Pékin, Chine | AFP | mardi 21/05/2018 - Les mouvements de bombardiers chinois sur un îlot de mer de Chine méridionale fait figure de coup de force de la part de Pékin, qui cherche à affirmer ses prétentions territoriales face à des voisins divisés et des Américains obnubilés par la Corée du Nord.
Le régime communiste s'est attiré une volée de protestations, notamment de la part des Etats-Unis, du Vietnam et des Philippines, en organisant vendredi des exercices militaires dans les eaux contestées de mer de Chine méridionale.
En cause: une série de décollages et atterrissages effectués par des bombardiers à longue portée et à capacité nucléaire H-6K dans cette zone maritime, qui voit passer près du tiers du commerce mondial.
Pékin a comme à son habitude rejeté les critiques, démentant toute "militarisation" de la mer de Chine méridionale -- même s'il y a installé des bases navales et aériennes sur plusieurs îlots renforcés artificiellement depuis l'arrivée à la tête de l'Etat du président Xi Jinping en 2013.
La Chine revendique la quasi-totalité de cette mer au nom d'une présence historique. Un arbitrage international de 2016 lui a cependant donné tort. Et d'autres riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie, Brunei, Taïwan) ont des prétentions rivales, qui se chevauchent parfois.
Les bombardiers ont vraisemblablement atterri sur l'île aux Bois (île Woody en anglais ou Yongxing en chinois), principale base chinoise dans l'archipel des Paracels, également revendiquée par le Vietnam et Taïwan, selon Bonnie Glaser, du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington.
Depuis les Paracels, un bombardier H-6K peut couvrir la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et de nombreux pays riverains, selon une analyse du CSIS.
- Pétrole et gaz -
En temps de paix, la présence militaire chinoise donne à Pékin les moyens d'influencer ses petits voisins dans cette région au sous-sol potentiellement riche en hydrocarbures.
Avec sa flotte, la Chine peut ainsi "dissuader le Vietnam et les Philippines d'extraire" du pétrole ou du gaz, selon Mme Glaser.
Et en temps de guerre, "les installations militaires chinoises accroîtraient pour les Etats-Unis le coût d'une intervention", souligne-t-elle.
Pékin a déjà déployé début mai des missiles dans l'archipel des Spratleys, situé au sud des Paracels, a rapporté la chaîne américaine CNBC, citant des sources proches des services de renseignement.
Le Vietnam avait dénoncé une "grave violation" de sa souveraineté. Les Philippines avaient souligné leur "préoccupation", mais tout en soulignant leur "étroite relation et amitié avec la Chine".
De fait, l'unité internationale face aux prétentions de Pékin laisse à désirer, relèvent les experts, qui notent que la Chine est parvenue à diviser les pays membres de l'Association des nations du sud-est asiatique (Asean).
Quant aux opérations "Liberté de navigation" qu'engage régulièrement Washington en envoyant sa flotte patrouiller près des îlots contrôlés par Pékin, ils n'ont pas suffi à dissuader le régime du président Xi.
"Les Etats-Unis n'ont pas pu former une coalition pour empêcher la Chine de militariser la mer de Chine méridionale", commente depuis Singapour William Choong, de l'Institut international pour les études stratégiques.
- Moment bien choisi -
Alors que le président américain Donald Trump doit rencontrer le 12 juin le numéro un nord-coréen Kim Jong Un, "je pense qu'il y a une raison politique évidente derrière le moment choisi" pour les récents exercices militaires chinois, relève Euan Graham, de l'Institut Lowy en Australie.
"Les Etats-Unis étant accaparés par le dossier nord-coréen, il y a pour la Chine une fenêtre de tir pendant laquelle la réaction américaine a toutes les chances d'être modérée", observe-t-il.
Pour autant, les manoeuvres militaires de Pékin apparaissent "avant tout symboliques", selon Euan Graham.
"Pour un véritable déploiement dans l'île aux Bois, il faudrait installer les infrastructures et la logistique de soutien afin de faire voler les avions, les ravitailler, stocker les armements et loger les équipages", souligne-t-il. "Le simple atterrissage d'un avion n'en fait pas un espace opérationnel".
