© Wendy Cowan
Tahiti, le 30 juillet 2024 - Les épreuves olympiques de surf à Teahupo’o étant suspendues, Tahiti Infos en a profité pour aller à la rencontre de Michel Bourez. Proche de l’organisation et des athlètes, le “Spartan” nous livre ses impressions depuis l’intérieur de ces Jeux. Interview.
Tu es consultant pour nos confrères de Polynésie La 1ère à l’occasion de ces Jeux, ce qui te permet d’être au cœur de l’événement. Comment vis-tu cette aventure ? Après tout le bruit autour de ces Jeux, l’ambiance et l’esprit des Jeux sont-ils au rendez-vous ?
“C’est incroyable. Les conditions étaient hallucinantes pour cette première moitié de compétition. C’est un sentiment spécial de pouvoir vivre et partager ça avec tout le monde aujourd’hui. J’ai également la chance unique d’interroger les surfeurs à leur sortie de l’eau afin qu’ils puissent partager avec nous ce qu’ils vivent dans l’eau, c’est super. Et puis il y a ce côté travail au sein de l’organisation et des bénévoles que j’apprécie beaucoup. Il n’y a pas à dire, il y a de l’implication. Je suis admiratif de retrouver certaines personnes comme Philippe Klima (ancien président de la Fédération tahitienne de surf, NDLR), qui ont toujours tout donné pour le surf local et qui aujourd’hui encore donnent de leur temps pour l’organisation de ces Jeux. Ça fait chaud au cœur de voir autant de passion. En vrai, tous les ‘anciens’ sont là et c’est motivant pour nous, les jeunes ; ça nous montre la voie à suivre et l’engagement que cela demande.”
Nous sommes déjà quasiment à la moitié de la compétition, peux-tu nous faire un petit bilan des quelques jours que nous venons de vivre au travers de ces Jeux ?
“Le bilan est totalement positif pour nous. L’ensemble de l’équipe de France reste en course et chez les garçons, nous sommes déjà assurés d’aller jusqu’en demi-finale. Pour l’instant, ça se déroule exactement comme je l’avais imaginé. Concernant les autres nations, nous avons eu déjà quelques surprises, à l’exemple de l’élimination de John John Florence (États-Unis) mais également de Ramzi Boukhiam (Maroc) que je voyais aller au moins en demi-finale. Du côté des filles, on attend que la compétition reprenne et avance. Je pense que c’est une bonne chose d’avoir arrêté la compétition hier (lundi, NDLR) au vu des conditions. C’était gros et ça aurait pu être dangereux pour certaines filles.”
Qu’as-tu pensé des prestations de nos surfeurs français jusqu’à présent ? Cette “pause” en plein milieu de la compétition n’est-elle pas l’occasion de revoir certaines choses en termes de stratégie ?
“En fait, à ce niveau-là, ils sont tous très, très bons. On l’a vu lors de la série de Ramzi Boukhiam, il n’a pas fait d’erreur, mais il sort quand même de la compétition car son adversaire a eu les meilleures vagues. À ce niveau-là, tout se joue uniquement sur le choix de vague. À chaque fois, ça va se jouer à rien.”
Le coup du sort a voulu que nos Français se retrouvent face à face. Comment aborder ces séries lorsque l’on connait aussi bien son adversaire ?
“Nous avons eu un aperçu de ce cas de figure avec la série opposant John John Florence et Jack Robinson. Ils se connaissent tellement bien, ils savent de quoi l’autre est capable et du coup, ils ont été obligés de repousser leurs limites réciproques. On l’a vu dès leur premier échange, ils sont tous les deux tombés car ils voulaient tous les deux partir plus à l’intérieur. Ils ont voulu sortir le grand jeu et pour cette fois, c’est Jack Robinson qui est passé. Je pense qu’il en sera de même pour Kauli Vaast et Joan Duru. Ils seront obligés de faire plus parce qu’ils savent ce dont l’autre est capable. Joan est très conscient que Kauli joue à domicile sur son spot et inversement, Kauli sait que Joan fait partie des meilleurs ‘tube riders’ au monde. Il faudra pousser et mettre la pression, c’est là qu’ils pourront faire la différence. Pour les femmes, c’est différent. Tout dépendra du jour et donc des conditions. Plus les vagues seront petites et plus les chances de Vahine se réduiront. On l’a vu lors des premiers tours, Johanne Defay est très forte sur ses appuis lors des manœuvres et ça représente un danger pour Vahine. À l’inverse, si les vagues sont creuses et grosses, je pense que les chances sont plus grandes pour Vahine.”
