PAPEETE, le 15 octobre 2018. Michel Charleux est décédé des suites d'une tumeur. Il avait été fait chevalier de l’ordre de Tahiti Nui le 29 juin dernier. Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques depuis 2001, il a consacré une grande partie de sa vie à mettre en valeur le patrimoine polynésien et a travaillé longuement sur l’île d’Eiao.
Michel Charleux est né en 1945 à Paris. "Il passe les premières années de sa vie entre Montparnasse et le jardin du Luxembourg… Alors qu’il n’est âgé que de 7 ou 8 ans, il suit ses parents en Afrique où il séjourne plusieurs années successivement en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Niger (où, sur les rives du Niger, en contrebas du palais présidentiel, il découvre son premier site archéologique)", peut-on lire sur le site du service de la culture et du patrimoine. "Enthousiasmé par la découverte du milieu naturel, la culture africaine, et par tout ce qu’il est possible d’y entreprendre, c’est à cette époque-là qu’il décide que « quand il sera grand » ce sera en Afrique Noire. Rentré en France, il suit dans cette perspective des cours d’Arabe au lycée parisien Louis-le Grand où il sera ensuite élève. Malgré son jeune âge, dès que ses cours au lycée s’achèvent, il suit assidûment les cours de Géologie de la Sorbonne. Mais le destin va le faire se diriger vers un autre « continent »."
Alors qu’il obtient sa Licence d’Archéologie à Paris I-Sorbonne, on lui propose en 1973 de restaurer certains marae de la vallée de la Vaitepiha et de débuter la restauration du marae Ta’ata. "Durant son séjour, il en profite pour effectuer le relevé des sites archéologiques de la vallée de la Vaiote avec Pierre Ottino alors adolescent", indique le site internet du service de la culture.
Dans les années 80, grâce au soutien de Maco Tevane et de Anne Lavondes, il est chargé d’animation au Musée de Tahiti et des Îles à raison de 7 ou 8 heures de décharge par semaine. Il crée les fameuses muséo-valises destinées à "transporter une petite partie du musée dans les îles". Il convainc la Marquisienne Titi Peters de se prêter au tournage d’un film sur le tapa. A cette époque-là, plus personne ne bat les écorces. Ce film est tourné et monté en U-Matic avec l’aide l’Unité de Production Vidéo du Haut-commissariat. Il est copié sur support VHS et intégré à la muséo-valise sur le tapa.
Michel Charleux est né en 1945 à Paris. "Il passe les premières années de sa vie entre Montparnasse et le jardin du Luxembourg… Alors qu’il n’est âgé que de 7 ou 8 ans, il suit ses parents en Afrique où il séjourne plusieurs années successivement en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Niger (où, sur les rives du Niger, en contrebas du palais présidentiel, il découvre son premier site archéologique)", peut-on lire sur le site du service de la culture et du patrimoine. "Enthousiasmé par la découverte du milieu naturel, la culture africaine, et par tout ce qu’il est possible d’y entreprendre, c’est à cette époque-là qu’il décide que « quand il sera grand » ce sera en Afrique Noire. Rentré en France, il suit dans cette perspective des cours d’Arabe au lycée parisien Louis-le Grand où il sera ensuite élève. Malgré son jeune âge, dès que ses cours au lycée s’achèvent, il suit assidûment les cours de Géologie de la Sorbonne. Mais le destin va le faire se diriger vers un autre « continent »."
Alors qu’il obtient sa Licence d’Archéologie à Paris I-Sorbonne, on lui propose en 1973 de restaurer certains marae de la vallée de la Vaitepiha et de débuter la restauration du marae Ta’ata. "Durant son séjour, il en profite pour effectuer le relevé des sites archéologiques de la vallée de la Vaiote avec Pierre Ottino alors adolescent", indique le site internet du service de la culture.
