CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
Paris, France | AFP | lundi 11/04/2022 - "Ici est la force": Jean-Luc Mélenchon se tourne vers l'avenir, comptant peser dans l'entre-deux-tours et ne pas laisser passer l'occasion d'asseoir la domination de LFI sur la gauche.
La consigne passée dimanche soir par le troisième homme du premier tour (près de 22% des voix) est la même qu'en 2017: "Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen". Le tribun a particulièrement insisté sur ce point, échaudé par les procès en ambiguïté qui lui avaient été faits il y a cinq ans.
Une consultation va être organisée auprès des 320.000 parrains en ligne de Jean-Luc Mélenchon, pour décider entre consigne de vote blanc et de vote Emmanuel Macron.
Mais Manuel Bompard, directeur de campagne, a semblé inciter le président sortant à draguer l'électorat insoumis, que des études disent partagé. "Si Macron veut convaincre nos électeurs, qu'il travaille", a-t-il confié à des journalistes depuis le Cirque d'hiver à Paris dimanche soir. En direction d'un renoncement du passage de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, par exemple.
Mais Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas se focaliser, et potentiellement s'enliser, sur le choix d'entre-deux-tours, sujet propice aux reproches du reste de la gauche, qui a appelé clairement à glisser un bulletin Macron le 24 avril.
- La tentation de l'hégémonie -
Il s'est plutôt projeté vers l'avenir de la formation qu'il a bâtie en une décennie, "cette force immense construite de nos mains, tant de fois sous le mépris et les insultes". "Maintenant c'est à vous de faire", a-t-il lancé à ses troupes.
Le député des Bouches-du-Rhône a prévenu: "Nous disons à tous ceux qui jusque-là n'ont pas voulu l'entendre, ici est la force, nous avons une stratégie, le pôle populaire, nous avons un programme, nous avons devant nous d'autres élections, nous tiendrons à chaque étape notre rang, réfléchissez-y".
Un avertissement très clair aux écologistes, socialistes et communistes, alors qu'Olivier Faure, le patron du PS, a appelé à une union de la gauche non-mélenchoniste. L'écart de 17 points entre Jean-Luc Mélenchon et le premier poursuivant à gauche, Yannick Jadot avec autour de 4,5%, peut conduire les Insoumis à retenter l'hégémonie, qu'ils avaient ratée après 2017.
"Mais il y a peu de chances que ça marche", estime le politologue Simon Persico, maître de conférences à Sciences Po Grenoble. "Il y a eu une logique de vote utile qui n'est pas forcément reconductible aux législatives, où de surcroît il y a moins de participation".
En même temps, le chercheur note qu'EELV, PS et PCF sont en "bien moins bonne position qu'avant" pour négocier favorablement. Les Verts, qui se sont montrés conquérants aux élections intermédiaires et dont l'ambition initiale pour les législatives était d'avoir un groupe à l'Assemblée nationale (au moins 15 députés), "ne pourront faire autrement" que parvenir à des accords, selon Simon Persico.
Et en même temps, "même s'ils sont affaiblis, ils peuvent empêcher LFI de gagner" dans les grands centres urbains en cas d'absence d'accord entre deux formations, note-t-il.
Quant à l'avenir de Jean-Luc Mélenchon lui-même, il n'est pas tout à fait tranché. Il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2027, comme promis, ont réassuré ses proches.
Mais aux législatives de juin, "il sera dans la bataille à nos côtés, je ne sais pas sa position", selon Manuel Bompard, qui promet qu'"il ne se retirera pas de la bataille politique dès demain". Jean-Luc Mélenchon n'a pas exclu d'être lui-même candidat à la députation.
La succession du tribun à la tête de La France insoumise s'annonce complexe entre les différents lieutenants: Adrien Quatennens, François Ruffin, Mathilde Panot, Alexis Corbière, Éric Coquerel, Clémentine Autain...
"Qui prendra la suite franchement, c'est tôt pour le dire", a confié Adrien Quatennens lundi sur France Inter. "Si on est intelligents, si on reste groupés comme on l'a fait tout au long de cette campagne, on y arrivera tôt ou tard".