Du côté du tableau masculin, nous sommes déjà sûrs d’avoir un athlète français en demi-finale et donc d’avoir l’opportunité, au minimum, de jouer la médaille de bronze. Peux-tu nous dire quel enjeu cela représente ? Ça va au-delà d’une simple récompense pour le surfeur, non ?
“Ramener une médaille, c’est l’objectif numéro un. Nous sommes le pays organisateur et nos surfons notre spot. Voir un Polynésien remporter ces Jeux, ça serait la meilleure des choses pour le futur de nos jeunes. Je pense notamment aux subventions et aux projets à venir. Gagner les Jeux, c’est montrer que les Français, dont nous les Tahitiens, nous sommes forts dans cette discipline. Ça nous rendrait tout de suite légitimes dans la mesure où l’on a quelque chose à apporter au sport français. Il faut gagner les Jeux pour que nos champions en devenir comme Kiara Goold ou Liam Sham Koua soient sûrs d’être suivis et accompagnés comme il faut par la suite.”
Les conditions ayant été magnifiques ces premiers jours, les images de Teahupo’o font actuellement le tour du monde et exposent le surf à un public plus large, notamment auprès des non-initiés. En termes de promotion de la destination Polynésie, ces Jeux ne sont-ils pas déjà une réussite pour le Fenua ?
“Complètement. Nous avons eu des conditions exceptionnelles : les vagues, petites ou grosses, le soleil, le surf… C’est incroyable comme image que nous venons de véhiculer. Je pense à des personnes qui ne connaissent pas le surf et qui ne vont jamais à la mer, qui habitent en plein milieu des États-Unis ou de l’Asie, et qui voient ça… ils hallucinent. Ces Jeux, c’est déjà 100% positif pour nous.”
Tu es consultant pour nos confrères de Polynésie La 1ère à l’occasion de ces Jeux, ce qui te permet d’être au cœur de l’événement. Comment vis-tu cette aventure ? Après tout le bruit autour de ces Jeux, l’ambiance et l’esprit des Jeux sont-ils au rendez-vous ?
“C’est incroyable. Les conditions étaient hallucinantes pour cette première moitié de compétition. C’est un sentiment spécial de pouvoir vivre et partager ça avec tout le monde aujourd’hui. J’ai également la chance unique d’interroger les surfeurs à leur sortie de l’eau afin qu’ils puissent partager avec nous ce qu’ils vivent dans l’eau, c’est super. Et puis il y a ce côté travail au sein de l’organisation et des bénévoles que j’apprécie beaucoup. Il n’y a pas à dire, il y a de l’implication. Je suis admiratif de retrouver certaines personnes comme Philippe Klima (ancien président de la Fédération tahitienne de surf, NDLR), qui ont toujours tout donné pour le surf local et qui aujourd’hui encore donnent de leur temps pour l’organisation de ces Jeux. Ça fait chaud au cœur de voir autant de passion. En vrai, tous les ‘anciens’ sont là et c’est motivant pour nous, les jeunes ; ça nous montre la voie à suivre et l’engagement que cela demande.”
Nous sommes déjà quasiment à la moitié de la compétition, peux-tu nous faire un petit bilan des quelques jours que nous venons de vivre au travers de ces Jeux ?
“Le bilan est totalement positif pour nous. L’ensemble de l’équipe de France reste en course et chez les garçons, nous sommes déjà assurés d’aller jusqu’en demi-finale. Pour l’instant, ça se déroule exactement comme je l’avais imaginé. Concernant les autres nations, nous avons eu déjà quelques surprises, à l’exemple de l’élimination de John John Florence (États-Unis) mais également de Ramzi Boukhiam (Maroc) que je voyais aller au moins en demi-finale. Du côté des filles, on attend que la compétition reprenne et avance. Je pense que c’est une bonne chose d’avoir arrêté la compétition hier (lundi, NDLR) au vu des conditions. C’était gros et ça aurait pu être dangereux pour certaines filles.”
