme la cyberaddiction et les jeux d'argent.
Les missions du service sont :
- la lutte contre l'alcoolisme et la toxicomanie sous toutes leurs formes et par tous les moyens donc il dispose ;
- la mise en œuvre d'une activité de prévention par l'éducation et l'information tout public ;
- la prise en charge médicale et psychologique spécifique pour les malades ;
- le suivi en postcure ;
- la réinsertion sociale et professionnelle des malades.
L'équipe est composée de deux médecins, trois psychologues, deux infirmiers et une secrétaire. Les consultations ont lieu dans les locaux du CCSAT, à la direction de la Santé, sur rendez-vous. Pour les jeunes scolarisés, elles se tiennent dans certains établissements scolaires de Tahiti où le personnel du centre se déplace plusieurs fois par mois : dans les lycées Paul-Gauguin, Samuel-Raapoto, Saint-Joseph (Outumaoro), de Papara, d’Aorai, de Taaone, les lycées professionnels de Faa'a et Mahina, au lycée hôtelier et dans les collèges de Paea, Punaauia, Faa'a, Mahina, de Taaone, de Taunoa et Hitia'a.
À partir d’aujourd’hui et jusqu’au 8 Juin, une semaine d’informations et de consultations de tabacologie gratuite et sans rendez-vous est organisée au CCSAT.
Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie
Direction de la Santé, rue des Poilus-tahitiens, Papeete
du lundi au jeudi, de 7h30 à 15h30, et le vendredi de 7h30 à 14h30
Tel : 40 46 00 67
Fax : 40 46 01 72
Adresse mail : sat@sante.gov.pf
Facebook : Drogues et Addictions-Polynésie
Site internet : http://www.drogue-polynesie.com/
Trois questions à Marie-Françoise Brugiroux
Quelles sont les dépendances que vous traitez le plus au Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie ?
Les principales dépendances sont le tabac, l'alcool et le cannabis. La plus grosse dépendance après le tabac c'est l'alcool. La particularité de la Polynésie est que la consommation de ces produits commence très jeune, vers l'âge de 12-13 ans.
La consommation de pakalolo chez les jeunes est-elle une vraie problématique en Polynésie ?
Oui, en effet. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, tous les jeunes ne fument pas. L'Église et le sport jouent un rôle important auprès des jeunes, notamment par la place que ces deux éléments prennent dans leur vie. Cependant, un quart des jeunes a consommé au moins une fois du cannabis. Ce qui est inquiétant, c'est l'âge de début qui se rajeunit : nous avons des enfants de 7, 8 ans qui fument déjà. Cela vient de plusieurs choses. D'une part, la banalisation du cannabis dans la société et les discours de certains hommes politiques et célébrités. Ensuite, nous commençons à voir arriver les enfants de parents consommateurs. Ces jeunes ont grandi en voyant le cannabis comme quelque chose de normal.
Combien de personnes traitez-vous chaque année ?
Nous traitons environ 1 500 personnes par an, toutes pathologies confondues. Cela fait beaucoup par rapport à un centre en métropole. C'est une grosse activité pour un petit centre comme le nôtre. Par ailleurs, en 2015, nous avons traité environ 80 personnes pour une addiction à l'ice [autre nom donné à la méthamphétamine, une drogue de synthèse hautement addictive, ndlr]. C'est une évolution très inquiétante. Depuis une quinzaine d'années, le trafic d'ice a énormément augmenté. C'est une drogue extrêmement destructrice et qui marginalise très rapidement les consommateurs.
Les principales dépendances sont le tabac, l'alcool et le cannabis. La plus grosse dépendance après le tabac c'est l'alcool. La particularité de la Polynésie est que la consommation de ces produits commence très jeune, vers l'âge de 12-13 ans.
La consommation de pakalolo chez les jeunes est-elle une vraie problématique en Polynésie ?
Oui, en effet. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, tous les jeunes ne fument pas. L'Église et le sport jouent un rôle important auprès des jeunes, notamment par la place que ces deux éléments prennent dans leur vie. Cependant, un quart des jeunes a consommé au moins une fois du cannabis. Ce qui est inquiétant, c'est l'âge de début qui se rajeunit : nous avons des enfants de 7, 8 ans qui fument déjà. Cela vient de plusieurs choses. D'une part, la banalisation du cannabis dans la société et les discours de certains hommes politiques et célébrités. Ensuite, nous commençons à voir arriver les enfants de parents consommateurs. Ces jeunes ont grandi en voyant le cannabis comme quelque chose de normal.
Combien de personnes traitez-vous chaque année ?
Nous traitons environ 1 500 personnes par an, toutes pathologies confondues. Cela fait beaucoup par rapport à un centre en métropole. C'est une grosse activité pour un petit centre comme le nôtre. Par ailleurs, en 2015, nous avons traité environ 80 personnes pour une addiction à l'ice [autre nom donné à la méthamphétamine, une drogue de synthèse hautement addictive, ndlr]. C'est une évolution très inquiétante. Depuis une quinzaine d'années, le trafic d'ice a énormément augmenté. C'est une drogue extrêmement destructrice et qui marginalise très rapidement les consommateurs.