Merci la TNT : les télés publiques métropolitaines enfin gratuites outre-mer

CAYENNE, 13 octobre 2010 (AFP) - L'arrivée de la TNT dans les collectivités d'outre-mer, en novembre, va bouleverser le paysage audiovisuel des ultra-marins qui vont enfin bénéficier gratuitement des chaînes publiques de la métropole, l'occasion aussi pour France Télévisions de donner un nouvel élan à RFO.


Nouvelle identité et nouveau logo ont été arrêtés pour les télévisions et les radios de Réseau France Outre-mer (RFO), société de programmes créée en 1954 qui a rejoint le giron de France Télévisions en 2004. Les neuf télévisions et les neuf radios de RFO, comme leurs déclinaisons internet, s'appelleront "Première", précédé du nom du territoire comme Martinique 1ère, Nouvelle-Calédonie 1ère ou Guyane 1ère.

Le groupe audiovisuel public à dévoilé le nouveau visuel, calqué sur ceux de France 2 ou France 3, avec l'estampille "1ère" sur fond jaune.

A l'arrivée de la télévision numérique terrestre, France Télévisions pourra enfin dérouler la numérotation complète, de la "1ère" à France 5, en "utilisant enfin ce chiffre auquel France Télévision n'avait jamais eu accès", a souligné malicieusement Rémy Pflimlin, PDG du groupe audiovisuel public, venu en Guyane dévoiler la nouvelle marque.

L'arrivée de la TNT, qui permettra aux foyers d'outre-mer de recevoir gratuitement toutes les chaînes du groupe, constitue "une révolution", selon Rémy Pflimlin. "On passe en plus du payant au gratuit", a-t-il expliqué. Jusqu'à maintenant, les téléspectateurs devaient s'abonner auprès d'opérateurs privés du satellite ou de l'ADSL pour recevoir les chaînes de métropoles (publiques ou commerciales).

"Les chaînes issues de RFO deviennent ainsi la véritable entrée du bouquet numérique de chaînes éditées par France Télévisions", explique Claude Esclatine, directeur délégué en charge des radios et des télévisions d'outre-mer.

Au delà des aspects techniques, qui permettront aux territoires d'outre-mer d'être les premiers à recevoir l'ensemble des chaînes en haute définition, la programmation des chaînes ultra-marines va évoluer vers plus de programmes locaux.

"Ma vision décentralisatrice est de donner plus de responsabilités aux chaînes", a souligné Remy Pflimlin, soulignant que ce projet avait été initié par ses prédécesseurs.

"L'ensemble du réseaux produit 4.800 heures de programmes et ce sont 1.500 heures supplémentaires qui seront ajoutées" et budgétisées, détaille Claude Esclatine. "Il y aura plus de programmes et d'informations de proximité, sans négliger pour autant les problématiques nationales", a-t-il ajouté.

Selon lui, "en fait sur chaque territoire les +1ère+ deviendront des chaînes de plein exercice" avec également une politique d'acquisition de programme en cohérence avec les régions.

Ainsi Guyane 1ère pourrait acheter des télé-novelas brésiliennes, genre très prisé dans cette région du monde, et la Polynésie pourra lancer des coproductions avec toute l'Océanie.

Selon Rémy Pflimlin, "à l'ère de la concurrence et de la créativité, le défi de nos stations est d'être en résonance avec les besoins des populations".

Du coté des radios, l'heure est à la poursuite de l'interactivité avec les auditeurs. Les radios de RFO consacrent déjà une part importante de leur antenne au dialogue avec les auditeurs. Mais le projet est aussi de rapprocher davantage télévision, radio et web. "Radios, télévisions et internet travailleront plus étroitement dans le sens du cross médias", a assuré le PDG de France Télévisions.

Pour le patron de RFO, "le développement du numérique s'impose également du fait de la jeunesse de la population d'outre-mer, souvent mieux équipée, qui est plus exigeante qu'en métropole en terme de contenu et de supports".

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Rédigé par Par Laurent HOUSSAY le Mercredi 13 Octobre 2010 à 05:57 | Lu 1182 fois