Qu’as-tu pensé des prestations de nos surfeurs français jusqu’à présent ? Cette “pause” en plein milieu de la compétition n’est-elle pas l’occasion de revoir certaines choses en termes de stratégie ?
“En fait, à ce niveau-là, ils sont tous très, très bons. On l’a vu lors de la série de Ramzi Boukhiam, il n’a pas fait d’erreur, mais il sort quand même de la compétition car son adversaire a eu les meilleures vagues. À ce niveau-là, tout se joue uniquement sur le choix de vague. À chaque fois, ça va se jouer à rien.”
Le coup du sort a voulu que nos Français se retrouvent face à face. Comment aborder ces séries lorsque l’on connait aussi bien son adversaire ?
“Nous avons eu un aperçu de ce cas de figure avec la série opposant John John Florence et Jack Robinson. Ils se connaissent tellement bien, ils savent de quoi l’autre est capable et du coup, ils ont été obligés de repousser leurs limites réciproques. On l’a vu dès leur premier échange, ils sont tous les deux tombés car ils voulaient tous les deux partir plus à l’intérieur. Ils ont voulu sortir le grand jeu et pour cette fois, c’est Jack Robinson qui est passé. Je pense qu’il en sera de même pour Kauli Vaast et Joan Duru. Ils seront obligés de faire plus parce qu’ils savent ce dont l’autre est capable. Joan est très conscient que Kauli joue à domicile sur son spot et inversement, Kauli sait que Joan fait partie des meilleurs ‘tube riders’ au monde. Il faudra pousser et mettre la pression, c’est là qu’ils pourront faire la différence. Pour les femmes, c’est différent. Tout dépendra du jour et donc des conditions. Plus les vagues seront petites et plus les chances de Vahine se réduiront. On l’a vu lors des premiers tours, Johanne Defay est très forte sur ses appuis lors des manœuvres et ça représente un danger pour Vahine. À l’inverse, si les vagues sont creuses et grosses, je pense que les chances sont plus grandes pour Vahine.”
Du côté du tableau masculin, nous sommes déjà sûrs d’avoir un athlète français en demi-finale et donc d’avoir l’opportunité, au minimum, de jouer la médaille de bronze. Peux-tu nous dire quel enjeu cela représente ? Ça va au-delà d’une simple récompense pour le surfeur, non ?
“Ramener une médaille, c’est l’objectif numéro un. Nous sommes le pays organisateur et nos surfons notre spot. Voir un Polynésien remporter ces Jeux, ça serait la meilleure des choses pour le futur de nos jeunes. Je pense notamment aux subventions et aux projets à venir. Gagner les Jeux, c’est montrer que les Français, dont nous les Tahitiens, nous sommes forts dans cette discipline. Ça nous rendrait tout de suite légitimes dans la mesure où l’on a quelque chose à apporter au sport français. Il faut gagner les Jeux pour que nos champions en devenir comme Kiara Goold ou Liam Sham Koua soient sûrs d’être suivis et accompagnés comme il faut par la suite.”
Les conditions ayant été magnifiques ces premiers jours, les images de Teahupo’o font actuellement le tour du monde et exposent le surf à un public plus large, notamment auprès des non-initiés. En termes de promotion de la destination Polynésie, ces Jeux ne sont-ils pas déjà une réussite pour le Fenua ?
“Complètement. Nous avons eu des conditions exceptionnelles : les vagues, petites ou grosses, le soleil, le surf… C’est incroyable comme image que nous venons de véhiculer. Je pense à des personnes qui ne connaissent pas le surf et qui ne vont jamais à la mer, qui habitent en plein milieu des États-Unis ou de l’Asie, et qui voient ça… ils hallucinent. Ces Jeux, c’est déjà 100% positif pour nous.”