Michel Bourez avait failli arriver en quart de finale à Teahupo'o en 2014
Michel Bourez est un exemple pour la jeunesse polynésienne. Mère originaire de Rurutu et père métropolitain, il a su allier volontarisme, persévérance avec talent et joie de vivre. Tahiti Infos suit depuis plusieurs années le parcours du « Spartan », Michel fut d’ailleurs le vainqueur du Tahiti Infos ATN Challenge 2015 et le parrain de l’édition 2016 du concours du sportif de l’année. Il concourt cette année avec l’élite du Top 34 pour une 8e année consécutive.
La Billabong Pro Tahiti est la 7e étape du championnat du monde qui en comporte 11. Elle est prévue sur 4-5 jours entre le 19 et le 30 août. Michel débutera le round 1 en affrontant un des meilleurs sur le spot : Kelly Slater, avec Matt Banting. Michel n’a jamais atteint les quarts de finale à Teahupo’o. Pour ses supporters, revenir dans le Top 10 comme il l’a fait après ses blessures, c’est déjà une victoire. A suivre également le parcours de son jeune frère Kevin lors des pré-Trials, qui débuteront ce samedi. SB
La Billabong Pro Tahiti est la 7e étape du championnat du monde qui en comporte 11. Elle est prévue sur 4-5 jours entre le 19 et le 30 août. Michel débutera le round 1 en affrontant un des meilleurs sur le spot : Kelly Slater, avec Matt Banting. Michel n’a jamais atteint les quarts de finale à Teahupo’o. Pour ses supporters, revenir dans le Top 10 comme il l’a fait après ses blessures, c’est déjà une victoire. A suivre également le parcours de son jeune frère Kevin lors des pré-Trials, qui débuteront ce samedi. SB
Michel Bourez est un compétiteur redoutable qui n'abandonne jamais
Michel Bourez lors l’anniversaire de sa boutique Ohani :
Quelques mots sur la dernière étape en Afrique du Sud et le péril requin ?
« Je m’étais dit avant de partir que je n’allais plus faire de free-sessions avant la compet, mais une fois sur place, tu vois la vague qui déroule...La passion a pris le dessus. Et puis il fallait vraiment se préparer : il fallait s’habituer à la combinaison, essayer toutes les planches pour trouver la bonne pour la série, se remettre du décalage horaire...Bien sûr, j’y pensais tout le temps, même pendant les séries, mais ils ont fait en sorte de sécuriser le spot en mettant un sonar dans l’eau, pour voir ce qui s’y passait. »
Tu n’as jamais atteint les quarts à Tahiti, t’es tu demandé pourquoi ?
« J’avais atteint le round 5 en 2014 mais je m’étais plus emballé qu’autre chose, partant tête la première sans réfléchir. J’avais perdu contre Bede Durbidge qui n’est pas le plus hallucinant à Teahupo’o. Avec les grosses conditions, le choix de vague est important. Il faut être patient, bien se positionner, il faut rester calme. Si c’est gros cette année, je saurais quoi faire. J’ai beaucoup travaillé sur mes planches Fire Wire contrairement à ces dernières années. Il faudra plus de stratégie, en se remettant en question, en oubliant le passé pour avancer. »
Cette vague t’a fait mal, comme à ton jeune frère Kévin ? Les enseignements ?
« Oui, Kevin est mon petit frère, c’est mon sang, c’est tout pour moi mais je peux pas le protéger en lui interdisant l’accès à l’eau. Je lui ai proposé de mettre un casque, je lui ai passé les meilleures planches. J’étais là pour sa première session à Teahupo’o après sa blessure, un an après, c’est même à ce moment là que je me suis cassé la main, en tombant à cause de ma planche trop petite. Kévin m’a carrément impressionné, on venait d’arriver à l’eau, une grosse est arrivée, il s’est retourné et il est parti. Il a passé le cap de la blessure. Aujourd’hui c’est l’envie de surfer qui prend le dessus. »
Quelques mots sur la dernière étape en Afrique du Sud et le péril requin ?
« Je m’étais dit avant de partir que je n’allais plus faire de free-sessions avant la compet, mais une fois sur place, tu vois la vague qui déroule...La passion a pris le dessus. Et puis il fallait vraiment se préparer : il fallait s’habituer à la combinaison, essayer toutes les planches pour trouver la bonne pour la série, se remettre du décalage horaire...Bien sûr, j’y pensais tout le temps, même pendant les séries, mais ils ont fait en sorte de sécuriser le spot en mettant un sonar dans l’eau, pour voir ce qui s’y passait. »
Tu n’as jamais atteint les quarts à Tahiti, t’es tu demandé pourquoi ?