Il a ajouté: "Et le plus tôt sera le mieux".
La consigne passée dimanche soir par le troisième homme du premier tour (près de 22% des voix) est la même qu'en 2017: "Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen". Le tribun a particulièrement insisté sur ce point, échaudé par les procès en ambiguïté qui lui avaient été faits il y a cinq ans.
Une consultation va être organisée auprès des 320.000 parrains en ligne de Jean-Luc Mélenchon, pour décider entre consigne de vote blanc et de vote Emmanuel Macron.
Mais Manuel Bompard, directeur de campagne, a semblé inciter le président sortant à draguer l'électorat insoumis, que des études disent partagé. "Si Macron veut convaincre nos électeurs, qu'il travaille", a-t-il confié à des journalistes depuis le Cirque d'hiver à Paris dimanche soir. En direction d'un renoncement du passage de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, par exemple.
Mais Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas se focaliser, et potentiellement s'enliser, sur le choix d'entre-deux-tours, sujet propice aux reproches du reste de la gauche, qui a appelé clairement à glisser un bulletin Macron le 24 avril.
- La tentation de l'hégémonie -
Il s'est plutôt projeté vers l'avenir de la formation qu'il a bâtie en une décennie, "cette force immense construite de nos mains, tant de fois sous le mépris et les insultes". "Maintenant c'est à vous de faire", a-t-il lancé à ses troupes.
Le député des Bouches-du-Rhône a prévenu: "Nous disons à tous ceux qui jusque-là n'ont pas voulu l'entendre, ici est la force, nous avons une stratégie, le pôle populaire, nous avons un programme, nous avons devant nous d'autres élections, nous tiendrons à chaque étape notre rang, réfléchissez-y".
Un avertissement très clair aux écologistes, socialistes et communistes, alors qu'Olivier Faure, le patron du PS, a appelé à une union de la gauche non-mélenchoniste. L'écart de 17 points entre Jean-Luc Mélenchon et le premier poursuivant à gauche, Yannick Jadot avec autour de 4,5%, peut conduire les Insoumis à retenter l'hégémonie, qu'ils avaient ratée après 2017.
"Mais il y a peu de chances que ça marche", estime le politologue Simon Persico, maître de conférences à Sciences Po Grenoble. "Il y a eu une logique de vote utile qui n'est pas forcément reconductible aux législatives, où de surcroît il y a moins de participation".
En même temps, le chercheur note qu'EELV, PS et PCF sont en "bien moins bonne position qu'avant" pour négocier favorablement. Les Verts, qui se sont montrés conquérants aux élections intermédiaires et dont l'ambition initiale pour les législatives était d'avoir un groupe à l'Assemblée nationale (au moins 15 députés), "ne pourront faire autrement" que parvenir à des accords, selon Simon Persico.
Et en même temps, "même s'ils sont affaiblis, ils peuvent empêcher LFI de gagner" dans les grands centres urbains en cas d'absence d'accord entre deux formations, note-t-il.
Quant à l'avenir de Jean-Luc Mélenchon lui-même, il n'est pas tout à fait tranché. Il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2027, comme promis, ont réassuré ses proches.
Mais aux législatives de juin, "il sera dans la bataille à nos côtés, je ne sais pas sa position", selon Manuel Bompard, qui promet qu'"il ne se retirera pas de la bataille politique dès demain". Jean-Luc Mélenchon n'a pas exclu d'être lui-même candidat à la députation.
La succession du tribun à la tête de La France insoumise s'annonce complexe entre les différents lieutenants: Adrien Quatennens, François Ruffin, Mathilde Panot, Alexis Corbière, Éric Coquerel, Clémentine Autain...
"Qui prendra la suite franchement, c'est tôt pour le dire", a confié Adrien Quatennens lundi sur France Inter. "Si on est intelligents, si on reste groupés comme on l'a fait tout au long de cette campagne, on y arrivera tôt ou tard".
Il a ajouté: "Et le plus tôt sera le mieux".