Dans les années 80, grâce au soutien de Maco Tevane et de Anne Lavondes, il est chargé d’animation au Musée de Tahiti et des Îles à raison de 7 ou 8 heures de décharge par semaine. Il crée les fameuses muséo-valises destinées à "transporter une petite partie du musée dans les îles". Il convainc la Marquisienne Titi Peters de se prêter au tournage d’un film sur le tapa. A cette époque-là, plus personne ne bat les écorces. Ce film est tourné et monté en U-Matic avec l’aide l’Unité de Production Vidéo du Haut-commissariat. Il est copié sur support VHS et intégré à la muséo-valise sur le tapa.
"Les lourdes responsabilités pédagogiques, financières et politiques qu’implique le poste de French Principal de la prestigieuse French-Australian Telopea Park School de Canberra (Australie) où il est nommé en septembre 1987 l’obligeront à mettre en sommeil l’exploitation du volumineux matériel collecté et ses recherches archéologiques sur la Polynésie", précise le site internet du service de la culture. "Et ce sera durant presque 20 longues années une sorte de traversée du désert avec quand même la construction d’un écomusée de la vanille et de l’ylang-ylang à Mayotte. A Lyon, il cumule son enseignement des Mathématiques avec l’animation au Musée Historique de Lyon et la direction de projets pédagogiques sur le patrimoine au Rectorat."
En 2007, la mission pluridisciplinaire de la Direction de l'environnement (DIREN) à qui il offre l’ensemble de la volumineuse documentation qu’il avait pu rassembler en 1987 après avoir fait lever le "secret-défense", lui fournit l’opportunité de reprendre ses recherches sur Eiao. En compagnie de son ami Jean-Louis Candelot, il parcourt l’île quelques jours et décide de reprendre le travail entamé durant l’hiver austral de 1987. Pour cela, il se réinscrit à l’Université Paris I-Sorbonne dans l’objectif d’une thèse sous la direction du Professeur Eric Conte.
"Retraité de l’Education nationale depuis le 6 septembre 2007, il profite en mars 2008 d’une mission de surveillance du patrouilleur « La Tapageuse » sur les Marquises pour mener de nouvelles investigations. Mais ces deux dernières missions ne font que renforcer son idée du départ : pour faire un véritable travail archéologique, des sondages et des fouilles, il est impératif de monter une mission de longue durée avec un camp sur le plateau Tohuanui. Cette option implique une logistique nécessairement lourde et coûteuse, un transport fiable, un financement, une équipe. Il lui faudra plus de deux années pour monter la mission « EIAO.2010 ». Les difficultés seront à la hauteur du défi mais ne le rebutent pas, bien que certains doutent de ses chances de réussite. Par expérience, il sait qu’« Il n’y a pas de grand projet sans grandes difficultés » !"
"Bien que son projet paraisse un peu fou, il parvient à fédérer diverses institutions. Dans le cadre d’un contrat de projet Etat-Pays accordé à l’Université de Polynésie Française, le CIRAP lui accorde une subvention. Les Forces Armées en Polynésie Française acceptent que l’équipe et les 5,5 tonnes de matériel, vivres et eau, soient transportées en profitant d’une mission de la frégate Le Prairial et du patrouilleur P400 La Railleuse. L’hélicoptère embarqué apportera une aide décisive à l’installation du camp au sommet de l’île", peut-on également lire sur le site internet du Service de la culture. La mission séjournera 50 jours sur le plateau Tohuanui, mettant au jour plusieurs nouveaux sites inconnus de grandes dimensions. Des relevés seront effectués et du matériel archéologique est rapporté pour étude.
A peine rentré de cette expédition, apprenant que le ministère de la culture via le service de la culture et du patrimoine lui a accordé une subvention, Michel Charleux décide de repartir sur Eiao pour poursuivre les recherches. Ce sera la mission « EIAO.2010.2 ». Les moyens étant plus limités, les conditions seront plus dures et la mission de 22 jours se focalisera sur la fouille de quelques mètres carrés.
