Menace de grève chez les chauffeurs de bus


Tahiti le 7 février 2023 – La fédération des transports en commun de Polynésie, notamment les  chauffeurs de bus, menacent de déposer un préavis de grève pour demander la mise en place d’une convention collective.
 
Vendredi dernier et après s’être réunis plusieurs fois, les délégués de la fédération des transports en commun de Polynésie ont décidé de s'orienter vers le dépôt d'un préavis de grève. Cette fédération regroupe les employés des cinq sociétés de transports du fenua : Réseau de transport urbain (RTU) ; Réseau de Transport en commun de Tahiti (RTCT) ; Transport collectif côte Ouest (TTCO) ; Nouveaux Transporteurs de la Côte Est (NTCE) ; et Eimeo. “Seul moyen”, selon eux, “de se faire entendre”, alors que les chauffeurs de bus dénoncent leurs conditions de travail et demandent la mise en place urgente d’une convention collective pour encadrer leur profession. “Ce sont surtout les chauffeurs qui ont pris cette décision. Pour l’instant on n’a pas encore décidé de la date”, affirme Yoan Richmond secrétaire général de la fédération des transports en commun.

Même si une rencontre est prévue cette semaine entre le syndicaliste Mahinui Temarii et le ministre des Transports terrestres René Temeharo, pas question pour la fédération de faire marche arrière. “Maintenant on va imposer cette convention collective. Cela fait vingt ans qu’on la demande. Les trois dernières années on a bien voulu dialoguer mais ils nous ont pris pour des cons. Et là, ça suffit !”, martèle Yoan Richmond alors que dans les entreprises des propositions de négociation ont été faites pour la mise en place d’accords d’entreprise. Problème : “Quand on leur demande de nous montrer la grille salariale, il n’y a rien du tout de prêt. Ils nous disent que cela est long à mettre en place. Cela fait dix ans que ce syndicat travaille sur cet accord et aujourd’hui on n’a toujours rien”. Faute d’évolution favorable, un mouvement social est présenté comme la dernière issue. Yoan Richmond assure cependant qu’un tel mouvement ne serait “pas là pour prendre la population en otage. Nous on veut un statut pour notre carrière car sur notre fiche de paie on est chauffeur tout court, échelon zéro, catégorie zéro, alors que cela fait des années que l’on fait cela”

Le secrétaire général de la fédération des transports en commun regrette que certains délégués, apparemment proches des patrons, “vont voir les salariés pour leur faire peur” et évoquer de possibles risques de licenciement. Mais Yoan Richmond le rappelle : la grève est un droit reconnu à tous les salariés et le code du travail précise qu’elle “n'entraîne pas la rupture du contrat de travail, sauf faute lourde imputable au salarié. Il ne peut donner lieu de la part de l'employeur à des mesures discriminatoires en matière de rémunérations et d'avantages sociaux. Tout licenciement pour exercice du droit de grève est nul de plein droit”.

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mardi 7 Février 2023 à 13:37 | Lu 1839 fois