« J’avais atteint le round 5 en 2014 mais je m’étais plus emballé qu’autre chose, partant tête la première sans réfléchir. J’avais perdu contre Bede Durbidge qui n’est pas le plus hallucinant à Teahupo’o. Avec les grosses conditions, le choix de vague est important. Il faut être patient, bien se positionner, il faut rester calme. Si c’est gros cette année, je saurais quoi faire. J’ai beaucoup travaillé sur mes planches Fire Wire contrairement à ces dernières années. Il faudra plus de stratégie, en se remettant en question, en oubliant le passé pour avancer. »
Cette vague t’a fait mal, comme à ton jeune frère Kévin ? Les enseignements ?
« Oui, Kevin est mon petit frère, c’est mon sang, c’est tout pour moi mais je peux pas le protéger en lui interdisant l’accès à l’eau. Je lui ai proposé de mettre un casque, je lui ai passé les meilleures planches. J’étais là pour sa première session à Teahupo’o après sa blessure, un an après, c’est même à ce moment là que je me suis cassé la main, en tombant à cause de ma planche trop petite. Kévin m’a carrément impressionné, on venait d’arriver à l’eau, une grosse est arrivée, il s’est retourné et il est parti. Il a passé le cap de la blessure. Aujourd’hui c’est l’envie de surfer qui prend le dessus. »
Michel Bourez affrontera Kelly Slater dans la série 7
Tes objectifs pour cette saison ?
« Si j’arrive à rester dans le Top 10, c’est bien. Si je vois que je continue au fil des compétitions à y rester, mon objectif sera de me rapprocher au maximum du Top 5. C’est le même objectif que j’avais avant de réussir à terminer l’année dans le Top 5, en 2014. Quand tu es dans le Top 5 au classement général à la fin de l’année, c’est que tu es en lice pour le titre mondial. Rien n’est joué. Il y a eu différents champions dans chaque événement, les portes restent ouvertes. »
Le surf aux Jeux Olympiques de 2020, cela t’inspire quoi ?
« C’est la compétition ultime pour tout athlète. Avoir une médaille aux Jeux Olympiques ce serait incroyable. J’ai vu qu’il n’y aurait qu’une seule place pour la France, donc cela va être un peu chaud pour déterminer qui sera cette personne là. Si je pars, c’est sûr que je serai heureux d’y participer. J’aurais 34 ans. Il y en a qui disent que le surf c’est un « life style » avant tout, mais il ne faut oublier que tous les sports jeunes veulent progresser. Le surf est devenu un sport ultime car on surfe dans toutes les conditions et il faut être un grand athlète pour atteindre le circuit mondial. Il y a 10 ans, il n’y avait pas autant de bons surfeurs. »
Tu penses à la relève et aux difficultés pour rentrer dans le WCT ?
« Je suis confiant pour Mihimana, Mataiea, O’Neil, Keoni, Ariihoe... mais l’encadrement est primordial. Personnellement, j’avais fait 2e aux championnats du monde junior, me qualifiant ainsi pour les Prime Events. Après une première année dans le Top 100 WQS, j’ai fait 40e la deuxième année. La 3e année, il a fallu que je sois sélectionné par Red Bull et intégré à un programme de qualification, avec un coach, un suivi, pour que cela évolue vraiment. Le professionnalisme de la marque m’a donné les moyens de pouvoir me concentrer. C’est comme ça que j’ai gagné Haleiwa et que j’ai pu me qualifier en terminant 3e du classement WQS. »
« Si j’arrive à rester dans le Top 10, c’est bien. Si je vois que je continue au fil des compétitions à y rester, mon objectif sera de me rapprocher au maximum du Top 5. C’est le même objectif que j’avais avant de réussir à terminer l’année dans le Top 5, en 2014. Quand tu es dans le Top 5 au classement général à la fin de l’année, c’est que tu es en lice pour le titre mondial. Rien n’est joué. Il y a eu différents champions dans chaque événement, les portes restent ouvertes. »
Le surf aux Jeux Olympiques de 2020, cela t’inspire quoi ?
« C’est la compétition ultime pour tout athlète. Avoir une médaille aux Jeux Olympiques ce serait incroyable. J’ai vu qu’il n’y aurait qu’une seule place pour la France, donc cela va être un peu chaud pour déterminer qui sera cette personne là. Si je pars, c’est sûr que je serai heureux d’y participer. J’aurais 34 ans. Il y en a qui disent que le surf c’est un « life style » avant tout, mais il ne faut oublier que tous les sports jeunes veulent progresser. Le surf est devenu un sport ultime car on surfe dans toutes les conditions et il faut être un grand athlète pour atteindre le circuit mondial. Il y a 10 ans, il n’y avait pas autant de bons surfeurs. »
Tu penses à la relève et aux difficultés pour rentrer dans le WCT ?