Déployer des avions de combat dans les Spratleys serait plus significatif car cela mettrait le nord de l'Australie à la portée des missiles chinois, selon M. Graham.
Le régime communiste s'est attiré une volée de protestations, notamment de la part des Etats-Unis, du Vietnam et des Philippines, en organisant vendredi des exercices militaires dans les eaux contestées de mer de Chine méridionale.
En cause: une série de décollages et atterrissages effectués par des bombardiers à longue portée et à capacité nucléaire H-6K dans cette zone maritime, qui voit passer près du tiers du commerce mondial.
Pékin a comme à son habitude rejeté les critiques, démentant toute "militarisation" de la mer de Chine méridionale -- même s'il y a installé des bases navales et aériennes sur plusieurs îlots renforcés artificiellement depuis l'arrivée à la tête de l'Etat du président Xi Jinping en 2013.
La Chine revendique la quasi-totalité de cette mer au nom d'une présence historique. Un arbitrage international de 2016 lui a cependant donné tort. Et d'autres riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie, Brunei, Taïwan) ont des prétentions rivales, qui se chevauchent parfois.
Les bombardiers ont vraisemblablement atterri sur l'île aux Bois (île Woody en anglais ou Yongxing en chinois), principale base chinoise dans l'archipel des Paracels, également revendiquée par le Vietnam et Taïwan, selon Bonnie Glaser, du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington.
Depuis les Paracels, un bombardier H-6K peut couvrir la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et de nombreux pays riverains, selon une analyse du CSIS.
- Pétrole et gaz -
En temps de paix, la présence militaire chinoise donne à Pékin les moyens d'influencer ses petits voisins dans cette région au sous-sol potentiellement riche en hydrocarbures.
Avec sa flotte, la Chine peut ainsi "dissuader le Vietnam et les Philippines d'extraire" du pétrole ou du gaz, selon Mme Glaser.
Et en temps de guerre, "les installations militaires chinoises accroîtraient pour les Etats-Unis le coût d'une intervention", souligne-t-elle.
Pékin a déjà déployé début mai des missiles dans l'archipel des Spratleys, situé au sud des Paracels, a rapporté la chaîne américaine CNBC, citant des sources proches des services de renseignement.
Le Vietnam avait dénoncé une "grave violation" de sa souveraineté. Les Philippines avaient souligné leur "préoccupation", mais tout en soulignant leur "étroite relation et amitié avec la Chine".
De fait, l'unité internationale face aux prétentions de Pékin laisse à désirer, relèvent les experts, qui notent que la Chine est parvenue à diviser les pays membres de l'Association des nations du sud-est asiatique (Asean).
Quant aux opérations "Liberté de navigation" qu'engage régulièrement Washington en envoyant sa flotte patrouiller près des îlots contrôlés par Pékin, ils n'ont pas suffi à dissuader le régime du président Xi.
"Les Etats-Unis n'ont pas pu former une coalition pour empêcher la Chine de militariser la mer de Chine méridionale", commente depuis Singapour William Choong, de l'Institut international pour les études stratégiques.
- Moment bien choisi -
Alors que le président américain Donald Trump doit rencontrer le 12 juin le numéro un nord-coréen Kim Jong Un, "je pense qu'il y a une raison politique évidente derrière le moment choisi" pour les récents exercices militaires chinois, relève Euan Graham, de l'Institut Lowy en Australie.
"Les Etats-Unis étant accaparés par le dossier nord-coréen, il y a pour la Chine une fenêtre de tir pendant laquelle la réaction américaine a toutes les chances d'être modérée", observe-t-il.
Pour autant, les manoeuvres militaires de Pékin apparaissent "avant tout symboliques", selon Euan Graham.
"Pour un véritable déploiement dans l'île aux Bois, il faudrait installer les infrastructures et la logistique de soutien afin de faire voler les avions, les ravitailler, stocker les armements et loger les équipages", souligne-t-il. "Le simple atterrissage d'un avion n'en fait pas un espace opérationnel".
Déployer des avions de combat dans les Spratleys serait plus significatif car cela mettrait le nord de l'Australie à la portée des missiles chinois, selon M. Graham.