Michel Bourez : "Pour le moment on est dans le flou"


Photo : WSL / KELLY CESTARI
Tahiti, le 2 février 2021 -Michel Bourez et ses camarades du tour mondial de surf avaient enfin pu reprendre du service en décembre dernier à Hawaii, après une saison 2020 blanche. Mais entre l'annulation et le report des deuxième et troisième étape du CT, et une reprise pour le moment hypothétique en avril en Australie, la saison 2021 s'annonce tout au aussi compliquée pour le Tahitien.  "Au niveau mental ça a été compliqué parce que je m'étais préparé à fond pour réussir le meilleur début de saison possible", a indiqué le Spartan. 

Vous avez vécu un début de saison compliqué au Pipe Master en sortant de la compétition dès le troisième tour…

C'est sûr que ça a été difficile de sortir aussi tôt de la compétition. Hawaii, c'est un endroit que j'apprécie beaucoup. Et puis je m'étais très bien préparé physiquement pour la reprise. Après, sur place, les conditions de surf étaient difficiles. Il n'y avait pas énormément de tubes et des petits scores un peu partout. Et c'est une petite erreur qui m'a couté ma place.
 
Vous deviez enchaîner ensuite à Hawaii avec le Sunset Open qui a été annulé. Et la troisième étape du circuit, la Santa Cruz, prévue début février en Californie, a été reportée. Comment avez-vous géré ces annulations ?
Ça a été un choc pour moi. Au niveau mental, ça a été compliqué, parce que je m'étais préparé à fond pour ces trois premières étapes et pour réussir le meilleur début de saison possible. En attendant, ce n'est pas parce qu'il n'y a plus de compétition qu'il faut arrêter de s'entraîner. Pendant mon séjour à Hawaii, j'ai profité d'aller surfer tous les jours sur le spot de Sunset et cela peu importe les conditions.
 
La World Surf League (WSL) a programmé une reprise du Championship tour (CT) début avril en Australie. Vu le contexte sanitaire que l'on a aujourd'hui, est-ce que cette reprise est possible selon vous ?
On a des conference call toutes les semaines avec la WSL. Pour le moment, ils sont très positifs. Ils ont eu les permis pour organiser les compétitions sur place. Au niveau du protocole, on sait déjà, par exemple, qu'une fois arrivé sur place on devra faire une quatorzaine. Encore une fois, mentalement, il va falloir gérer ça. Et un autre gros souci pour la WSL, c'est que les déplacements entre les états australiens sont très réglementés.

"Tu as déjà le stress de la compétition et il a fallu aussi gérer le stress des tests Covid"

À Hawaii, le protocole sanitaire a été très contraignant pour vous les surfeurs. Comment vous l'avez vécu ?
C'était assez particulier parce que, déjà, il n'y avait pas de public sur la plage. Tous les matins aussi, on était obligé, surfeurs et staff de la WSL, de faire un test Covid. Il y avait des moments où il restait 15, 10 minutes avant le démarrage de la série et l'on n'avait toujours pas le résultat de notre test. Tu as déjà le stress de la compétition et il a fallu aussi gérer le stress des tests Covid avant le début de tes séries. Et au moindre cas positif, la compétition est arrêtée. Du côté des surfeurs, personne ne voulait être responsable de ça. J'avoue que, dans ce contexte, c'était difficile de pouvoir se donner à fond. Et quand tu ajoutes à ça le fait que les conditions de surf n'étaient pas optimales, ça devient encore plus compliqué à gérer.
 
Est-ce-que ce protocole sera reconduit en Australie ?
A priori non, parce qu'on va faire une quatorzaine à l'arrivée. Le gros problème, pour le moment, sur place en Australie, ça va être les déplacements entre les états comme je l'ai dit. Pour le moment, on est toujours dans le flou parce qu'on ne sait pas exactement sur quel spot on va pouvoir reprendre. Normalement, la première étape est prévue à Bells Beach puis on enchaîne à Margaret River et on finit à Snapper. La WSL travaille en ce moment pour rajouter une quatrième étape en Australie pour rattraper l'annulation du Sunset Open. Mais on ne sait toujours pas dans quel ordre ça va se passer. Ça va dépendre des règles que chaque état va prescrire et en fonction la WSL s'organisera.
 
Est-ce que se rendre en Australie, ça va être compliqué ?
Non, pas spécialement. Mais il faudra payer un visa spécial et qui coûte assez cher pour pouvoir rentrer dans le pays. Ce qui me préoccupe maintenant c'est le fait d'être éloigné de ma famille. Là, on s'organise pour pouvoir partir tous ensemble parce que sinon je ne vais pas les voir pendant deux mois et demi.
 
Quel va être votre programme pour les prochaines semaines ?
Pour l'instant, j'ai juste envie de surfer. Physiquement, j'ai fait une bonne préparation avant la reprise de décembre. Mais mentalement, je vais faire les choses différemment. C'est-à-dire que je ne vais pas me mettre dans ma bulle et me remettre en mode compétition au fur et à mesure que la date de reprise annoncée approche. Même si la WSL est très positive sur cette reprise en avril, rien n'est encore confirmé. Ça ne sert à rien de perdre de l'énergie sur quelque chose que tu ne contrôles pas. Tout peut changer très vite avec la pandémie. Pour le moment, je profite de recharger mes batteries auprès de ma famille.

Rédigé par Désiré Teivao le Mardi 2 Février 2021 à 19:42 | Lu 1038 fois