« Je suis confiant pour Mihimana, Mataiea, O’Neil, Keoni, Ariihoe... mais l’encadrement est primordial. Personnellement, j’avais fait 2e aux championnats du monde junior, me qualifiant ainsi pour les Prime Events. Après une première année dans le Top 100 WQS, j’ai fait 40e la deuxième année. La 3e année, il a fallu que je sois sélectionné par Red Bull et intégré à un programme de qualification, avec un coach, un suivi, pour que cela évolue vraiment. Le professionnalisme de la marque m’a donné les moyens de pouvoir me concentrer. C’est comme ça que j’ai gagné Haleiwa et que j’ai pu me qualifier en terminant 3e du classement WQS. »
Michel avec Vaimiti lors de l'anniversaire de sa boutique Ohani
Un deuxième enfant en route, tu es dans le Top 10, tu es comblé ?
« On va dire satisfait. On est jamais comblé je pense. Je suis satisfait de ce qui se passe. Cela se passe exactement comme je le voulais mais il y a toujours des embûches, il faut juste savoir comment les contrer pour continuer d’avancer, peu importe la situation. Voilà, c’est tout. Mais tout va bien, tout se passe bien, ma famille est en bonne santé, un bébé qui arrive, tout va bien. »
Tu restes un exemple de réussite pour beaucoup ici à Tahiti mais chaque chose a un prix ?
« Tout dépend de l’envie que tu as de réussir. Tu peux être très bon mais si tu n’as pas envie de te lancer dans la compétition, ou que tu le fais à moitié et que tu perds ton sponsor, tu perds tout. Tout dépend de la flamme que tu as en toi, et de combien de temps elle va durer surtout parce qu’il arrivera un moment dans la vie où tu perds un peu l’envie et c’est là que tu peux tout lâcher. Dans ces moments là, c’est important d’être bien encadré, d’avoir de bonnes personnes qui te soutiennent et avec qui tu peux parler. Finalement, il ne faut jamais lâcher. Je suis juste quelqu’un qui n’a jamais abandonné, c’est aussi simple que ça. »
Quelques mots sur le Tahiti Infos ATN Challenge ? Un remerciement ?
« C’est une excellente idée ce concours du meilleur sportif de l’année parce que cela récompense le talent, la sueur que tu as laissé sur le terrain, les sacrifices que tu as fait. Pour un athlète, c’est important d’être nominé pour ce genre de trophée là, le public reconnaît ton talent en connaissant ton histoire. On ne gagne pas par rapport à qui on est mais par rapport à ce que l’on est devenu. J’en profite pour remercier Air Tahiti Nui qui a été déterminant dans ma carrière. Merci à ma femme qui est toujours là pour moi, à tous ceux qui m’envoient des messages, franchement cela me fait toujours du bien de savoir qu’il y a des gens qui comptent sur moi. » Propos recueillis par Symon Bounce
« On va dire satisfait. On est jamais comblé je pense. Je suis satisfait de ce qui se passe. Cela se passe exactement comme je le voulais mais il y a toujours des embûches, il faut juste savoir comment les contrer pour continuer d’avancer, peu importe la situation. Voilà, c’est tout. Mais tout va bien, tout se passe bien, ma famille est en bonne santé, un bébé qui arrive, tout va bien. »
Tu restes un exemple de réussite pour beaucoup ici à Tahiti mais chaque chose a un prix ?
« Tout dépend de l’envie que tu as de réussir. Tu peux être très bon mais si tu n’as pas envie de te lancer dans la compétition, ou que tu le fais à moitié et que tu perds ton sponsor, tu perds tout. Tout dépend de la flamme que tu as en toi, et de combien de temps elle va durer surtout parce qu’il arrivera un moment dans la vie où tu perds un peu l’envie et c’est là que tu peux tout lâcher. Dans ces moments là, c’est important d’être bien encadré, d’avoir de bonnes personnes qui te soutiennent et avec qui tu peux parler. Finalement, il ne faut jamais lâcher. Je suis juste quelqu’un qui n’a jamais abandonné, c’est aussi simple que ça. »
Quelques mots sur le Tahiti Infos ATN Challenge ? Un remerciement ?
« C’est une excellente idée ce concours du meilleur sportif de l’année parce que cela récompense le talent, la sueur que tu as laissé sur le terrain, les sacrifices que tu as fait. Pour un athlète, c’est important d’être nominé pour ce genre de trophée là, le public reconnaît ton talent en connaissant ton histoire. On ne gagne pas par rapport à qui on est mais par rapport à ce que l’on est devenu. J’en profite pour remercier Air Tahiti Nui qui a été déterminant dans ma carrière. Merci à ma femme qui est toujours là pour moi, à tous ceux qui m’envoient des messages, franchement cela me fait toujours du bien de savoir qu’il y a des gens qui comptent sur moi. » Propos recueillis par Symon Bounce