"Mettre de l'huile" dans les projets communaux


Tahiti, le 21 juin 2023 - À raison d'un conseil des ministres délocalisé sur cinq organisé à tour de rôle dans chacune des 48 communes de Polynésie, ces collectivités locales auront toutes l’opportunité, de vive voix, d’exposer au gouvernement leurs projets, doléances, difficultés au cours des cinq ans de cette mandature.

C'est ce que promet le président du Pays qui veut “mettre de l'huile” dans certains dossiers communaux qui n'arrivent pas à aboutir, et rapprocher l'exécutif des préoccupations des tāvana, premiers interlocuteurs de la population. Une formule que Moetai Brotherson a voulu “rôder” à Faa'a où il a exercé son tout premier mandat électif. “Faa'a nous a exposé des requêtes en termes d'aménagements routiers, d'infrastructures dans les quartiers, et ce grand projet de stade couvert en lieu et place du stade Ganivet. C'est un projet intéressant, surtout pour le Pays dans l'optique des jeux du Pacifique en 2027. On ne dispose pas aujourd'hui d'infrastructures de ce type qui pourrait servir à la formation de nos sportifs et s'intégrer dans le projet social de logements de Faa'a”, a ainsi expliqué le président Brotherson qui a demandé à la commune de se rapprocher des services du Pays pour étudier ce projet, son enveloppe financière, et sa faisabilité dans le temps.

Il a aussi, bien sûr, été question de l'aéroport de Tahiti-Faa'a. L'État vient de couper court à la bataille juridique en décidant de relancer un appel d'offres pour trouver le futur concessionnaire. “Ce que j'ai obtenu de l'État – ça m'a été confirmé par Gérald Darmanin et le président de la République –, c'est de pouvoir cette fois-ci, exprimer dans ce cahier des charges les desiderata du Pays” : l'aspect environnemental notamment et tous “les éléments qui concourent à notre stratégie touristique”.

Enfin, Moetai Brotherson entend s'attaquer aux problèmes rencontrés par les communes qui exercent souvent des compétences qui ne leur sont pas dévolues, que ce soit dans le social, le logement, l'éducation, le sport... “Tous les tavanā le font, mais ils le font un peu en dehors des clous”, explique ainsi le président qui compte utiliser tous les outils à sa disposition comme certains articles du statut et une loi du Pays qui existe déjà, avant de modifier le statut et le Code général des collectivités territoriales (CGCT). Mais, prudence là aussi : “Il faut une politique des petits pas dans ce cas-là. On ne peut pas tout mettre en œuvre et se rendre compte ensuite que ce n'est pas applicable.”
 
SD

Rédigé par Stéphanie Delorme le Mercredi 21 Juin 2023 à 17:36 | Lu 1535 fois