Michel Charleux avait été fait chevalier de l’ordre de Tahiti Nui le 29 juin dernier. "Outre vos multiples publications scientifiques, vous êtes aussi le président-fondateur de l’association des recherches historiques sur Eiao et de l’association Tapa, qui a notamment pour vocation de faire connaître, de valoriser et de protéger les tapa d'Océanie. Vous vous êtes ainsi pleinement investi en 2014 dans l'organisation d'une manifestation internationale sur le tapa à Tahiti, et vous avez ensuite réalisé, entre 2015 et 2017, un fabuleux ouvrage intitulé : « Tapa, de l'écorce à l’étoffe, art d'Océanie de l'Asie du Sud-est à la Polynésie orientale »", avait rappelé Edouard Fritch à cette occasion. "Les spécialistes ne tarissent pas d'éloges sur ce livre : il s’agit d’une véritable mine d’informations, qui fait désormais référence en la matière."
En 2007, la mission pluridisciplinaire de la Direction de l'environnement (DIREN) à qui il offre l’ensemble de la volumineuse documentation qu’il avait pu rassembler en 1987 après avoir fait lever le "secret-défense", lui fournit l’opportunité de reprendre ses recherches sur Eiao. En compagnie de son ami Jean-Louis Candelot, il parcourt l’île quelques jours et décide de reprendre le travail entamé durant l’hiver austral de 1987. Pour cela, il se réinscrit à l’Université Paris I-Sorbonne dans l’objectif d’une thèse sous la direction du Professeur Eric Conte.
"Retraité de l’Education nationale depuis le 6 septembre 2007, il profite en mars 2008 d’une mission de surveillance du patrouilleur « La Tapageuse » sur les Marquises pour mener de nouvelles investigations. Mais ces deux dernières missions ne font que renforcer son idée du départ : pour faire un véritable travail archéologique, des sondages et des fouilles, il est impératif de monter une mission de longue durée avec un camp sur le plateau Tohuanui. Cette option implique une logistique nécessairement lourde et coûteuse, un transport fiable, un financement, une équipe. Il lui faudra plus de deux années pour monter la mission « EIAO.2010 ». Les difficultés seront à la hauteur du défi mais ne le rebutent pas, bien que certains doutent de ses chances de réussite. Par expérience, il sait qu’« Il n’y a pas de grand projet sans grandes difficultés » !"
"Bien que son projet paraisse un peu fou, il parvient à fédérer diverses institutions. Dans le cadre d’un contrat de projet Etat-Pays accordé à l’Université de Polynésie Française, le CIRAP lui accorde une subvention. Les Forces Armées en Polynésie Française acceptent que l’équipe et les 5,5 tonnes de matériel, vivres et eau, soient transportées en profitant d’une mission de la frégate Le Prairial et du patrouilleur P400 La Railleuse. L’hélicoptère embarqué apportera une aide décisive à l’installation du camp au sommet de l’île", peut-on également lire sur le site internet du Service de la culture. La mission séjournera 50 jours sur le plateau Tohuanui, mettant au jour plusieurs nouveaux sites inconnus de grandes dimensions. Des relevés seront effectués et du matériel archéologique est rapporté pour étude.
A peine rentré de cette expédition, apprenant que le ministère de la culture via le service de la culture et du patrimoine lui a accordé une subvention, Michel Charleux décide de repartir sur Eiao pour poursuivre les recherches. Ce sera la mission « EIAO.2010.2 ». Les moyens étant plus limités, les conditions seront plus dures et la mission de 22 jours se focalisera sur la fouille de quelques mètres carrés.
Michel Charleux avait été fait chevalier de l’ordre de Tahiti Nui le 29 juin dernier. "Outre vos multiples publications scientifiques, vous êtes aussi le président-fondateur de l’association des recherches historiques sur Eiao et de l’association Tapa, qui a notamment pour vocation de faire connaître, de valoriser et de protéger les tapa d'Océanie. Vous vous êtes ainsi pleinement investi en 2014 dans l'organisation d'une manifestation internationale sur le tapa à Tahiti, et vous avez ensuite réalisé, entre 2015 et 2017, un fabuleux ouvrage intitulé : « Tapa, de l'écorce à l’étoffe, art d'Océanie de l'Asie du Sud-est à la Polynésie orientale »", avait rappelé Edouard Fritch à cette occasion. "Les spécialistes ne tarissent pas d'éloges sur ce livre : il s’agit d’une véritable mine d’informations, qui fait désormais référence en la matière."