"Le pic épidémique est passé, mais nous restons encore aujourd'hui au-dessus des seuils d'alerte", a introduit ce vendredi Dominique Sorain, haut-commissaire de la République, lors du point presse sanitaire. "Nous avons presque gagné ce combat mais nous devons continuer les efforts", a insisté pour sa part Edouard Fritch, président de la Polynésie française.
Si les autorités de l'Etat et du Pays ont salué les efforts de la population ces dernières semaines dans la lutte contre le Covid-19, elles ont annoncé ce matin une rallonge des mesures sanitaires - en cours depuis le 24 octobre - jusqu'au 15 janvier prochain. Les rassemblements dans les lieux publics restent ainsi interdits. Certains types d'établissements recevant du public, comme les salles de spectacle, les établissements sportifs clos, les discothèques restent également fermés pour un mois. Idem pour les restrictions en capacité d'accueil des restaurants et des bars.
La suspension du couvre-feu "pas envisagée"
Mais la principale interrogation ces derniers jours portait sur le maintien ou non du couvre-feu pour les fêtes de fin d'année. Contrairement à la métropole où il sera levé uniquement pour le soir de Noël, le couvre-feu au fenua reste en vigueur les 24 et 31 décembre. Les autorités ont cependant concédé une petite rallonge d'une heure pour les réveillons de Noël et du nouvel-an, passant de 21 heures à 22 heures.
"On ne pouvait pas envisager une suspension du couvre-feu. Ces soirées sont propices à des rassemblements et à la circulation du virus", justifie Dominique Sorain. "Les moments de retrouvailles en famille cette année seront différents des années précédentes. Il va falloir prévoir des moments en petit comité. Le but est d'éviter un nouveau pic pour le début de l'année prochaine. Nous devons préserver notre système de santé qui est encore tendu. Cette situation ne permet aucun relâchement."
Sur un ton très solennel en tahitien, Edouard Fritch a appelé de son côté à la responsabilité et à la solidarité de toute la population. "Si vous voulez nous blâmer pour les mesures que nous prenons aujourd'hui allez-y", s'est exclamé le chef de l'exécutif. "Je suis bien conscient que ces mesures pèsent sur vous et sur vos vies. J'ai été malade du Covid-19. Ma famille en a souffert de même que plusieurs autres familles en Polynésie. Ce combat nous concerne tous. Ce n'est pas seulement le combat du président du Pays et du haut-commissaire."
Enfin, pour s'assurer du respect de ces mesures, Dominique Sorain a affirmé que des contrôles plus stricts seront menés au cours de ces soirées.